Enfin un (vrai) derby de gagné par le MC Alger ! Jeudi face à une équipe harrachie qui avait fait grève le long de la semaine pour réclamer le départ de la direction du club incapable de régulariser ses joueurs, les Vert et Rouge ont cependant dû attendre plus d'une heure et quelques erreurs adverses pour asseoir leur suprématie. Ecrasés par le poids des attentes, et la défaite dans le Classico face au voisin de Soustara, les Mouloudéens ont repris leur course vers le sommet en réalisant un succès ô combien précieux en cette fin de phase «aller». Les joueurs de Casoni ont, certes, mis du temps pour épingler un vis-à-vis qui a honoré sa présence sur la pelouse du temple olympique juste pour le plaisir de ses fans, mais les points de ce 5e derby de la saison sont bons à prendre pour une formation algéroise par trop instable. Sur le plan de l'effectif, l'entraîneur en chef des Mouloudéens a encore une fois «fait tourner» avec le positionnement de Karaoui sur le flanc gauche de la défense en remplacement de Boudbouda (blessé) et l'incorporation de Mouaden aux côtés du Malgache Amada et du jeune Chérif El-Ouazzani en lieu et place de Derrardja, envoyé sur le banc, alors que la paire d'attaque était composée de Balegh et Nekkache. Deux avants qui sont les seuls à avoir justifié leur «profil» en inscrivant respectivement deux buts (face à l'USB et le PAC) et un but (face au PAC) chacun. Des changements qui n'ont rien changé au jeu produit par le Mouloudia : en l'occurrence une longue partition de passes en longueur et en largeur qui ont rarement fait bouger l'arrière-garde mise en place par le Tunisien Hamadi Dhaou. C'est une nouvelle fois Hachoud, sur balle arrêtée, qui fera sauter le verrou en expédiant un coup franc des 25 mètres qui ira mourir à droite des bois du jeune Mokrani, très peu inquiété auparavant (63'). Sur la remise en jeu, une erreur de relance profitera à Bendebka qui s'appuiera sur Nekkache pour exécuter le portier harrachi (65'). Le derby qui a surtout valu par le «bruit» des gradins venait de rendre son verdict en faveur d'une équipe mouloudéenne qui a su attendre son heure pour surprendre son hôte du jour. Sem-Sem : seul, l'orgueil n'a pas suffi Un ensemble de l'USMH qui a mis du cœur durant cette partie qu'il n'a pas préparée pour les raisons que tout le monde sait. Une (autre) semaine agitée faite de négociations et de tractations avec une direction qui criait famine alors que du côté de l'ex-Maison-Carrée, joueurs, fans et détracteurs à la ligne Bensemra savaient que l'argent du contribuable (pardon des sponsors) était déjà dans les caisses. Jeudi soir, alors que les joueurs devaient passer la nuit dans un hôtel sur les hauteurs d'Alger, ils seront «confortés» dans leur conviction que cette direction continuait à leur mentir : la direction de l'établissement le Beau-Fayet leur signifiait qu'il ne lui était plus possible de les héberger si l'ardoise de plusieurs centaines de millions n'était pas effacée. L'ère Bensemra est, comme celles de ses prédécesseurs : signera-t-elle la fin des illusions des ultras de Sem-Sem de voir un jour leur team régner sur les derbies et, si possible, sur le football national ? L'USMH 2017-2018 fera-t-elle encore pire que l'USMH 2016-2017 qui a échappé de justesse au purgatoire ? Une descente aux enfers qui semble se préparer pour cette école qui, cette saison, a perdu tous ses enfants déléguant son destin à des footballeurs sur le déclin ou à la recherche d'une seconde jeunesse.