Deux repr�sentantes de victimes d'abus sexuels par des pr�tres am�ricains ont protest� hier sur la place Saint-Pierre contre la c�l�bration d'une messe pour Jean-Paul II par un cardinal am�ricain accus� d'avoir essay� de cacher ce scandale. Les deux femmes, responsables d'une association de d�fense des victimes de pr�tres p�dophiles (SNAP), ont tent� de distribuer des tracts intitul�s "Aidez-nous � soigner les bless�s et prot�ger ceux qui sont vuln�rables". Mais, suivies par des hordes de journalistes et de cameramen, elles ont �t� refoul�es hors des limites du territoire du Vatican, par des membres des forces de l'ordre. Leur protestation a eu lieu deux heures avant que le cardinal Bernard Law, 73 ans, c�l�bre une messe de deuil � la m�moire de Jean-Paul II en la basilique � 15h00 GMT. Nous sommes venues � Rome parce que nous pensons qu'autant de douleur et de souffrances ne peuvent �tre tenues secr�tes", a d�clar� l'une d'elles, Barbara Blaine, qui a affirm� avoir �t� victime d'un pr�tre � l'�ge de 12 ans. "Le cardinal Law est mis dans une position de premier plan qui ravive les blessures de victimes", avaitelle affirm� un peu plus t�t lors d'une conf�rence de presse. Il est "le plus grand complice dans le transfert de pr�tres coupables d'abus sexuels et il a couvert ces faits", a-telle d�clar�. Mgr Law est accus� d'avoir tent� de cacher le scandale des pr�tres p�dophiles aux Etats-Unis en les transf�rant d'une paroisse � une autre et, � la suite de cette affaire, il avait �t� contraint d'abandonner la t�te de l'archev�ch� de Boston. "Il n'aurait jamais d� �tre choisi pour pr�sider une messe, il aurait d� se r�cuser et les cardinaux am�ricains auraient d� intervenir", a-t- elle estim�. Mme Blaine a indiqu� qu'une lettre avait �t� remise vendredi au cardinal Roger Mahony, archev�que de Los Angeles, pour lui demander que Law ne pr�side pas la messe et une copie a �t� envoy�e � tous les autres cardinaux am�ricains. "Nous n'avons pas re�u de r�ponses", a d�clar� la repr�sentante de l'organisation. Apr�s la distribution de tracts, Mme Blaine devait assister � la messe. "C'est douloureux, mais nous avons besoin de savoir ce qu'il va dire", a-t-elle expliqu�, ajoutant qu'elle ne cr�erait pas d'incident. Comme on lui demandait si elle ne jugeait pas sa pr�sence � Rome d�plac�e en cette p�riode de deuil, elle a r�pliqu� que "c'�tait la position de premier plan donn�e au cardinal Law qui �quivalait � recevoir le scandale des abus sexuels en pleine face". "Nous sommes des fils et des filles de l'Eglise catholique qui ont �t� viol�s, sodomis�s et abus�s", a-t-elle dit. "Si Mgr Law a la moindre influence sur le conclave, nous esp�rons qu'il aidera � choisir un nouveau pape tr�s sensibilis� au probl�me des abus sexuels commis par les pr�tres", a-t-elle conclu.