A peine révélé au public algérien en 2011, Islam Slimani franchira de bien gros obstacles. Techniques et psychologiques. L'enfant d'Aïn Bénian, grand travailleur, a fait taire ses détracteurs. En enchaînant les belles performances et, avec, les buts qui ont fait bondir ses fans au CRB, Sporting Lisbonne et Leicester. A peine 29 ans, pourtant, l'attaquant des Foxes semble prendre un «coup de vieux». Ses fabuleuses courses, ses headings et ses duels au corps ne semblent plus «creuser» ses vis-à-vis dont certains se permettent quelques «fantaisies» devant un joueur dont le gabarit suscitait respect et admiration. Désormais, Slimani se hasarde dans la zone de récupération de son team pour chercher des ballons, moins nombreux à lui parvenir depuis que son ami chez les Foxes, Riyad Mahrez ne scintille plus mais aussi dès lors que Leicester s'est résolu à vendre son porteur d'eau, le bien nommé Drinkwater, aux Blues de Chelsea. Samedi, contre Manchester City, Slimani incorporé par le français Claude Puel à la place de son compatriote Mahrez (83') a sans cesse couru derrière le cuir. Plus dans la zone de récupération de son team que dans son périmètre de chasse. Malgré un temps de jeu réduit et un moral aplati par les injurieuses vociférations d'une partie du public du 5-Juillet, mardi passé, contre la RCA, Slimani voulait s'illustrer pour s'offrir une nouvelle reconnaissance du public du King Power Stadium. Difficile de le persuader que, face à la Dream Team de Pep Guardiola, c'était mission impossible. Tellement ses passages du WB Aïn Bénian au Chabab de Belouizdad puis au Sporting de Lisbonne l'avaient forgé à ne pas abdiquer. A abandonner les batailles supposées perdues d'avance. Dont celle l'annonçant comme «inutile» sur le front de l'attaque de Leicester où le «train» Vardy court toujours malgré des chiffres moins éloquents. En douze titularisations, et 1 058 minutes de jeu, l'international anglais a mis six buts dont deux sur penalty. En 7 apparitions (114 minutes) dont une fois comme titulaire, le buteur des Verts se cherche encore, lui qui, en Cup, a déjà un solde positif de 4 buts en 3 rencontres (Coleader du challenge des buteurs de cette compétition avec l'Espagnol de Leeds United, Samu Saiz, et l'attaquant de Norwich City, Josh Murphy). Une belle carte de visite pour un avant-centre qui, la saison dernière, affichait des statistiques remarquables sous le maillot de Leicester (12 buts en 35 matchs dont 7 marqués en 23 rencontres de Premier League). Possible que ce (long) passage à vide soit la conséquence du départ de l'entraîneur italien Claudio Ranieri qui a tout entrepris pour recruter Slimani en provenance du Sporting Lisbonne. Son adjoint et successeur, l'anglais Shakespeare, a souvent ignoré l'ancien attaquant du Chabab, en étant également pour beaucoup dans le faible rendement de l'autre algérien de Leicester, Mahrez. Une telle situation a pesé sur les envies de nos compatriotes. Mahrez réclame ouvertement un «bon de sortie» depuis le mercato hivernal de 2017 alors que Slimani est poussé vers la sortie. En ce sens que les médias anglais annoncent avec persistance un changement d'air de l'ancien goleador du Sporting demandé aussi bien en Angleterre que dans les championnats majeurs d'Europe. Hier, des sites spécialisés avançaient le nom de West Ham comme probable destination d'Islam Slimani. Un club qui s'aligne sur les pistes de Watford et Crystal Palace, autres équipes qui ont exprimé le désir d'enrôler le longiligne attaquant algérien. Sauf que pour le compter dans son effectif, ce trio doit sortir le gros chèque. Leicester qui a recruté Slimani en août 2016 pour un montant de 29 millions d'euros espère au moins récupérer sa «mise».