Titre de la dépêche publiée sur le site internet de la Radio Chaîne III : «Financement du système de retraites : la CNR traverse une période de perturbations importantes prévient son DG.» Ce dernier, «invité de la rédaction» le mardi 26 septembre 2017, fait une série de déclarations intempestives, reprises massivement par tous les médias : panique généralisée chez les retraités. Le lendemain, le Premier ministre rassure publiquement les retraités. Nous reproduisons ci-dessous le contenu intégral de cette dépêche. Relevant l'aspect «très sensible» au sein de la société du système des pensions de retraite, le directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR) prévient que celle-ci est en butte «depuis quelques années» à une période de «perturbations très importantes» en matière de financement. S'exprimant, mardi, à l'émission «L'Invité de la rédaction» de la chaîne III de la Radio algérienne, Slimane Mellouka explique que cette situation est le résultat des départs «massifs et précoces» de nombreux travailleurs à la retraite, mais aussi à une baisse de l'emploi par suite de la crise financière endurée par l'Algérie. Contrairement au passé où, indique-t-il, cinq travailleurs cotisaient pour financer la pension d'un retraité, nous en sommes arrivés à deux travailleurs cotisant pour un pensionné. Il précise qu'il existe globalement six millions de cotisants pour trois millions de retraités, lesquels nécessitent le versement de pension de plus de 1 000 milliards de dinars par an, si l'on y ajoute les 140 milliards de dinars versés par l'Etat à titre de contribution. En 2015, ce DG affirmait pourtant que tout allait bien Quand on lui rappelle qu'en 2015, il affirmait qu'il n'existait «aucune menace» contre le système de retraite, M. Mellouka répond que c'est les augmentations de salaire «très importantes», à partir de 2012, qui ont permis de «rééquilibrer le système». «Malheureusement, ajoute-t-il, les nombreux travailleurs qui avaient bénéficié de ces augmentations ont, aussi, profité des dispositions d'ouverture du droit à la retraite anticipée, provoquant du même coup le déséquilibre financier du système de pension. Il indique que pour pouvoir payer les pensions dues au titre de l'année 2017, la CNR a dû recourir à des fonds de la Cnas ainsi que de la Caisse nationale d'assurance chômage, constitués d'un total de 900 milliards de dinars. L'invité indique que pour voir son déficit financier comblé, la CNR table sur une relance de l'emploi, terminant par un «on verra dans le futur». En attendant cette problématique solution, une situation de non-paiement des retraites est-elle envisageable ? M. Mellouka se contente de répondre que l'Etat a toujours accordé une attention «particulière» à la question des retraites. Optimiste jusqu'au bout, il considère que toutes les solutions appropriées seront mises en place, ajoutant, laconique, que la décision prise par le Premier ministre «est indicative à plus d'un titre». Ahmed Ouyahia : «Les pensions de retraite seront toujours payées» Les pensions de retraite «seront toujours payées» malgré les «graves difficultés» financières du système de retraite, a assuré mercredi 27 septembre 2017 à Alger le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «Je tiens à rassurer les retraités que leurs pensions seront toujours payées», a affirmé M. Ouyahia dans ses réponses aux interrogations et remarques soulevées par les membres du Conseil de la nation lors du débat sur le plan d'action du gouvernement, précisant que «face aux graves difficultés financières du système retraite, le gouvernement a arrêté des mesures qu'il soumettra dans l'avant-projet de loi de finances 2018». Parmi ces mesures, il a expliqué que «le gouvernement inscrira 500 milliards de dinars à verser à la Caisse nationale de sécurité sociale pour lui rembourser une partie des montants qu'elle a prêtés à la Caisse nationale de retraite». Synthèse de Djilali Hadjadj Les retraités ne savent plus à quel saint se vouer Cacophonie gouvernementale 1. Mardi matin 26 septembre 2017, sur les ondes de la Radio chaîne III, le DG de la CNR tient des propos irréfléchis et irresponsables qui ont créé la panique chez plus de trois millions de retraités... 2. Mercredi matin 27 septembre 2017, face aux conséquences désastreuses dues aux déclarations du DG de la CNR, le Premier ministre monte au créneau, au siège du Conseil de la nation, pour rassurer les 3 millions de retraités en un mot : «L'Etat comblera le déficit de la CNR.» Ouf ! Soulagement chez les retraités...