Pour le président du FNA, les prochaines élections présidentielles sont d'ores et déjà imprégnées de fraude. Une «réalité» qui semble ne pas le décourager à mener sa campagne électorale. Rym Nasri - Alger (Le Soir) «Le Front national algérien est déterminé à mener sa campagne électorale même si nous savons à l'avance que les élections ne seront pas propres», a affirmé Moussa Touati hier, à Alger. Selon lui, les élections ont perdu leur crédibilité depuis la révision de la Constitution et l'ouverture des mandats. Il rappelle ainsi les demandes formulées par son parti auprès du ministère de l'Intérieur notamment l'introduction des élections biométriques et le décompte électronique. Deux demandes soldées par un refus «non pas par manque de moyens mais pour éterniser la fraude», dit-il. Qualifiant les prochaines présidentielles de «pièce théâtrale», le président du FNA s'interroge : «Est-ce vraiment des présidentielles ? Une campagne électorale par procuration, un financement occulte. Est-ce de cette façon que se construit un Etat d'égalité et de loi ?» «Non, réplique-t-il, nous construisons un Etat du pouvoir de l'argent». Il estime qu'il existe deux clans financiers qui se disputent le pouvoir : le groupe El Khalifa et celui de Chakib Khelil. «L'Etat joue l'arbitre en favorisant l'un au détriment de l'autre», dit-il. Se doutant toujours de la régularité du scrutin, Moussa Touati assure que le fait d'imposer Bouteflika comme candidat de consensus n'est qu'une «manœuvre» pour faire avorter le processus électoral. Un président pourtant, poursuit-il, «écarté de la prise de décisions». Une «manœuvre» à laquelle ne prend part ni le mouvement Barakat, ni les partisans du boycott, précise-t-il encore, mais qu'il associe d'ailleurs, aux évènements de Ghardaïa. «Ce qui arrive à Ghardaïa s'inscrit dans le cadre de l'instabilité et de la tentative d'arrêter le processus électoral». Evoquant la «directive» dictée par la France, le président du FNA a déploré par ailleurs, que l'Algérie soit soumise à un «tutorat étranger». «L'Algérie a rigoureusement appliqué la directive de la France quant à l'autorisation des rassemblements à Alger. Est-ce que nous ne pouvons pas appliquer la loi sans pression et sans tutorat étrangers ?» dit-il.