C'est un discours totalement en rupture avec ce qu'ils avaient l'habitude d'entendre, les militants du MSP venus nombreux à Tizi-Ouzou découvrir Abderezzak Mokri dans son nouvel habit de président du parti. Après quelques escales symboliques, juste à l'issue de son intronisation à la tête du parti au début du mois, Abderezzak Mokri était jeudi à Tizi-Ouzou d'où, eu égard au nouveau statut d'opposant du MSP, il est venu chercher la bénédiction d'une région du pays qui, dit-il, sait ce qu'est l'opposition. Dans un discours qu'il a voulu peu amène à l'endroit de son prédécesseur, auquel il n'a cessé de faire allusion, Mokri a affirmé s'être assigné de promouvoir et redonner sa crédibilité au politique dans le pays. Ceci, du fait que «tous les partis ont été cassés, toutes les institutions de la République fragilisées pour que l'on se retrouve avec une seule force : «Le pouvoir et ses fossoyeurs». C'est à partir de là qu'il s'échinera à s'étaler dans un procès en règle contre le pouvoir et ceux qui l'ont côtoyé pour des strapontins, des privilèges, mettant de côté les programmes et les idées qui font les partis en principe. S'en suivra une longue diatribe contre le pouvoir et son incapacité à sortir de la dépendance du pétrole et du gaz, la propension de ce même pouvoir à recourir aux solutions de facilité pour remédier aux troubles qu'il a lui-même suscités par son incurie, aussi bien au sud du pays que dans toutes les corporations. C'est tout cela et «après avoir tenté le changement de l'intérieur même du pouvoir» que lui, Abderezzak Mokri, et des militants de son parti ont convaincu les leurs de l'obligation de sortir du giron de ce pouvoir qui laisse filer Chakib Khelil comme si de rien n'était, pouvoir qu'il n'a pas hésité à qualifier de «mafia aux pouvoirs immenses» et auquel il déclare désormais son opposition, et pour ce faire il sollicite l'appui de Tizi-Ouzou.