Hocine Lahoual, l'un des piliers du Parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), a été qualifié comme «un symbole du mouvement national». Toujours est-il, les différents témoins ont déploré qu'il ait été «marginalisé» et «maltraité » après l'indépendance. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «Il avait une maturité nationale spontanée, innée et se distinguait par son discours mobilisateur et ses positions audacieuses», précise d'emblée dans son témoignage le chercheur en histoire, Mohamed Abbas. Intervenant à l'occasion de la commémoration du 100e anniversaire de Hocine Lahoual, organisée hier, au Centre national des archives à Alger, par l'Association Machaâl Echahid, l'historien a rappelé le parcours glorieux de ce «fervent» militant du mouvement national. «Il a joué un rôle fondamental dans l'histoire du mouvement national. Il était militant au sein de l'Etoile nord-africaine et comptait parmi ses membres les plus actifs depuis 1936. Il était également membre du Comité central du MTLD, puis secrétaire général du mouvement en 1950», détaille-t-il. Le parcours de Hocine Lahoual ne s'arrête pas ici puisqu'il faisait partie des opposants à la politique de Messali Hadj et était l'un des éléments les plus actifs au sein des centralistes. D'ailleurs, son activisme lui a valu plusieurs arrestations, emprisonnements et assignation à résidence à plusieurs reprises. Il rejoint le Front de libération nationale en 1955 mais malheureusement, poursuit Mohamed Abbas, «durant la Révolution, il a été marginalisé et cette marginalisation s'est poursuivie après l'indépendance». En mars 1976, Hocine Lahoual fait parler de lui à nouveau. En compagnie de Ferhat Abbas, Benyoucef Benkhedda et Kheïredine Cheikh, il s'oppose au régime du Président Houari Boumediène. Cette position lui a coûté une arrestation. Son ami et militant Sid Ali Abdelhamid déplore justement, de son côté, que Hocine Lahoual ait été «maltraité» après l'indépendance. «On lui a même bloqué son compte bancaire», dit-il. Même si Me Ali Haroun n'a pas connu personnellement Hocine Lahoual, son aîné de plusieurs années, il a tout de même affirmé qu'il jouissait, à l'époque, d'une très grande popularité. «Il avait passé de nombreuses années de sa vie en prison et n'en sortait plus. Il enchaînait les arrestations et les condamnations», dit-il. Me Ali Haroun estime que des gens comme Hocine Lahoual méritent que l'Histoire ne les laisse pas en marge parce qu'«ils ont joué un rôle important». «La Révolution de 1954 n'est pas tombée du ciel. Elle a été préparée par des gens comme lui depuis 1926. Des années pendant lesquelles des dirigeants et des hommes des partis politiques ont joué un rôle préparatoire capital», explique-t-il. Pour lui, Hocine Lahoual est un homme qui a marqué l'histoire de l'Algérie pourtant resté méconnu par la génération d'après l'indépendance car «l'histoire n'a pas toujours été enseignée comme il le fallait», regrette-t-il.