C'était en l'air. Le MCA boucle la phase de poules en deuxième position et sur une humiliation essuyée à Sfax face aux Tunisiens du CSS loin d'être un foudre de guerre. La semaine agitée qui a suivi le «limogeage» d'Omar Ghrib a porté ses «fruits». Le MCA qui s'écroule au Tayeb-Mhiri Stadium de Sfax n'est pas nouveau. En février 2005, en Ligue des champions arabes (phase de poules), le MCA coaché par Jean-Paul Rabier ramassait un carton(le second après celui ramené du Caire face au Zamalek, 5-0) devant les Bianconeri de Sfax. Les deux équipes qui s'étaient donné la réplique à Alger (2-1 en faveur des Vert et Rouge) passeront en quarts de finale au détriment des Egyptiens du Zamalek et des Koweitiens d'Al-Koweïti. Ce samedi 8 juillet, les Algérois avaient le billet des quarts de finale en poche et se sont donc déplacés à Sfax, certes amoindris, pour faire une démonstration. A l'aide d'une galerie qui a pris d'assaut le temple de Sfax, les joueurs de Mouassa pensaient au moins conserver leur leadership en arrachant à tout le moins un partage de points. Un objectif plus que réalisable sachant que le club sfaxien avait les mêmes difficultés (absence de plusieurs de ses joueurs-cadres) et était également qualifié pour le prochain tour. Aucune excuse donc pour les camarades de Kacem qui, d'emblée, se feront cueillir à froid. Mais au lieu de chercher les solutions du problème dans le derby maghrébin de ce samedi, les coéquipiers de Hachoud semblaient avoir la tête ailleurs, probablement à... El-Achour où se joue l'avenir de leur «chouchouteur». Comment «perdre dignement» D'ailleurs, le capitaine mouloudéen ne manquera pas d'audace en déclarant à l'issue de cette déculottée face au CSS que les raisons sont à chercher du côté de la Sonatrach qui a, à son goût, «osé» débarquer Omar Ghrib. «Je ne vous cache pas que tout ce qui s'est passé ces dernières heures au niveau de la direction a perturbé le groupe. On a été déstabilisés par tout cela», assure le natif d'El-Attaf pas du tout affligé par la correction et l'état lamentable du moral des fans qui ont franchi les frontières pour venir les encourager. Son coach, Kamel Mouassa, est resté pour sa part débutatif et scandalisé par la tournure de cette explication de pure formalité qui s'est transformée en cauchemar. «C'est vraiment inadmissible ce qui s'est passé dans ce match. Je pense que nous avons joué un match correct et qu'on pouvait égaliser à un moment, mais notre relâchement en fin de partie est inexpliqué. C'est vrai qu'on avait des absents pour ce match, mais ça ne justifie pas cette lourde défaite», a dit le technicien mouloudéen pour qui il faudrait (encore) «retenir la leçon». Lui qui admet par ailleurs que les «conséquences» des troubles vécus par le club la semaine dernière ne doivent pas justifier cette lourde défaite et qu'il fallait que ses joueurs perdent «dignement». Mouassa qui réclame désormais du renfort, à négocier aujourd'hui avec les recruteurs de la Sonatrach, ne dit qui est le vrai responsable de cette débâcle programmée. Juste des constats d'une équipe qui commet des fautes de débutant. Pour autant, Mouassa n'est pas «dédouanable» de cette situation où des footballeurs payés rubis sur l'ongle n'arrivent pas à enchaîner deux passes... Le deuxième «score lourd» des poules Un juste retour sur les statistiques présentées par le club Doyen depuis le début de cette Coupe de la CAF renseigne sur la difficulté de Mouassa à choisir les meilleurs et les plus en forme. Son team n'a, en douze rencontres (tour préliminaire, seizièmes de finale, seizièmes de finale-bis et phase de poules) n'a réalisé aucune victoire en déplacement. C'est la «tendance» éculée durant le championnat national où Nekkache et ses camarades n'ont remporté que trois succès loin d'Alger (MOB, DRBT et CAB). C'est également le «bilan» du MCA en Coupe, épreuve durant laquelle les Mouloudéens ont atteint les demi-finales du fait qu'ils avaient disputé quatre des cinq tours à Alger (l'OMA, l'US Béni Douala et l'ESS à Bologhine et la JSK au stade du 5-Juillet) contre un déplacement à Frenda (match joué et gagné difficilement sur terrain neutre à Tiaret). Pour l'anecdote, car les Mouloudéens en rajoutent à chacune de leur participation internationale, le 4-0 essuyé à Sfax est le second score lourd enregistré en phase de poules. Le premier réalisé (avant le déroulement des deux dernières rencontres du groupe C, hier) est l'œuvre du... Club Africain, prochain adversaire du Mouloudia d'Alger en quarts de finale, face à Kampala City. L'équipe de Bab Djedid est également l'auteur de la plus grosse performance durant cette 14e édition de la Coupe de la CAF. En seizièmes de finale, les joueurs de Chiheb Ellili étrillé les Sierraleonnais du RSLAF FC par 9-1, le match «retour» ne s'étant pas joué suite au forfait du club adverse. C'est dire ce qui attend Chaouchi et compagnie en septembre prochain face à Oussama Darragi, Manoubi Haddad, Brahim Chenihi et Ali Abdi.