C'est en présence d'une grande foule, composée de sportifs, d'amis de parcours, d'officiels, de responsables, d'hommes de culture, de journalistes, d'anciens joueurs qui l'ont connu, joué ou drivé avec lui, qu'a été inhumé hier vendredi au cimetière d'El-Eulma, dans la wilaya de Sétif, Amar Rouaï, décédé samedi dernier à Besançon (France) à l'âge de 85 ans. L'hommage était grand, à la hauteur du parcours de ce grand homme qui a beaucoup donné à sa patrie. Dès l'annonce de cette effroyable nouvelle, ce n'est pas uniquement la ville d'El-Eulma mais c'est toute l'Algérie, qui perdait alors en la personne d'Amar Rouaï une des figures emblématique du football algérien, qui était en émoi. Hier, des joueurs de générations multiples étaient présents aux côtés du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali et des autorités civiles et militaires de plusieurs wilayas du pays, venus également rendre un dernier hommage à celui qui a dit un jour : «J'ai vécu les plus belles années de ma vie avec l'équipe du FLN ». Le défunt, né à El-Eulma en 1932, a commencé sa carrière au MC El Eulma à l'âge de 15 ans avant de tenter une carrière professionnelle en France. Il a joué dans des clubs amateurs, puis il a embrassé une carrière de joueur professionnel à Besançon, ensuite au club d'Angers jusqu'à avril 1958, date à laquelle il a répondu à l'appel du FLN, pour constituer la glorieuse équipe du FLN. Il a rejoint l'équipe du FLN à Tunis avec laquelle il avait disputé 76 matchs avant de connaître son unique sélection officielle avec l'Algérie indépendante en 1963 contre l'Egypte le 4 juillet 1963 à Alger. Après l'indépendance, le défunt a terminé sa carrière de footballeur avec une dernière saison à Angers avant de se convertir en entraîneur du côté du MC El-Eulma, de l'USM Bel-Abbès, de la JS Kabylie, de l'ASM Oran, du MC Oran (avec lequel il gagnera le titre de champion d'Algérie en 1988). Il emmènera, aussi, le MCO jusqu'à la finale de la Coupe d'Afrique des clubs champions en 1989 et finalement le RC Relizane. Amar Rouaï avait également entraîné l'équipe nationale olympique entre 1975 et 1980 et parviendra à gagner la médaille d'or aux Jeux méditerranéens organisés à Alger en 1975 en qualité d'adjoint du sélectionneur Rachid Mekhloufi dans une finale épique contre la France olympique (3-2). Le nom de Amar Rouaï restera à jamais gravé dans la mémoire de la famille sportive. Imed Sellami