La cour d'Alger a rejet� hier la demande de libert� provisoire introduite par les avocats de Mohamed Benchicou dont l'�tat de sant� se d�grade chaque jour un peu plus. Puisque le directeur du journal Le Matin, incarc�r� � la prison d'El-Harrach depuis le 14 juin 2004, offre toutes les garanties l�gales et parce que son �tat de sant� est des plus pr�occupants, la d�fense compte introduire une nouvelle requ�te le mois prochain. Sa�da Azzouz- Alger (Le Soir)- "Nous attendrons les motivations qui justifient le refus � un d�tenu, le droit de se faire soigner pour une maladie qui ne cesse de se radicaliser et de mettre la vie de mon client en danger" a d�clar� hier Me Benarbia apr�s que la cour d'Alger eut rejet� la demande de mise en libert� provisoire de Mohamed Benchicou. Ce dernier, qui souffre entre autres d'une arthrose cervico-faciale qui peut entra�ner la paralysie du bras droit et d'une asth�nie globale, n'a pas manqu� de faire remarquer au juge que jamais il n'aurait demand� sa mise en libert� provisoire, si son �tat de sant� ne l'avait pas n�cessit� pas. Il faut dire que ceux qui se sont d�plac�s hier au tribunal de Sidi M'hamed pour assister � l'audience n'ont pas �t� surpris par le verdict, sachant que la veille cette m�me juridiction avait condamn� pour "diffamation" le directeur du Matinet quatre de ces journalistes � 2 et 3 mois de prison ferme. Hier, l'attitude du juge, celui-l� m�me qui, le 11 ao�t 2004, avait confirm� le verdict – deux ans de prison ferme — prononc� en premi�re instance par le tribunal d'El-Harrach le 14 juin de la m�me ann�e � l'encontre de l'auteur de Bouteflika une imposture alg�rienne, ne pr�tait pas � �quivoque. "Que voulezvous ?", demande le pr�sident de la cour sur un ton � la fois exp�ditif et ironique au collectif d'avocats du journaliste incarc�r� � la prison d'El-Harrach depuis pr�s d'une ann�e. Me Miloud Brahimi, qui prend la parole en premier, fait remarquer que la requ�te de Mohamed Benchicou est examin�e un 20 avril. "Une date symbole du Printemps berb�re et de la lutte pour les libert�s et les droits de l'homme…". Il axe l'essentiel de sa plaidoirie sur l'�tat de sant� de Mohamed Benchicou, pr�sent � la barre avec une minerve au cou, apr�s avoir rappel� que le d�tenu avait �t� mis sous mandat de d�p�t juste apr�s que le verdict eut �t� prononc�. "Une �normit�" qui, pour rappel, avait suscit� l'indignation de nombreux juristes, tout comme le d�lit pour lequel le directeur du Matina �t� priv� de libert�. Me Miloud Brahimi, qui, hier a �mis le souhait de voir son "client consid�r� comme un simple citoyen pris dans des conditions ordinaires", avait, dans une lettre ouverte, fait "appel � la rectitude" du ministre de la Justice garde des Sceaux et attir� son attention sur "cette sombre affaire de bons de caisse". Tout comme son confr�re, Me Benarbia �met le souhait de voir la cour accepter en ce 20 avril la demande de remise en libert� provisoire du journaliste "symbole de la lutte pour la libert� de la presse et de la d�mocratie". Une remarque qui am�ne le juge � lui demander d'aller au "vif du sujet". La r�ponse vient de Me Bourayou qui souligne que c'est l� le vif du sujet, "puisqu 'aujourd'hui la culpabilit� c'est d'�tre journaliste" et de dire que les journalistes n'ont plus besoin d'avocat puisqu'ils sont en toutes circonstances coupables. Me Messaoud, lui, en appelle � "l'humanisme de la cour" apr�s avoir rappel� ce dont souffre Benchicou et mis en exergue l'incapacit� de l'infirmerie de la prison d'El- Harrach � prendre en charge le d�tenu qui n�cessite des soins dans une structure sp�cialis�e. Argument que d�veloppe �galement Salah Hanoun qui indique que Benchicou �tait suivi avant son incarc�ration par un sp�cialiste. Le procureur d�clare � la fin des plaidoiries qu'il ne voyait pas d'inconv�nient � ce que le prisonnier soit suivi dans une structure hospitali�re. Apr�s d�lib�ration, le pr�sident de cour, qui d�clare la requ�te acceptable dans la forme, rejette la demande de mise en libert� provisoire de Mohamed Benchicou, un journaliste que l'on veut r�duire � un vulgaire num�ro d'�crou. S. A. Le comit� Benchicou pour les libert�s s'indigne "Le comit� s'�l�ve avec vigueur contre le verdict inf�me rendu hier par la cour d'Alger qui a refus� d'accorder la mise en libert� provisoire demand�e par le collectif d'avocats de M. Benchicou pour leur client, et ce, apr�s dix mois de d�tention. Cette d�cision est particuli�rement inhumaine car elle prive Mohamed Benchicou d'avoir acc�s aux soins sp�cialis�s n�cessit�s par les multiples pathologies dont il souffre en milieu carc�ral. C'est, encore une fois, la preuve que le directeur du Matin est la cible d'une justice d'exception. Le comit� informe qu'une conf�rence de presse sera donn�e � ce sujet le vendredi 22 avril 2005 � 15h � la Maison de la presse Tahar-Djaout." Mercredi 20 avril 2005