Pour le candidat à l'élection présidentielle du 17 avril prochain, Moussa Touati, une période de transition est la seule solution pour faire face à un éventuel dérapage. Il a appelé, ainsi, les partis et organisations politiques, les boycotteurs et le mouvement Barakat à se concerter. «Nous voulons aller vers une période de transition mais pas d'une transition comme celle qui a suivi la démission de l'ancien président de la République, Chadli Bendjedid», a précisé le président du Front national algérien (FNA) hier, à Alger. Une transition qui, d'ailleurs, s'imposera d'elle-même dans le cas où le taux de participation au scrutin est faible. Seulement, pas question de répéter le scénario des années 1990. «Nous ne voulons pas de l'Algérie des années 1990 mais nous voulons débarrasser la société des classes sociales ; celle des plus favorisés et celle des pauvres», dit-il encore. Les partis et organisations politiques, les boycotteurs et le mouvement Barakat sont, ainsi, invités à se réunir pour «une prise de position commune». Selon Touati, la fraude sera au rendez-vous puisque, argue-t-il, «le taux de participation ne dépassera pas 15%». Et de poursuivre : «Nos déplacements à travers plusieurs wilayas ont permis de constater qu'une grande partie du peuple se dit non-concernée par ces élections présidentielles. Le peuple estime que ses préoccupations ne seront jamais prises en charge et ce, quel que soit le président élu». Il assure, toutefois, qu'il ne compte pas se retirer de la course électorale même si «ces élections ont perdu de leur crédibilité». Déçu par la «manière» dont a été menée la campagne électorale, le président du FNA pointe du doigt ceux qu'il a nommés la «clientèle» et «soutenus par des parties étrangères». Pour lui, la campagne électorale était un vrai «désastre» puisque explique-t-il, «l'argent du peuple a été utilisé pour soudoyer les Algériens afin de remplir les salles de meeting». Il déplore également la mobilisation des moyens de l'Etat et de l'administration au profit d'un certain candidat. Une mobilisation qu'il a, d'ailleurs, qualifiée de «démonstration de force». Le rendez-vous électoral sera pour Touati, «plus dangereux pour la réalité algérienne et plus allégeance à des parties étrangères et à leurs intérêts en Algérie».