Invitée d'honneur de la 21e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), l'Egypte a mis le paquet avec une forte participation de maisons d'édition égyptiennes et un programme d'animation varié, comportant notamment des conférences et des projections de films dont ceux adaptés d'œuvres de Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature 1988. «L'Egypte est venue les bras chargés», a déclaré M. Azzedine Mihoubi, en visite au Sila dimanche en compagnie de son homologue égyptien M. Hilmi Al Nemnem. Le ministre égyptien de la Culture a rappelé que les relations entre les deux pays sont très anciennes et datent de l'époque des pharaons. Azzedine Mihoubi a déclaré, de son côté, que l'Algérie essayera de bénéficier de l'expérience et du savoir-faire de l'Egypte dans le domaine des Antiquités. Le ministre algérien de la Culture a également parlé de projets de films de fiction dont les sujets sont ces relations «très anciennes» entre l'Egypte et l'actuelle Algérie. En effet et à titre d'exemple, la princesse égyptienne Cléopâtre Séléné est devenue en l'an 20 avant Jésus-Christ l'épouse du roi Juba II de Maurétanie dont la capitale est l'actuelle ville de Cherchell. Cléopâtre Séléné II et Juba II ont été enterrés dans le tombeau royal de Tipasa, appelé aussi «Le tombeau de la chrétienne», jusqu'à aujourd'hui. Par ailleurs, Le Caire, l'actuelle capitale de l'Egypte, a été fondé par les Fatimides, partis d'Algérie. Le ministre égyptien de la Culture est reparti du Sila les bras chargés avec, notamment, le livre Les Femmes de Casanova, signé par Waciny Laredj. Azzedine Mihoubi, présent pratiquement chaque jour au Sila, a animé hier une conférence conjointe avec Mme Nouria Benghabrit, ministre de l'Education nationale sur «La littérature à l'école», un thème d'actualité et, sans doute, un sésame vers la formation d'un citoyen avec tout ce que cela demande comme éducation et civisme. La séance de vente-dédicace de Ahlam Mosteghanemi au Salon c'est du jamais vu ! Des centaines, de personnes de 7 à 77 ans se pressaient afin de se faire dédicacer les livres de Mosteghanemi, discuter avec l'écrivaine ou encore pour une selfie- souvenir. «Ce n'est pas uniquement une vente-dédicace. En ce qui me concerne, c'est surtout la rencontre avec les gens. Je donne extrêmement d'importance à chaque rencontre avec chaque personne, car c'est peut-être la première et la dernière», a déclaré Ahlam Mosteghanemi. Aujourd'hui c'est le 1er novembre, 62e anniversaire d'une nuit de l'année 1954, qui avait changé le destin de notre pays. Au Sila 2016, cet événement historique, celui du déclenchement de la guerre de Libération nationale, est célébré avec un grand nombre d'activités. Ainsi, aujourd'hui à partir de 14h à la salle du Sila, est prévue une conférence intitulée 60 ans après : 1956, année charnière de la Révolution algérienne, qui sera animée par Malika Rahal, Mohamed Corso, Me Miloud Brahimi, Rabah Lounissi, Mohamed Abbas, Ameur Mohand Amar et Me Marie Claude Radziewski. A la salle El Djazaïr (à partir de 15h), l'Anep organise une rencontre animée par l'historien Daho Djerbal et l'universitaire et auteur Rachid Khetab, intitulée Ces moudjahidine, le choix du cœur, sur les militants européens et autres étrangers, de la guerre de Libération nationale. Le Sila 2016, c'est aussi la fête des enfants présents par dizaines de milliers et pas uniquement dans les stands du livre pour enfants. Le Sila qui a enregistré en 2015 un peu plus d'un million et demi de visiteurs semble bien parti pour battre ce record. M. Hamidou Messaoudi, commissaire du Festival, a émis le vœu de «boucler» la manifestation avec 2 millions de visiteurs. Bilan, la nuit du 5 novembre, dernier jour du Salon international du livre d'Alger, au Palais des expositions des Pins-Maritimes.