Le Salon international du livre d'Alger (Sila) ouvrira ses portes au public jeudi prochain (26 octobre) pour une 22e édition qui s'étalera jusqu'au 5 novembre, une journée de plus qu'en 2016. Cette édition dont l'invité d'honneur est l'Afrique du Sud, se tiendra sous le slogan «Le livre, un trésor inépuisable» et verra la participation de 52 pays dont 15 pays arabes. Le nombre de stands inscrits est de 952 exposants avec une baisse de 10 stands par rapport à l'année dernière. Lors de sa conférence de presse, hier dimanche, à la Bibliothèque nationale d'Algérie (El Hamma, Alger), M. Hamidou Messaoudi, commissaire du Sila, a expliqué cette «légère baisse» par le rejet des dossiers d'inscription de certains exposants qui n'avaient pas respecté le règlement intérieur du Salon, lors de la précédente édition, malgré les avertissements antérieurs. La «bonne nouvelle» vient de l'augmentation du nombre des exposants algériens qui passent ainsi de 291 à 314 stands, soit une progression de 7,3%. Anticipant certainement les questions de journalistes, Hamidou Messaoudi a d'emblée déploré le fait que le budget du Sila a diminué de 30%, en passant de 120 millions de dinars en 2016 à 80 millions de dinars consacrés à l'édition 2017. Mais il a déclaré que sur le plan de la qualité, le Salon maintiendra le cap «ou sera meilleur.» Rappelant que le ministre de la Culture, M. Azzedine Mihoubi, avait fait savoir que «le social, c'est fini», le commissaire du Sila a souhaité une plus grande implication des sponsors et des éditeurs eux-mêmes dans le financement ou l'autofinancement de certaines activités. Le nombre d'ouvrages à la disposition du public atteindra 261 756 titres, dont 183 813 étrangers et 77 943 algériens, dans les différents genres éditoriaux (romans, essais, livres scientifiques...). Le commissaire du Sila a également révélé que la commission de lecture a émis des réserves sur 97 titres, tout en rappelant que la législation interdit les livres qui font l'apologie du terrorisme et du racisme, qui incitent à la violence ou qui portent atteinte à la Révolution algérienne et à ses symboles, notamment. Il est également revenu sur «l'affaire du livret» qui donne des conseils sur la manière de battre sa femme. «Mes propos ont été déformés. Je suis contre la violence verbale à l'égard des femmes et je suis pour une loi qui punit la violence verbale à l'égard des femmes dans la rue et ailleurs. Comment, alors, pourrais-je être pour la violence physique ?», s'est-il défendu. Concernant les grandes lignes du programme du 22e Sila, le commissaire a indiqué qu'un programme spécial a été conçu en collaboration avec le Haut-Commissariat à l'amazighité à l'occasion du centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri. Ainsi un colloque international intitulé «L'Amusnaw, le sorcier des convergences civilisationnelles universelles» est prévu du 3 au 5 novembre à Dar El Djazaïr du Palais des expositions aux Pins-Maritimes qui abritera la 22e édition du Salon international du livre d'Alger. Le 1er novembre est prévue la rencontre internationale «le rendez-vous de l'Histoire» qui abordera le thème «autopsie du colonialisme». Une autre rencontre internationale traitera du thème (d'actualité) «Islam et Occident ; regards croisés.» Comme chaque année, «L'esprit panaf» reviendra à Alger, ville qu'il avait visitée pour la première fois en 2009 lors du 2e Festival culturel panafricain. Une animation particulière régnera au stand de l'Afrique du Sud, pays du Grand Nelson Mandela, invité d'honneur du 22e Sila. La Chine sera l'invitée d'honneur de l'édition 2018 qui verra également la création d'un Prix (littéraire) du Salon, dans les trois langues, arabe, tamazight et française. Un peu plus de 1,5 million de personnes avaient visité le Sila en 2016. Hamidou Messaoudi a émis le vœu d'atteindre les deux millions de visiteurs cette année 2017, en précisant que l'entrée sera gratuite.