Port� beaucoup plus sur le souci de d�noncer le sort lamentable du cin�ma alg�rien, Amar Laskri ne s'est pratiquement pas vers� dans la s�mantique de son dernier long m�trage Fleur de lotus projet� dans la salle des f�tes de la ville d'El-Mokrani, un fragment d'un souvenir du maquis que Laskri a tenu � redessiner � travers une repr�sentation cin�matographique m�lant l'�pop�e de ce h�ros souk-ahrassi de Dien Bien Phu, � sa libre imagination d'homme du grand �cran. En revanche, le modeste cin�aste de caract�re sympathique et original, ami de la presse �crite, qui n'avait pas oubli� d'�voquer ses nombreux souvenirs avec Ma�mar Farah et Zoubir Souissi, pointe le doigt vers la panoplie de carences constat�es dans la politique de gestion cin�matographique. A cet effet, Amar Laskri pr�cise : "Pour pouvoir p�n�trer le march� international, il faut adopter non pas une politique conjoncturelle synonyme d'�chec certain mais plut�t une politique continue et coh�rente sur le court, le moyen et le long termes". Une strat�gie bas�e aussi sur le vrai �panouissement de tous les vecteurs de connexion de la m�moire individuelle et collective, � savoir la litt�rature, le th��tre, les arts plastiques, la musique, le journalisme... "On croyait que l'ann�e culturelle alg�rienne en France allait �tre une forme de renaissance de l'audiovisuel ; malheureusement, cela n'�tait qu'un coup d'�p�e dans l'eau", disait le r�alisateur, une fa�on de dire que les responsables du secteur ont tellement la m�moire courte qu'ils ont oubli� en l'espace d'une ann�e � peine que l'ann�e culturelle en France se voulait essentiellement un starter pour l'avenir entre autres du cin�ma alg�rien, un cin�ma qui a pourtant �t� jadis une v�ritable industrie comportant un capital extraordinaire de 460 salles de cin�ma alors que, paradoxalement, de nos jours, on ne comptabilise en tout et pour tout qu'une dizaine de semblants de salles dignes de leur nom r�it�re le "sacr� Amar" tel que le nomme Ma�mar, en ajoutant que m�me au Vietnam, en Albanie et � Cuba le cin�ma n'a connu aucune restriction au moment o� le pain �tait rationn� ! Faut-il faire du cin�ma en Alg�rie en allant chercher les moyens ailleurs ? Une question que Laskri demande � clarifier m�me si au fond il conna�t parfaitement la r�ponse puisqu'il dira dans la foul�e que le cin�ma est victime d'un syst�me et qu'en l'absence d'un v�ritable public, l'association Shuba dont il est le pr�sident fera tout pour sortir le "film" du creux de la vague. Notre cin�aste nous confie enfin qu'il est sur la voie de deux projets : un film alg�ro-vietnamien, avec la colonisation fran�aise comme vecteur commun, et Agalith, une �pop�e historique de la Numidie.