Pour le président du Front national algérien (FNA), il est un peu trop tôt pour parler des présidentielles 2019. Toujours est-il, il émet des doutes sur une éventuelle candidature du président à un cinquième mandat. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Moussa Touati semble presque convaincu que Bouteflika ne risque pas de briguer un cinquième mandat. «Je ne pense pas que le Président va se porter candidat par procuration et laisser d'autres faire sa campagne électorale, lui qui était déjà candidat en 2014 sans mener sa propre campagne électorale. Je ne crois pas qu'il va refaire la même erreur», dit-il. D'ailleurs, poursuit-il, «il est un peu trop tôt pour parler des présidentielles 2019». Intervenant hier, au dernier jour de la campagne électorale des élections locales, à Alger, le président du FNA a dénoncé la «double» et la «triple» inscription des électeurs sur les listes électorales. «Nous avons remarqué qu'il y a des personnes qui sont inscrites dans deux ou trois listes électorales voire plus, dans différentes communes et nous avons les preuves et les justificatifs», assure-t-il. Il évoque, à cet effet, l'opération d'assainissement des listes électorales qui, pour lui, n'a été finalement que des «paroles». «Est-ce qu'il y a eu réellement un tri électronique pour l'assainissement des listes électorales des doubles ou des triples inscriptions ?» s'interroge-t-il. Ces redondances dans les listes électorales sont pour lui un «crime» et non pas une «erreur». «Il faut que ces inscrits et ceux qui les ont inscrits soient punis», insiste-t-il avant d'accuser l'administration de «fraude technique». «C'est une intention anticipée pour frauder aux élections locales», dit-il encore. Toujours est-il, le FNA compte dénoncer ces agissements auprès de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE). Moussa Touati a souligné également de nombreux «dépassements» durant la campagne électorale. Il cite, entre autres, l'utilisation des biens de l'Etat notamment les bus publics par certains partis politiques pour mener leur campagne électorale.Il est également revenu sur le «favoritisme» et le «deux poids, deux mesures» adoptés par l'administration lors de l'établissement des listes des candidats. Il cite le cas de la liste APW à Batna qui, selon lui, a été approuvée par le magistrat avant que «celui-ci ne revienne sur sa décision suite aux instructions du wali et rejeter notre liste», dit-il. Il rappelle, par ailleurs, que son parti est présent dans 33 wilayas avec 478 listes APC (Assemblée populaire communale) et 30 listes APW (Assemblée populaire de wilaya) avec une participation de la femme à hauteur de 38%. «Sans prendre en compte TAJ qui est une alliance, nous sommes aujourd'hui la troisième force de par notre présence sur le territoire national», conclut-il.