«Imprégnez-vous des valeurs et de l'esprit du 1er Novembre 1954», tel a été le principal message qu'ont adressé, hier, trois acteurs de la glorieuse guerre de Libération nationale aux jeunes générations, celle de l'après-indépendance, notamment. M. Kebci - Alger (Le Soir) Un 1er Novembre loin de venir du néant et d'être un accident de l'Histoire, comme tiendra d'emblée à le préciser Salah Benkobbi, ancien moudjahid et, néanmoins, ex-diplomate une fois le pays ayant recouvré son indépendance. Il était invité, tout comme deux autres de ses compagnons de combat, au forum du quotidien DK News, à l'occasion de la célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale du joug colonial français. Pour lui, le 1er Novembre 1954 était la conséquence logique d'une série de soulèvements populaires sanglants, l'autorité coloniale les ayant réprimés sauvagement sans aucun état d'âme. En ancien diplomate qu'il était, Benkobbi mettra l'accent sur l'importance du rôle de la diplomatie dans la vulgarisation de la cause nationale aux quatre coins du monde. Une action diplomatique qui n'aurait jamais eu l'écho qui était le sien, n'était le soutien total à l'intérieur à coups de grandes opérations politiques comme la fameuse grève des huit jours ou encore des opérations militaires qui ont eu pour effet d'avoir un net retentissement médiatique. Pour sa part, Youcef Messar, ancien membre de l'ALN, évoquera le rôle prépondérant joué par notre très large communauté établie à l'étranger, notamment celle de Tunisie, du Maroc et d'Europe, principalement celle de France. Lui, dont la grande famille originaire d'Azazga, en Kabylie, était propriétaire d'une ferme à Tunis, à cette époque, témoignera sur le lien ombilical jamais rompu par cette diaspora qui a pris à bras-le-corps la révolution armée. Et d'affirmer avoir pu être envoyé au Caire suivre ses études interrompues précocement pour s'adonner au travail de la terre, n'était son entêtement à vouloir rejoindre le maquis à l'extrême est du pays. Ce qu'il fera peu après et qu'il dira «ne jamais regretter». Messar n'oubliera pas de mentionner avec force l'énorme soutien apporté par la Libye plus que tout autre pays frère, regrettant que d'autres qu'il ne nommera pas «n'aient pas bougé le petit doigt». Intervenant en dernier, Boualem Bouchiba, ancien membre de l'ALN, mettra le doigt, lui, sur la nature atroce et inhumaine de la colonisation française qui ne visait ni plus ni moins que l'extermination de notre peuple. Interrompant maintes fois son témoignage du fait de la très forte émotion qui l'a pris, il affirmera n'avoir accompli que son devoir, regrettant que nous n'ayons pas ou pas suffisamment fait pour vulgariser la glorieuse guerre de Libération nationale et ses acteurs et ses héros. Ceci non sans mettre en avant le rôle des Français qui ont épousé notre cause nationale, citant Jean-Paul Sartre qui s'était déclaré, lors des tragiques événements du 17 Octobre 1961 à Paris, prêt à être un «porteur de valises pour le FLN».