La Journée d'information sur le marché russe, organisée hier, est une initiative prise par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) en collaboration avec l'ambassade de la Fédération de Russie en Algérie souhaitant que les rapports économiques algéro-russes s'inscrivent sur le long terme. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - Cette conférence a été une occasion de lancer un appel aux femmes et hommes d'affaires algériens intéressés par «la conquête» du marché russe et de leur offrir l'opportunité de s'en approcher à travers la constitution d'une importante délégation économique. Celle-ci sera conduite à Moscou par le président de la Caci, Mohamed Laid Benamor, le mois prochain. Il y a lieu de savoir que les relations algéro-russes ne datent pas d'hier et qu'outre leurs rapports diplomatiques remontant à l'Algérie socialiste, de nombreuses collaborations économiques entre les deux Etats se sont concrétisées sur le marché algérien. A cet effet, le représentant commercial de la Fédération russe en Algérie, Shatilov Alexey, a énuméré les investissements coréalisés, en cours de réalisation ou en projet dans certains secteurs, à savoir celui de l'hydraulique, le transport ferroviaire et maritime et du BTP. Or, ces coopérations se révèlent majoritairement de nature gouvernementale ou entre Etats. Par conséquent, les opérateurs économiques ne les privilégient pas assez, d'où l'intérêt de la formation de cette délégation. L'intervenant a informé que pour les entreprises voulant en faire partie, que ce soit pour des opportunités d'exportation ou de partenariat, elles sont invitées à faire part de leur demande au niveau de l'ambassade de la Russie afin qu'elle puisse être étudiée. Ceci afin d'accélérer les procédures administratives pour l'obtention du visa, entre autres. Y a-t-il des critères de participation ? Evidemment, ce n'est pas l'ensemble des demandes qui vont être acceptées car certains secteurs sont plus favorables que d'autres. De plus, les entreprises candidates devront apporter de véritables avantages à l'économie algérienne. Ceci dit, il est également attendu d'elles qu'elles proposent une certaine valeur ajoutée pour leurs clients russes, consommateurs ou partenaires soient-ils. Par ailleurs, une fois cette liste établie, la Fédération russe se chargera de prospecter son marché afin de sélectionner des clients potentiels, puis les mettre en contact avec la délégation économique algérienne, une fois à Moscou. Dès lors, ce sera à cette dernière de poursuivre cette mise en relation et de lui donner succès. En l'occurrence, la responsable d'études de la Caci a conseillé aux entreprises désireuses de participer à cette manifestation d'identifier clairement dans leur demande «leurs centres d'intérêt» et leurs objectifs et attentes de cette prochaine rencontre afin que celle-ci puisse être efficiente et véritablement fructueuse. Les spécificités du marché russe S. Alexey a spécifié pour les exportateurs algériens, en produits agricoles, agroalimentaires, industriels ou autre, que les chaînes de distribution et les centrales d'achat constituent «inévitablement» des clients à se garantir. Pour un pays aussi «immense» que la Russie, a-t-il poursuivi, s'assurer une bonne distribution de ses produits est un réel «défi» et le réussir serait déjà «un important avantage». Il a également attiré l'attention des futurs investisseurs que pour un pays comportant près de 11 fuseaux horaires, il est indispensable de noter que les goûts des consommateurs varient sensiblement d'où l'utilité d'étudier leur comportement. Pour ce qui est des procédures administratives, financières et juridiques, l'intervenant a indiqué une fluidité et un «cadre facilitant » en exprimant sa disponibilité à chacune des préoccupations des intéressés par d'éventuels rapports commerciaux. Le produit algérien peut-il avoir une place sur le marché russe ? Dans un marché international concurrentiel, les opérateurs économiques doivent dans tous les cas se battre pour que leurs produits aient une place sur un quelconque marché, a rappelé le vice-président de la Caci, Amour Riath. Ajoutant que le processus de vente et l'art de convaincre débutent quand le client «ne veut pas acheter». En l'occurrence, la responsable d'études a spécifié que des produits agricoles et les dattes précisément, ont représenté plus de 60% des 3 millions d'exportations vers la Russie durant les huit premiers mois de 2015. Rajoutant que c'est par la qualité et l'authenticité du produit, emballage compris, qu'il faut convaincre le client ou le consommateur russe en respectant les standards et normes internationales. Ceci, en promettant que la possibilité d'accords préférentiels est en cours d'étude avec la partie russe. Surtout que la visite en Russie qu'effectuera le Premier ministre en avril prochain sera une autre occasion d'approfondir davantage cette question jugée stratégique par les investisseurs algériens dans la mesure où elle boostera leur compétitivité.