Liverpool a battu en br�che la fi�re assurance de Chelsea (1-0), le nouveau champion d'Angleterre, pour se hisser, port� par la ferveur populaire, son coeur et sa coh�sion, en finale de la Ligue des champions de football, une premi�re depuis vingt ans et le drame du Heysel. Typiquement anglaise dans son engagement physique, pr�valant sur la justesse technique, cette demi-finale n'a peut-�tre pas ravi les amoureux du beau geste. Mais elle n'a pas �t� avare en suspense, intensit� et �motions, magnifi�e par le sublime environnement d'Anfield. M�me acquis sur un but de Luis Garcia qui restera � jamais discut� — le ballon a-t-il vraiment franchi la ligne ? —, le succ�s de Liverpool, le premier cette saison en cinq matches face aux Blues, n'est pas usurp�. Comme l'an pass� face � Monaco, le club londonien s'est arr�t� au pied de l'ultime obstacle, avec seulement une sixi�me d�faite cette saison toutes comp�titions confondues, mais la quatri�me de suite � l'ext�rieur en C1. "Qu'est-ce que je peux dire ? Juste que la meilleure �quipe a perdu. C'est s�r", estimait un Jose Mourinho, le manager de Chelsea, trop peu habitu� � perdre, lui qui avait remport� cette C1 en 2004 avec le FC Porto, pour le faire dignement. Fatigu�s "Vous devriez demander � l'arbitre de touche pourquoi il a accord� le but a-t-il argument�. C'est tr�s �trange. C'�tait un but venu de la lune ou de la tribune d'Anfield Road, ou de je ne sais o�". Cet �chec ne vaudra pas au Portugais le sort de Claudio Ranieri, renvoy� apr�s l'�chec de la saison pass�e au m�me stade de la comp�tition (contre Monaco). Mais la v�rit� est que Chelsea, meilleur club anglais de la saison, n'a pas fait assez pour m�riter le voyage � Istanbul, le 25 mai. L'arbitre Lubos Michel n'e�t-il pas laiss� l'avantage sur le but, sans aucun doute aurait-il accord� un penalty et exclu Petr Cech, le gardien de Chelsea, pour une faute sur Milan Baros. Et les "Blues" n'auront oblig� Jerzy Dudek qu'� un simple arr�t, � la 67e minute sur un coup franc de Frank Lampard. Ce fut l'unique opportunit� — avec une derni�re frappe d'Eidur Gudjohnsen longeant la m�me ligne de but — de Londoniens fatigu�s, en manque d'espaces et de clairvoyance sans leurs ailiers Damien Duff et Arjen Robben, bless�s. Le N�erlandais, entr� en fin de partie contre l'avis m�dical, ne d�montra qu'une infime part de son talent. Gloire Mourinho, qui avait choisi de ne pas reposer ses titulaires, samedi en Championnat � Bolton (2-0), misant sur l'impact psychologique du premier titre de Chelsea depuis 50 ans, a perdu son pari. Les r�serves d'�nergie et de volont� des "Reds", dans un match au fort esprit de "Cup", ont pris le dessus. Deux fois, leur d�fense, emmen�e par un magnifique Jamie Carragher, aura emp�ch� Chelsea de marquer, ce qu'il avait r�ussi sur ses 13 derniers matches de C1 � l'ext�rieur. "Il restait un match � jouer, on ne doit pas �tre fatigu�, on doit le jouer avec le cœur. Il faut le faire avec la t�te. Ce soir, on a vu qui �taient les grands joueurs", notait tout de m�me, sibyllin, le d�fenseur fran�ais William Gallas. Men� par l'Espagnol Rafael Benitez, qui �tait le seul des quatre entra�neurs en demi-finales � n'avoir jamais remport� la C1 et qui peut imiter Mourinho en s'appropriant celle-ci un an apr�s avoir gagn� la Coupe de l'UEFA (avec Valence), Liverpool a ajout� une ligne de gloire � sa longue histoire. Apr�s avoir �limin� la Juventus Turin en quarts de finale, le club de la Mersey, qui s'imagine accrocher une cinqui�me C1, n'est certainement pas un finaliste au rabais. "De tout cœur, je leur souhaite de gagner", l�chait enfin Mourinho, revenu � de meilleurs sentiments. Cech s'attaque aux arbitres Le gardien tch�que de Chelsea, Petr Cech, a insist� hier devant la presse de son pays sur le fait que le ballon n'avait "pas franchi" la ligne de but sur la frappe de Luis Garcia, mardi lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions de football � Liverpool (1-0). "Aucune image TV n'a confirm� que le ballon �tait derri�re la ligne. Selon toute vraisemblance, il ne l'a pas franchie", a-t-il d�clar� au cours d'une audioconf�rence de presse, avec des journalistes � Prague. Valid� sans h�sitation par l'arbitre slovaque Lubos Michel apr�s un signe de son assistant Roman Slysko, l'unique but de la rencontre a �t� synonyme de la qualification des Reds pour la finale de la Ligue des champions, et de l'�limination des Blues. Petr Cech a saisi l'occasion pour critiquer vertement l'action de M. Slysko, qui ne pouvait pas voir selon lui la situation litigieuse. "L'arbitre assistant �tait � notre gauche. Gallas qui d�gageait se trouvait avec tout son corps avant le ballon. L'assistant ne pouvait donc pas du tout voir le ballon", a estim� Cech. "Je n'arrive toujours pas � comprendre pourquoi l'utilisation de la vid�o n'est pas autoris�e pour ce genre de situations", s'est-il �tonn�. "Apr�s le match, la d�ception a �t� immense. Liverpool a certes fait une performance h�ro�que, mais il n'�tait pas meilleur que nous", a-t-il conclu.