Le dossier du gaz de schiste est encore au stade d'étude et sera traité d'une manière «convenable» à l'instar de ce qui se fait dans les autres pays, a déclaré hier à l'APS le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, en marge des travaux de la réunion du Conseil d'affaires algéro-américain. Tout en citant les nouvelles technologies permettant d'extraire le gaz de schiste avec moins de risques environnementaux, le ministre a souligné que ce gaz non conventionnel est une «option» qui a été prise et vers laquelle «on va y aller et on doit y aller» vu la forte consommation enregistrée en matière de gaz naturel. «Il s'agit de l'avenir des futures générations», a-t-il enchaîné. Par ailleurs, il a précisé que le tiers de la production nationale de gaz naturel est consommé par le marché interne contre un tiers destiné à l'exportation, tandis que l'autre tiers est réinjecté dans le puits de production pour maintenir la pression du gaz. D'autant plus, a-t-il observé, la consommation interne du gaz naturel augmente continuellement et «pourra atteindre un niveau très élevé en face duquel il faudra agir». Lors de sa visite dimanche dernier au pôle pétrochimique d'Arzew, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, avait souligné la nécessité qu'investir dans le gaz du schiste eu égard aux énormes gisements dont dispose le pays. M. Ouyahia a également relevé que le gouvernement encourageait l'investissement dans cette ressource tout en soulignant qu'il ne s'agit pas là d'une démarche aventurière mais d'une option visant à garantir l'avenir du pays en matière énergétique. Pour rappel, le Plan d'action du gouvernement, adopté récemment par le Parlement, évoque l'extension de la prospection des nouvelles sources d'énergies aux hydrocarbures schisteux, et ce, «dans le strict respect de l'environnement et de la santé de la population». Selon des évaluations réalisées par Sonatrach avec des compagnies pétrolières internationales sur cinq bassins sahariens, l'Algérie dispose de 4 940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d'un taux de récupération (TR) de 15%. Ces réserves récupérables ont été calculées pour les zones d'Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et Berkine. Avec un TR de 15%, l'Algérie occupe la 4e position mondiale en termes de ressources techniquement récupérables, juste après les Etats-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l'Argentine, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie sur le gaz de schiste réalisé en 2013.