Lucio Guti�rrez, le pr�sident �quatorien destitu� le mardi 19 avril 2005 par le Congr�s (Parlement), a trouv� refuge � l'ambassade du Br�sil � Quito. Brasilia lui a accord� l'asile politique. Comme ses deux pr�d�cesseurs, Lucio Guti�rrez n'aura donc pas termin� son mandat dans ce pays � l'instabilit� chronique. Depuis plusieurs jours, les manifestations se succ�daient, notamment � Quito – capitale de l'Equateur, en Am�rique latine — pour demander son d�part, faisant trois morts et pr�s de 300 bless�s. Guti�rrez �tait principalement accus� d'avoir tent� de "blanchir" des cas de corruption. Le 8 d�cembre 2004, le Pr�sident avait refond� la Cour supr�me, nommant des juges dociles. Quatre mois plus tard, cette nouvelle Cour supr�me annulait les proc�dures judiciaires engag�es contre les ex-pr�sidents d�chus Abdal� Bucaram et Gustavo Noboa. Le premier s'�tait enfui nuitamment en 1997 pour Panama, apr�s six mois de mandat, des manifestations populaires et une destitution parlementaire pour "incapacit� mentale � gouverner". Le 2 avril, fort de la cl�mence de la Cour supr�me, il est rentr� en Equateur avec la b�n�diction de Guti�rrez, d�clenchant les premi�res manifestations. Gustavo Noboa, pr�sident de 2000 � 2003, avait �galement pris la fuite en cours de mandat, apr�s des accusations de malversations de fonds publics. Noboa avait succ�d� en 2000 au pr�sident Jamil Mahuad, renvers� par un certain... colonel Lucio Guti�rrez. Lequel a �t� �lu en 2003 sur un programme de r�duction de la "dette sociale" et de lutte contre la corruption. "Il a surtout depuis beaucoup menti", tranchait hier la presse du pays. "Que se vayan todos" (qu'ils s'en aillent tous) �tait le cri de ralliement des manifestants de ces derniers jours, � l'adresse de la classe politique. Malgr� la hausse des prix du p�trole, dont l'Equateur est gros exportateur, le pays se d�bat dans des in�galit�s criantes. Plus de 2 millions d'Equatoriens sur 15 ont fait leurs valises ces derni�res ann�es, principalement pour les Etats-Unis et l'Espagne. Le vice-pr�sident Alfredo Palacio, un ind�pendant qui avait pris ses distances avec Guti�rrez, a pris sa succession comme le pr�voit la Constitution et promis de "refonder la R�publique".