L'Iran estime que la Syrie est son “amie” et que les pressions exercées sur elle sont “inacceptables”, a déclaré hier le porte-parole des Affaires étrangères dans la première réaction officielle à l'adoption de la résolution 1636. “Nous soutenons la Syrie sans aucun doute possible, la Syrie est notre amie”, a déclaré Hamid Reza Assefi devant la presse. “Les pressions sur la Syrie sont inacceptables, elles ont surtout des motivations politiques”, a-t-il ajouté. L'Iran, lui-même en butte aux pressions occidentales, a ainsi réaffirmé clairement son soutien à son principal allié dans la région, après l'adoption, le 31 octobre, par le Conseil de sécurité de l'Onu d'une résolution sommant la Syrie de coopérer à l'enquête internationale sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri. “Nous pensons que cette résolution devrait être fondée sur la réalité et ne pas être arbitraire”, a dit M. Assefi. “Comme le peuple et le gouvernement libanais et comme la famille Hariri, nous voulons le châtiment des criminels, mais les résolutions ne doivent pas être politisées”, a-t-il dit. Il a dénoncé “l'oppression” israélienne, à l'œuvre, selon lui, dans cette affaire. L'Iran et la Syrie, visés par des sanctions américaines, sont soumis à un surcroît de pressions, l'Iran à cause de ses activités nucléaires, la Syrie de son rôle présumé dans l'assassinat de Rafic Hariri, et les deux à cause de leur soutien au Hezbollah chiite libanais et de leur rôle allégué en Irak. Ces pressions se sont encore accrues sur l'Iran après l'appel du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à “rayer Israël de la carte”. M. Assefi a répété que la position de l'Iran et de son président était qu'il “doit y avoir un référendum dans les territoires et que le résultat doit en être reconnu, avec la participation des musulmans, des juifs, des chrétiens et de ceux qui ont été chassés de leur terre”. “C'est ce que nous considérons comme un processus démocratique, et si les Israéliens ont un problème avec la démocratie, c'est leur affaire”, a-t-il dit. Les propos de M. Ahmadinejad ont renforcé les craintes d'une action iranienne contre Israël. Ils ont conduit le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan à reporter une visite en Iran prévue du 11 au 13 novembre. “Cela ne veut pas dire que la visite est annulée” et la décision a été prise d'un “commun accord” pour que “les discussions aient lieu dans un climat plus approprié”, a assuré M. Assefi. “M. Annan n'a pas renoncé à son projet de venir”, a-t-il insisté. “Nous voulions un report pour qu'il ne soit pas sous pression”, a dit M. Assefi sans expliciter. R. I. /Agences