T�h�ran a accus� hier Ottawa de "compliquer les choses" dans l'affaire Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne morte en d�tention en Iran durant l'�t� 2003. "Le Canada a adopt� d�s le d�but la mauvaise m�thode et compliqu� encore les choses", a d�clar� devant la presse le porte-parole des Affaires �trang�res, Hamid Reza Assefi. "Il devait accepter d�s le d�part le fait que Zahra Kazemi �tait une citoyenne iranienne", a-t-il ajout�. L'Iran ne reconna�t pas les doubles nationalit�s. Comme son ministre avant lui, M. Assefi a �lud� les r�centes demandes canadiennes qui "doivent �tre examin�es par la justice, qui d�cidera si elle les accepte ou non", a-t-il dit. De son c�t�, le prix Nobel de paix, l'avocate Shirin Ebadi, a demand� au chef de l'autorit� judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hach�mi Chahroudi, de "d�signer un juge d'instruction sp�cial pour faire la lumi�re sur la mort de Zahra Kazemi", a rapport� l'agence officielle Irna. Mme Ebadi dirige un collectif d'avocats qui a accept� de d�fendre la m�re de Zahra Kazemi. Elle a r�clam� que ce magistrat "ne soit pas soumis � l'autorit� de la justice de T�h�ran", qui a fait arr�ter Mme Kazemi et dont le r�le dans sa mort a �t� mis en cause. La justice iranienne a acquitt� en juillet 2004 un agent des renseignements accus� du meurtre et a clos le dossier. Shirin Ebadi a fait appel de ce jugement, sans r�sultat pour l'heure. Zahra Kazemi, arr�t�e en juin 2003 alors qu'elle prenait des photos devant une prison de T�h�ran, est morte quelques jours apr�s, officiellement d'une h�morragie c�r�brale cons�cutive � un coup re�u � la t�te au cours de sa d�tention. Cette affaire a consid�rablement d�t�rior� les relations entre l'Iran et le Canada, qui d�nonce un meurtre et accuse les autorit�s iraniennes de cacher la v�rit�. Un m�decin iranien, Shahram Azam, qui a obtenu le statut de r�fugi� au Canada et dit avoir �t� le premier � ausculter Mme Kazemi apr�s son admission � l'h�pital, � T�h�ran, a d�clar� r�cemment � la presse que la journaliste avait �t� viol�e et tortur�e � mort. "Je n'ai jamais vu et ne connais pas Shahram Azam", a cependant d�clar� Shirin Ebadi, selon Irna. Le nom du m�decin "ne figurait pas dans le dossier judiciaire de Zahra Kazemi" qu'elle a lu, a-t-elle indiqu� selon Irna. A la lumi�re des d�clarations de Shahram Azam, Ottawa a pourtant de nouveau r�clam� le rapatriement de la d�pouille, ainsi que l'ouverture d'une enqu�te judiciaire internationale et ind�pendante. T�h�ran a qualifi� le m�decin iranien "d'usurpateur". "C'est la justice qui est charg�e du dossier de Mme Kazemi et toute demande dans ce dossier sera transmise � la justice", a assur� le ministre des Affaires �trang�res, Kamal Kharazi. Les autorit�s iraniennes, en particulier la justice ultraconservatrice, ont oppos� des fins de non-recevoir cat�goriques aux pr�c�dentes demandes canadiennes, dont celle d'un retour du corps inhum� en Iran.