Le FFS a décidé d'innover. Pour donner le ton, quarante-huit heures avant l'ouverture officielle de la campagne électorale, les candidats du parti aux élections locales du 23 novembre étaient invités à une cérémonie publique de présentation durant laquelle ils devaient réitérer leur engagement à défendre les idéaux et les leitmotive retenus pour ces élections présentées comme un véritable tournant dans la vie politique du pays. Finalement, c'était plus qu'un simple engagement auquel ils étaient invités à prononcer. C'était pratiquement un serment qu'ont, volontiers prêté les candidats aux Assemblées communales et de wilaya du FFS à Tizi-Ouzou. Un cérémonial auquel il a été conféré toute la solennité voulue tel que l'illustrait la présence de têtes pensantes du parti, à l'instar du premier secrétaire, Mohamed Hadj Djilani, Ali Laskri et Aziz Bahloul, membres de l'instance présidentielle du FFS. Trois personnalités qui sont allées de leur discours devant un parterre de militants ayant afflué en grand nombre, tel qu'on ne l'a plus revu depuis longtemps, à la grande salle de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou. Des militants et sympathisants conquis par le ton très offensif des trois intervenants qui se sont relayés à la tribune pour assurer que les élus aux prochaines Assemblées locales auront un rôle déterminant dans la perspective que s'est tracée le FFS pour sortir le pays de la crise dans laquelle il se débat et qui a fait que l'on se retrouve «dans un Etat de non-droit», comme le dira Ali Laskri dans son intervention succédant à Aziz Bahloul qui, lui, a accusé le pouvoir en place de s'adonner «au bradage de ce qui reste des richesses du pays, après avoir gaspillé la rente pétrolière» et ce, après avoir reconnu qu'il n'est «ni simple ni évident» de se battre pour le changement tel que prôné le FFS, mais cela n'altérera pas la volonté des militants de poursuivre leur combat pour l'instauration de la démocratie dans le pays. Propos forts, donc, d'un parti qui entend capitaliser ses acquis en donnant corps à la solidarité locale pour parvenir au consensus national, seule voie de salut, a encore une fois prêché un Ali Laskri, convaincu que la démarche des siens est celle qui permettra de «construire progressivement la démocratie, parvenir à l'Etat de droit et instaurer les droits de l'Homme». Le tempo de ces discours ultra-offensifs des deux membres du présidium du FFS a été, en fait, donné par cette envolée verbale qui a vite pris les contours d'un réquisitoire prononcé par Mohamed Hadj Djilani, le premier secrétaire du parti qui, après avoir établi le procès du pouvoir en place, a voulu mettre les futurs élus du FFS devant leurs responsabilités afin que soit respecté le contrat politique que le parti propose aux Algériens afin que ces derniers renouent avec l'espoir et mettent le cap sur le combat pour «faire triompher la démocratie». Un discours qui a visiblement conquis une salle qui, à bien des égards, a reflété l'image d'un FFS jamais aussi mieux portant que depuis quelques années. Reste à savoir, maintenant, de quelle nature sera l'écoute de la rue à partir de demain et, surtout, dans trois semaines, lorsque les bureaux de vote ouvriront leurs portes.