Abidjan attire, désormais, nos hommes d'affaires. Des intérêts communs ont mis en relief l'importance d'échanges commerciaux bilatéraux avec Alger où s'est déroulée, hier, une rencontre entre les partenaires des deux pays pour la signature d'accord de coopération. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les investisseurs algériens s'intéressent davantage à la Côte-d'Ivoire. La preuve : un protocole d'accord de coopération a été signé hier, à Alger, entre la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) et le FCE Côte-d'Ivoire. Pourquoi la Côte-d'Ivoire ? «C'est un pays très important de l'Afrique de l'Ouest qui est en plein développement industriel et économique», répondait le 1er vice-président de la Caci, Amour Rhiad, hier en marge du forum d'affaires algéro-ivoirien, tenu à Alger. Rappelant que les échanges algéro-ivoiriens s'élèvent à environ six millions de dollars, il estime que la coopération entre les deux pays est, certes, un processus très long mais qui doit commencer. Selon lui, l'alimentation, la santé et la formation sont déjà les secteurs les plus importants dans lesquels «nous pourrons travailler ensemble». Il cite l'exemple de la mangue produite en abondance en Côte d'Ivoire et dont l'Algérie importe le concentré d'Europe pour la fabrication de jus. «Il y a aussi le café et d'autres produits qui peuvent nous intéresser», dit-il. Le 1er vice-président de la Caci évoque également la tomate en conserve qui pourrait intéresser la Côte-d'Ivoire. «Nombre de pays africains importent la tomate en conserve d'Europe. Un produit qui ne contient que 47% de tomate fraîche et le reste est composé d'additifs et colorants nocifs pour la santé. Tandis que l'Algérie produit une tomate en conserve à 100% de tomate fraîche», précise-t-il. Tous ces investissements, poursuit-il, «sont certes minimes, mais il faut développer des projets innovants». Insistant sur les échanges économiques avec les pays africains, Amour Rhiad souligne les «barrières mises en place par l'Europe devant les exportateurs algériens, notamment la conformité aux normes de qualité et de quantité propres à l'Europe». «Nous, Africains, devons travailler entre nous. Aujourd'hui, c'est à nous de développer des normes africaines», conclut-il. Pour sa part, le président du FCE Côte-d'Ivoire, Kone Jean-Marie, affirme que sa motivation est de «partager notre expérience avec l'Algérie». «Nous avons des matières premières qui peuvent intéresser l'Algérie et l'Algérie dispose de produits qui peuvent intéresser la Côte-d'Ivoire. Nous allons continuer à être progressifs dans nos relations avec l'Algérie d'autant que le savoir-faire des entreprises algériennes n'est plus à présenter. Les politiques font leur travail et les économes doivent faire leur travail», dit-il. Reconnaissant la qualité des produits algériens, il déplore, toutefois, une certaine «opacité» autour du volume d'échanges commerciaux de l'Algérie.