La possibilité de livraison du GNL algérien au terminal polonais de Swinoujscie et la coopération dans le domaine du photovoltaïque peuvent constituer des opportunités pour le développement, la consolidation de la coopération économique algéro-polonaise. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) «Nous ne sommes pas venus en Algérie pour vendre mais pour investir», déclarait hier le vice-Premier ministre, ministre de l'Economie de Pologne, Janusz Piechocinski, en visite officielle dans notre pays. Intervenant hier à l'hôtel El Aurassi lors d'un forum économique algéro-polonais, le dirigeant polonais a assuré, lors d'un point de presse ponctuant la rencontre, de la volonté de son pays de booster la coopération avec l'Algérie, un pays considéré comme un «partenaire stratégique» et un marché pivot dans la stratégie polonaise de pénétration des marchés arabes et africains. Conduisant une mission économique de trois jours (menée par une quarantaine d'institutionnels et d'opérateurs économiques), le dirigeant polonais exprimera l'objectif de doubler les échanges commerciaux bilatéraux dont le volume a certes triplé durant les dernières années, atteignant un volume de l'ordre de 700 millions de dollars, mais qui reste encore en deçà des attentes. Mais aussi de développer les opportunités de coopération concrète, d'implantation et de participation des entreprises polonaises dans les programmes de développement infrastructurel, industriel et agroalimentaire impulsés en Algérie. En ce sens, Janusz Piechocinski évoque l'expertise polonaise notamment dans les secteurs de la mécanique (montage de bus et camions), des technologies de la communication, les matériaux de construction, dont l'Algérie pourrait bénéficier. Soit, développer la synergie, la convergence et la complémentarité entre l'économie algérienne et celle polonaise, une économie leader en Europe et qui a réussi sa période de transition comme relèvera le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb qui a co-présidé avec le dirigeant polonais les travaux de ce forum économique. «La Pologne est un exemple d'une transition réussie parce qu'elle a su construire une économie productive et diversifiée dans des branches industrielles», constatera ainsi le ministre de l'Industrie. Abdesselam Bouchouareb invitera ainsi l'establishment polonais à s'engager en Algérie, «un véritable relais de croissance pour les entreprises polonaises en dehors de l'Europe», s'intéresser à la production locale et à la mise en place de «plateformes industrielles orientées vers l'Afrique». Des opportunités, de «vrais chantiers de partenariats industriels et technologiques» sont ainsi potentiels dans le domaine de la construction et de l'ingénierie, la pharmaceutique et la santé, la sidérurgie, la sous-traitance et le machinisme agricole, l'agriculture, l'hydraulique... Mais aussi dans les secteurs de l'énergie et des hydrocarbures, le ministre polonais de l'Economie évoquant l'opportunité, la possibilité de livraison du gaz naturel liquéfié algérien (GNL) au terminal de Swinoujscie, situé dans le nord-ouest de la Pologne et réalisé avec le Qatar, dans le cadre d'une «coopération multilatérale». Comme le vice-Premier ministre polonais évoquera l'intérêt pour la coopération dans le domaine de la recherche et de la valorisation énergétique et dans les hydrocarbures, mais aussi la maîtrise de l'énergie (réduction de la consommation d'énergie) et le développement des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque. Des opportunités dont Janusz Piechocinski devra certainement discuter aujourd'hui avec le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, qui sera certainement «séduit», anticipera son collègue à l'Industrie. Notons qu'un mémorandum d'entente entre la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) et la Chambre polonaise de commerce (KIG) ainsi qu'une déclaration conjointe pour le développement économique et industriel entre le ministère de l'Industrie et des Mines et le ministère polonais de l'Economie ont été signés lors de ce forum économique. Des accords voulus pour booster la coopération bilatérale, contribuer à la sécuriser et «pérenniser» en attendant la finalisation du cadre juridique. Récusant l'existence de problèmes ou de contraintes entre les deux économies, le ministre de l'Industrie laissera entendre que des avancées sont escomptées concernant la mise en vigueur d'accords de non-double imposition et de protection et promotion des investissements entre les deux pays.