Le premier vice-pr�sident du Conseil national �conomique et social (CNES), M. Salah Djenouhat, a �t�, hier, d�sign� en tant que pr�sident par int�rim du CNES par le bureau de cette instance consultative. Le bureau a d�cid�, par ailleurs, de reporter de quelques jours la tenue de la 26�me session pl�ni�re, pr�vue les 22 et 23 mai prochains, et d'en fixer la date incessamment. Cela m�me si l'ordre du jour de cette session, relatif notamment � la conjoncture �conomique et sociale de 2004, est maintenu selon une d�claration du pr�sident int�rimaire. Cette d�signation survient, en fait, environ une semaine apr�s la � surprenante� d�cision prise par M. Mohamed-Salah Mentouri de d�missionner de la pr�sidence du CNES dont plusieurs membres n'avaient pas manqu� d'afficher leur ignorance � ce sujet. Pourtant, une d�mission confirm�e et dont le bureau de l'instance, r�uni hier matin au grand complet, a pris acte. En fait, le bureau a pris cette double d�cision �dans le but d'assurer la continuit� du fonctionnement normal de l'institution �, et ainsi, �viter tout blocage �ventuel, conform�ment aux dispositions du r�glement int�rieur r�gissant le CNES. En attendant, le processus est d�j� lanc� pour le choix, rapidement, du successeur officiel de M. Mentouri, parmi les membres du CNES. Cela m�me s'il est possible que le futur pr�sident soit une personnalit� externe � l'institution, d�sign�e in extremis en tant qu'un de ses membres et dont la d�signation est propos�e par le bureau du CNES. Toutefois, cette nomination doit �tre avalis�e par d�cret pr�sidentiel, au-del� de l'identit� du concern�. Cela �tant, le pr�sident int�rimaire du CNES est un membre de la direction nationale de la Centrale syndicale, occupant le poste de secr�taire national charg� de l'organique. Salah Djenouhat a acc�d� au poste de vice-pr�sident du CNES en remplacement � un autre ex-membre du secr�tariat national de l'UGTA, Kada Ben Attia. A la t�te de cette instance depuis d�cembre 1996, le pr�sident sortant du CNES avait d�missionn� de son poste par respect pour ses principes et convictions. Mais aussi, semble-t-il, en raison de la d�t�rioration de ses rapports avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lequel vient d'�tre confirm� � son poste, et du refus de M. Mentouri de faire jouer � l'institution qu'il pr�sidait le r�le de �caisse de r�sonance du gouvernement �. Une d�t�rioration qui a atteint le point de non-retour, le premier responsable du CNES n'arrivant plus � juguler les entraves pos�es par l'ex�cutif et rencontr�es par cette structure consultative dans l'accomplissement de ses missions. Cela, au-del� des �manœuvres� supput�es de l'ex�cutif � l'encontre du pr�sident sortant, et des divergences entre les deux parties concernant le pacte �conomique et social, en voie d'�laboration entre le gouvernement et ses partenaires �conomiques et sociaux et dont le CNES en est paradoxalement exclu malgr� son apport en expertise. Nonobstant aussi des divergences suppos�es entre Mentouri et Ouyahia sur les questions de pr�rogatives de chacun en mati�re d'indemnit�s des conseillers notamment, et autres contingences li�es au renouvellement des structures du CNES et mandat de ses organes et dirigeants. N�anmoins, il n'en est pas moins av�r� que la mission que le futur pr�sident du CNES aura � mener est d'une difficult� extr�me. En effet, contraint par un ex�cutif charg� de la mise en œuvre d'un programme de soutien � la croissance et persuad� de la pertinence de son action, le successeur devra veiller � ce que cette "institution respect�e, cr�dit�e de rigueur et d'objectivit� et salu�e pour sa libert� de ton, rejetant le triomphalisme et le discours d�sincarn�", selon les propos du pr�sident sortant, ne se transforme en "chambre d'enregistrement, porte-voix associ� au concert de louanges et d'autosatisfaction". En effet, il est l�gitime de s'interroger sur la capacit� ou la volont� du successeur � n'�tre pas simplement qu'un commis de l'Etat, docile et favorable au discours d�sincarn�, un comportement tant d�cri� par son pr�d�cesseur.