Depuis le milieu des années 2000, la sélection algérienne de football était tout le temps composée essentiellement de joueurs formés de l'autre rive de la méditerranée, une «règle» à laquelle déroge le nouveau staff technique des Verts dès sa première sortie aux commandes techniques. En effet, le fait saillant dans la liste des joueurs rendue publique par Madjer et ses deux assistants Menad et Ighil, est la présence de pas moins de 15 joueurs issus de l'école algérienne. Certes, parmi ces 15 éléments, il y a un bon nombre d'entre eux qui évoluent actuellement à l'étranger, mais il y a lieu de signaler que les éléments concernés ont tous été formés dans des clubs algériens avant d'aller monnayer leurs talents sous d'autres cieux. Ainsi, dans les bois, les trois portiers choisis sont tous des locaux, à savoir, Chaouchi (MC Alger), qui fait son retour en équipe nationale après cinq ans d'absence, Salhi (CR Belouizdad) et Rahmani (CS Constantine). En défense, on note la convocation de six joueurs du produit local : Bensebaïni (ex-Paradou AC), Arous (PAC) qui vient remplacer Attal, blessé, Ziti et Nessakh (ES Sétif), qui a suppléé Ghoulam, gravement blessé, Ferhani (JS Kabylie) et Abdellaoui (USM Alger). En milieu de terrain, Benguit (USM Alger) et Djabou (ES Sétif), sont eux aussi des produits purs de l'école algérienne, alors qu'en attaque, Bounedjah (ex-USM El Harrach), Soudani (ex-ASO Chlef), Slimani (ex-CR Belouizdad), et Ferhat (ex-USM Alger), sont concernés par le match face au Nigeria, le 10 novembre à Constantine dans le cadre de la 6e et dernière journée des éliminatoires du Mondial-2018, ainsi que le match amical face à la Centrafrique, le 14 novembre au stade du 5-Juillet. Africaniser les Verts C'est dire que la nomination de Madjer à la tête du staff technique nationale fait déjà profiter aux joueurs issus de l'école algérienne qui se retrouvent désormais, et pour la première fois majoritaires, depuis un peu plus d'une dizaine d'années. En fait, le successeur du technicien espagnol, Lucas Alcaraz, a tout le temps appelé à la «réhabilitation» du joueur local, estimant qu'il était temps de donner leurs chances aux éléments du cru. Seulement, en adoptant cette ligne de conduite, Madjer ne fait pas le consensus. Nombreux sont les spécialistes à estimer que le niveau du championnat national a beaucoup régressé depuis un bon bout de temps, ce qui justifie le recours des différents sélectionneurs, qui se sont succédé à la barre technique des Verts au produit des écoles françaises en particulier. Un choix qui a conforté ses auteurs lorsque la sélection nationale avait validé son billet pour le Mondial à deux reprises de suite (2010 et 2014), mais qui a également montré ses limites dans chacune des participations algériennes en Coupe d'Afrique des nations. «Je ne remets pas en cause les compétences de nos internationaux formés en Europe, mais force est de constater qu'ils ne parviennent pas à jouer sur leur véritable valeur quand il s'agit de se produire sur des terrains d'Afrique subsaharienne en raison d'un problème d'adaptation avec les conditions climatiques y régnant», déclarait souvent l'ancienne star du FC Porto, qui a appelé, lors de sa première conférence de presse en tant que sélectionneur national à «africaniser» la sélection algérienne. Cela passe à ses yeux par inverser la tendance en permettant aux joueurs formés en Algérie d'être majoritaires dans la composante des Verts. Reste à savoir si les résultats suivent.