Habib Labane qui revenait, le 1er avril dernier, à la fédération algérienne de handball comme président après l'avoir quittée en tant que SG, ne s'imaginait pas qu'il allait vivre une situation de tumulte au sein d'une instance érodée par le poids de l'immobilisme de l'ancien bureau. Ce n'était pas un poisson d'avril mais le retour de Habib Labane à la FAHB dans le costume de président a surpris. Non pas que le jeune dirigeant manquait de talent et d'envergure pour occuper de telles fonctions. Habib Labane, expert international et de surcroît SG de la SSA/USMA, avait l'étoffe de quelqu'un capable de sortir le handball algérien de son marasme. Son programme présenté à la presse et aux membres de l'assemblée générale semblait ambitieux, tellement il incarnait le changement vers le meilleur. Ceci malgré le fait que le personnage, soutenu par le MJS, se devait de composer avec un bureau fédéral dont les membres ne lui étaient pas forcément acquis. Plusieurs d'entre ces derniers faisaient partie d'un héritage devenu, du temps de Saïd Bouamra, un fardeau. Cela se vérifiera au fil des semaines et des mois qui ont suivi l'élection de Labane avec des réunions du BF souvent houleuses, marquées parfois par l'absence d'une partie des membres du bureau exécutif. Sur des questions fondamentales, le BF se retrouve comme déchiré. En tout cas divisé pour se prononcer sur la nomination d'un nouveau sélectionneur. Comme si la question de choisir un entraîneur national avait plus d'importance que la structuration de la DTN ou le replâtrage du système des compétitions. Labane qui rêve d'une ligue professionnelle souffrira le martyre pour convaincre ses pairs du BF de la nécessité d'agir vite en privilégiant la sagesse et l'intérêt de la pratique handballistique. Le soutien de la tutelle lui était indispensable pour réaliser ses plans, notamment le recrutement d'un entraîneur d'envergure internationale pour l'EN A. Préférant agir en douce, sans faire de tapage, Labane réussira à mettre la main sur le technicien croate Saed Hasanafendic qui a déjà fait ses preuves en tant que sélectionneur en Tunisie mais aussi dans des clubs européens. Au bout de longues tractations multilatérales, le OK du croate et le feu vert du MJS sont obtenus. Quelques détails manquaient pourtant avant la conclusion d'un transfert qui a souffert de la... rumeur. Des informations contradictoires portant sur la capacité de l'entraîneur croate âgé de 69 ans à assumer des charges techniques vont peu à peu altérer les contacts. Le tournoi de Tunis devait pourtant constituer le point de départ d'une relation de travail que les deux parties devaient entériner avant le 15 novembre dernier, date de rigueur fixée par la FAHB pour parapher le contrat proposé (deux ans) à Hasanafendic. Ce dernier ne sera jamais au rendez-vous que lui a fixé à Alger Habib Labane lequel comprendra que les interférences ont fait leur effet et que l'affaire est à classer. Oublié Hasanafendic, un «local» en urgence ! Un coup dur à quelques semaines de Gabon-2018 (17 au 27 janvier) que le président de la FAHB se devait de colmater par une solution locale. Celle-ci avait déjà commencé par la mission confiée au DTN, Farouk Dehili, de remettre à flots le navire dès fin septembre. L'ancien sélectionneur des U21 dirigera le premier mini-stage dédié aux tests physiques puis accompagnera la sélection au tournoi international de Tunis. Ceci pendant que la piste Hasanafendic s'enrayait. Mais dès que l'entraîneur croate s'est officiellement rétracté, la FAHB se précipitera à engager un staff local. «Nous avons trois à quatre candidats», annonçait Habib Labane au Soir d'Algérie dimanche dernier en confiant qu'il officialisera le nom du nouveau sélectionneur au cours d'une conférence de presse lundi. Celle-ci est renvoyée sine die pour le mardi (hier après-midi) sans explication. Dans les coulisses, l'on évoque des divergences entre Labane et les membres de son bureau. Le tout sous le «contrôle» d'un ministère de la jeunesse et des sports qui a déjà choisi son poulain. En plus clair, comme en codé, le MJS d'El-Hadi Ould Ali trouve que Rabah Gherbi, l'entraîneur qui avait conduit les U21 pendant le Mondial d'Alger en juillet dernier «est le plus indiqué pour diriger les Verts». Sans vraiment convaincre le président de la FAHB de cette alternative, Habib Labane ayant opté pour le coach du GSP, Réda Zéguili, celui-là même qui avait offert à l'Algérie son dernier titre continental. Dans la balance, le patron du handball algérien a mis l'expérience acquise par Zéguili en Afrique, aussi bien avec son club qu'avec l'EN avant et après le sacre d'Alger en 2014. Un choix logique qui ne semble pas plaire au MJS qui fait de Gherbi Rabah un «choix inéluctable» pour les Verts. Fallait-il, là-aussi, trouver un consensus et associer les deux entraîneurs (Gherbi et Zéguili) pour une mission qui semble tout d'impossible. Au Gabon, l'Algérie croisera le fer avec des nations qui n'ont jamais arrêté d'exister sur la scène internationale (Tunisie, Egypte, Angola et Gabon) et d'autres en nette progression (RDC, Congo, Cameroun et Sénégal). Hors circuit lors du Mondial-2017 en France, l'Algérie aura du mal à assurer le podium au Gabon, seule condition pour se qualifier au Mondial-2018 (Allemagne et Danemark). Hier, quelques heures avant la tenue du point de presse, Labane poursuivait ses «négociations» et avec les entraîneurs ciblés (on parle de Sofiane Hiouani, de Mohamed-Seghir et Sofiane Draouci) et le MJS qui défendait bec et ongles son «poulain»... Dernière minute La Fédération algérienne de handball (FAHB) a confié les destinées de l'en seniors garçons à deux entraîneurs locaux, il s'agit de Sofiane Hiouani comme entraîneur en chef et Zineddine Mohamed-Sghir comme adjoint. Le duo s'occupera de la préparation des Verts à la CAn 2018 prévue du 17 au 27 janvier au Gabon.