Les longs-métrages Les bienheureux de Sofia Djama et Jusqu'à la fin des temps (en arabe Ila Akhir Ezzamane) de Yasmine Chouikh devront prendre part à la compétition officielle du 14e Festival du film de Dubaï aux Emirats arabes unis, prévu du 6 au 13 décembre, ont annoncé les organisateurs. Les bienheureux et Jusqu'à la fin des temps sont en compétition avec 13 autres œuvres cinématographiques de Tunisie, du Maroc, d'Egypte et des Emirats, notamment. Premier long-métrage de Sofia Djama, Les bienheureux narre le quotidien des jeunes en Algérie, après les années 1990, et son lot de monotonie et de frustrations. Cette coproduction algéro-franco-belge a reçu le prix du meilleur rôle féminin décerné à la jeune actrice Lyna Khoudri, au 74e Mostra de Venise (30 août-9 septembre 2017). Née en 1979 à Oran, Sofia Djama est scénariste et réalisatrice. En 2012, elle a signé les courts-métrages Les 100 pas de Monsieur X ainsi que Mollement, un samedi matin, tiré d'une nouvelle dont elle est également l'auteure. Mollement, un samedi matin, qui raconte l'histoire d'un violeur en panne (donc incapable de violer), a été doublement primé au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand (prix de l'ACSE et prix ex æquo de la meilleure première œuvre de fiction). Il a été présenté au Festival de Malmö en Suède, aux Journées cinématographiques d'Alger, au Festival du court-métrage de Dresde, à Abu Dhabi, etc. Yasmine Chouikh, dont c'est également le premier long-métrage, propose dans Jusqu'à la fin du temps, une peu banale histoire d'amour tardif mais dont le message, à bien y penser, est très positif. Le titre du film est inspiré de l'expression en arabe algérien T'akher ezzaman utilisée souvent ironiquement pour exprimer son profond désaccord avec quelque chose que seules les prémices de «la fin du monde» peuvent justifier (et encore !). C'est un récit sur l'histoire d'un fossoyeur septuagénaire qui tombe amoureux d'une femme qui, de son vivant, prépare sa propre tombe. Au cimetière de Sidi-Boulekbour (cimetière du Seigneur des Tombeaux), le fossoyeur Ali rencontre Djohar, une femme de plus de 60 ans venue se recueillir sur la tombe de sa sœur. Elle veut également être enterrée, après sa mort, près de la tombe de sa sœur. Djohar prépare ses propres funérailles. Mais (heureusement), l'amour vient lui faire oublier la mort à elle et à Ali. Née en 1982 à Alger, Yasmine Chouikh, qui est également journaliste et scénariste, diplômée de l'Ecole supérieure des métiers de l'image et du son de Paris, a réalisé son premier film court-métrage El Bab (La Porte) en 2006. Son second court-métrage El Djinn (2010) a été sélectionné au Short Film Corner (Marché du film court) du Festival de Cannes 2010. El Djinn a également reçu le prix de la Fédération des critiques de cinéma russes au Festival international du cinéma musulman de Kazan (Tatarstan, Russie). Dans ce film tourné à Taghit (Béchar), Yasmine Chouikh a été le première cinéaste en Algérie à donner le rôle principal à une actrice algérienne noire, Khadidja Makaoum, dans le rôle d'Ambar. En hors compétition, le festival du film de Dubaï prévoit une projection du film En attendant les hirondelles, dernière réalisation de Karim Moussaoui, dans la section «Nuits arabes». Fondé en 2004, le Festival du film de Dubaï vise à renforcer la dynamique et la culture cinématographiques dans les pays arabes et à offrir de nouvelles opportunités et de nouveaux marchés aux cinéastes de ces pays.