Les membres du bureau national du FFS, à leur tête le premier secrétaire, Hadj Mohamed Djilani, mais aussi d'autres cadres intervenant lors du meeting tenu ce jeudi à la place publique de Bouira, à leur tête le membre du présidium, Ali Laskri, n'ont pas été tendres avec le pouvoir actuel et sur tous les plans. Ce jeudi et probablement galvanisés par l'assistance nombreuse qui se comptait par centaines, présente à ce meeting, tous les intervenants ont descendu en flammes le pouvoir, accusé d'être le seul responsable de la déliquescence actuelle de l'Etat. Premier à ouvrir le bal de ce réquisitoire contre le pouvoir, la tête de liste APW, Hamid Chachoua, professeur à l'Université de Boumerdès, qui appela les citoyens à voter FFS en rappelant la présence des listes FFS partout à travers la wilaya, dans 27 communes depuis Lakhdaria et Guerrouma en passant par Aomar jusqu'à Maâmora et Dirah et de l'autre côté Aghbalou et Bouira, Haïzer, Bechloul, M'chédallah, etc. ; une présence qui dénote le caractère national du FFS que le pouvoir veut confiner à la seule Kabylie. L'orateur expliquera ensuite certains points forts du programme local du FFS, notamment cette proposition inédite qui consiste à créer une société d'export qui va prendre tous les produits locaux exportables auprès des petites entreprises locales pour les exporter à leur place en leur épargnant les difficultés douanières et autres documents administratifs pour l'exportation de leurs produits en petites quantités. Pour sa part, le premier secrétaire Hadj Mohamed Djilani reviendra sur le malaise de la jeunesse algérienne qui fuit le pays car ayant désespéré des pratiques de ses dirigeants, désespéré de l'exclusion, en fustigeant le pouvoir actuel qui n'a jamais compris le peuple. Cependant, le gros du discours a été tenu par l'ex-premier secrétaire du FFS et l'un des membres de l'instance présidentielle, Ali Laskri, connu pour son verbe assez dur envers le pouvoir. Aussi, en bon orateur qu'il est, Ali Laskri n'a ménagé personne au sein de ce pouvoir «despotique», qui n'a aucune logique de gouvernance tant, dira-t-il, que «chaque Premier ministre qui arrive critique son prédécesseur au point que l'Algérien se retrouve désemparé ne sachant plus à quel saint se vouer». L'orateur citera comme exemple les politiques suivies par les trois derniers Premiers ministres Abdelmalek Sellal, puis Abdelmadjid Tebboune qui «a déclaré avoir les coudées franches pour séparer le politique de l'argent et qui s'est vu dégommé moins de deux mois après sa nomination», puis l'actuel Premier ministre et sa politique suicidaire notamment les financements non conventionnels et le recours à la planche à billets pour laquelle les experts, rappelle Laskri, «prédisent une inflation inévitable, une dévaluation du dinar et une chute du pouvoir d'achat. Trois conséquences qui vont mener le pays à une dérive certaine». Cependant, rappelle Ali Laskri, puisque le FFS est un parti qui a toujours œuvré à la stabilité du pays et une paix sociale tant il est le digne héritier des martyrs de Novembre, puisque créé par un des pères de la Révolution algérienne, Hocine Aït-Ahmed ; puisque justement le FFS est le parti qui veille sur le serment de Novembre trahi par les tenants du pouvoir depuis l'indépendance à nos jours ; puisque le FFS par la voix de Hocine Aït Ahmed qui avait lancé un jour, en pleine tempête du printemps arabe, l'idée d'un consensus national pour sauvegarder les acquis du peuple, sauvegarder cette paix chèrement payée avec le million et demi de martyrs puis les milliers de martyrs de la démocratie depuis ceux du FFS en 1963, des martyrs qui ne sont toujours pas réhabilités et pour lesquels, le FFS revendique toujours leur réhabilitation ; aujourd'hui encore le FFS insiste sur son projet de consensus national et appelle le peuple à ne pas désespérer mais plutôt résister. Et présentement, selon Ali Laskri, «les élections locales sont une occasion pour réhabiliter cet esprit de solidarité locale à l'échelle de toutes les wilayas afin de construire ce consensus national, seul à même de réussir un changement pacifique et démocratique». L'orateur se dit confiant de voir les consciences éveillées grâce à ces rencontres de proximité, à ces occasions qui permettent aux partis politiques d'opposition dont le FFS de s'exprimer et de rencontrer le citoyen ; un FFS qui reçoit où il va un écho des plus favorables mais que le pouvoir muselle avec ses lois notamment celle qui obligerait la collecte des signatures afin de ghettoïser les partis et éviter qu'ils s'implantent à l'échelle de toutes les wilayas. M. Ali Laskri, qui sera ovationné à plusieurs reprises tout au long de son discours qui a duré près d'une demi-heure, par les centaines de citoyens présents, n'omettra pas d'appeler les citoyens à aller voter massivement pour les listes du FFS afin de créer ce sursaut d'éveil national et ce changement tant attendu dans les pratiques de gestion avec une transparence dans la gestion des affaires publiques et une lutte sans merci contre toute forme de corruption et de malversations.