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PARLONS-EN
"On ira tous au paradis" Par Malika BOUSSOUF [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 06 - 2005

Savez-vous comment laver un mort ? Si vous l'ignorez, demandez-le � vos enfants. On le leur serine suffisamment � l'�cole quand on ne le leur impose pas comme sujet d'examen. Ce n'est pas une blague, les bases du contrat de mariage et la toilette du mort sont effectivement enseign�es en instruction religieuse dans nos �coles. Voil� � quoi sont expos�s vos bambins et � quoi ils occupent, entre autres, une partie de leur scolarit� au lieu d'apprendre ce que sont essentiellement les valeurs de l'Islam, � savoir l'amour du prochain, le respect des a�n�s et des voisins, la propret�, etc.
C'est donc au moment o� ils entrent � l'�cole, o� ils s'ouvrent � la connaissance que des gamins, �g�s d'� peine six ans, commencent � se poser des questions existentielles (vais-je aller au paradis ou en enfer ?) et non en classe de terminale o� l'esprit est cens� se roder � la critique au contact de la philosophie. C'est ainsi qu'� peine venus au monde ils sont confront�s � la perspective du ch�timent et de l'au-del�. Tout, en somme, pour en faire des citoyens ‘'optimistes''. Et surtout qu'il ne vous prenne pas l'envie de d�roger � la r�gle qui veut que vous ayez des enfants abrutis par ce genre de le�ons en inscrivant le v�tre dans une �cole priv�e. Nous avons un ministre qui veille en personne � ce que pareille tentation ne s'�tende au-del� de certaines limites. "C'est un peu le destin de la jeunesse alg�rienne qui a �t� prise en charge par un tuteur qui n'�tait pas obligatoirement le meilleur'', disait, � juste titre, Yasmina Khadra il y a quelques ann�es. Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, on s'aper�oit 25 ans apr�s que des erreurs ont �t� commises et qu'il faut les corriger, qu'il faut en quelque sorte r�parer les grosses bourdes des pr�d�cesseurs. Pour �viter d'�voquer ces derni�res en des termes peu �logieux, on fait passer cela pour des r�formes en pensant que de la sorte le tour sera jou�. Cette ann�e, pr�s de 570 000 lyc�ens sont inscrits au baccalaur�at dont 40 973 en sciences islamiques, soit 7,20 % du total. En juin 2004, ils �taient 202 615 � avoir d�croch� leur laissez-passer pour l'universit� dont 20163 en sciences islamiques, soit moins de 10 %. Sur les 20163 re�us, ils �taient � peine 1700 � opter pour les sciences islamiques, les autres ont choisi d'autres fili�res. Ceux inscrits en sciences islamiques avec un bac autre �taient environ 800. Nous sommes loin des fanfaronnades de d�put�s mal inform�s sur la popularit� de la fili�re en question. Des �lus du peuple auxquels il serait int�ressant de demander s'il faut avoir un bac islamique pour �tre un bon musulman auquel cas tous les autres ne le seraient pas. Pourquoi dans ce cas en faire une constante nationale ? Cela a commenc� par l'annonce par le ministre de l'Education concernant la suppression dans deux ans du bac lettres et sciences islamiques. Une annonce que, soit dit en passant, l'on aurait pu diff�rer jusqu'� l'issue des examens de fin d'ann�e pour ne perturber ni les futurs bacheliers ni les �tudiants actuellement en examen. Sous pr�texte donc de r�former le syst�me �ducatif, notre ind�tr�nable ministre de l'Education a jet� un pav� dans la mare ce qui pourrait �tre interpr�t� comme d�nu� d'innocence. Immature, c'est en tout cas certain, car sinon pourquoi l'annoncer avec autant de tapage et surtout � un moment inopportun alors que les ann�es pr�c�dentes d'autres options, une dizaine, avaient �t� supprim�es sans que personne y trouve � redire ? L'an dernier, les deux bacs professionnels ont �t� retir�s � quelques mois du bac sans que quiconque en fasse mati�re � contestation. Pourquoi faire des sciences islamiques une mati�re � part, sacr�e, � laquelle l'on donne une tonalit� particuli�re et dont on fait une affaire nationale sur laquelle quelques opportunistes voudraient que l'on s'�meuve ? La connotation religieuse dans un bac o� rien ne diff�re d'avec les autres sinon la mati�re suppl�mentaire relative � l'�tude du Coran �tait-elle indispensable ou �tait-ce la concession � faire pour calmer les ardeurs d'une alliance contre les d�mocrates ? On se serait aper�u 25 ans apr�s — quelle d�magogie ! — qu'il fallait non pas orienter mais consolider les bases des futurs bacheliers dans les mati�res fondamentales et laisser la sp�cialisation s'organiser au niveau de l'universit�. Ce que l'on se garde bien de dire par contre c'est que la plupart des �tudiants de cette fili�re, g�n�ralement issus de milieux d�favoris�s mais qui n'ont pas tous envie de devenir imams, s'en �chappent volontiers sit�t qu'ils entrevoient la possibilit� de le faire. Sans compter que depuis que le bac sciences islamiques a �t� institu�, l'universit� alg�rienne n'a, que l'on sache, pas eu � s'enorgueillir ou � se pr�valoir de grands ex�g�tes issus de nos instituts islamiques qui ne devraient du reste m�me pas relever de sa comp�tence. Il n'emp�che, pourtant, que cette m�me universit�, dont les fili�res restent ouvertes � tous les bacs, et qui n'a aucune responsabilit� dans les annonces intempestives de Boubekeur Benbouzid, en fait les frais malgr� elle. Force est de constater que le ministre de l'Education, en voulant faire bien, a attis� la rancœur de militants islamistes � l'aff�t de la moindre "d�viation". Les d�put�s int�gristes qui parlent de valeurs et de constantes religieuses comme si nous avions besoin de leurs pr�dications pour en faire l'inventaire oseraient-ils insinuer que tous ceux qui optent pour une autre fili�re ne sont pas musulmans ? Y aurait-il des sciences islamiques et des sciences frapp�es d'interdit ? La fonction d'imam serait-elle � ce point sacr�e qu'il lui faille un bac sp�cifique ? Parler de ne faire le pas de se sp�cialiser qu'une fois son bac d�croch� �quivaudrait-il � profaner le Coran ? La r�ponse est certainement d�tenue par ces m�mes esprits �troits qui s'agitent � des fins inavou�es � d�faut de se montrer plus constructifs. Pour un parti qui joue dans le terrain de l'alliance pr�sidentielle comme le MSP, il est � se demander s'il ne travaille pas en douce pour d�stabiliser les m�mes institutions qu'il est cens� d�fendre. Le HCI, lui, oublie sa fonction purement consultative et s'en m�le pour habiller la r�volte. El Islah porte cette derni�re au niveau de l'Assembl�e esp�rant r��diter une victoire, en voie de passer � la trappe, et se refaire une r�putation apr�s son �chec cuisant aux derni�res pr�sidentielles. Les partis int�gristes s'�l�vent — c'est dans le contrat — et jouent les matadors � chaque fois que les mesures prises en direction d'un changement tendent � les d�pouiller du pouvoir qu'ils d�tiennent sur leurs ouailles. Tout cela gr�ce � un ministre pas tr�s fut� qui a fait du vacarme pour rien, rameut� les troupes et port� pr�judice � son coll�gue de l'Enseignement sup�rieur. Qu'un organisme de souverainet� attise ainsi le feu n'est pas admissible. Pourtant, cela ne semble ni choquer ni inqui�ter outre mesure. Et pendant que des responsables au go�t prononc� pour la compromission planquent leur prog�niture dans des �coles qui enseignent autre chose que la meilleure fa�on de toiletter un mort, l'avenir de nos enfants est, lui, pris en otage par des adultes inconstants et manipulateurs. Des enfants qui se retrouvent quelques ann�es plus tard livr�s � eux-m�mes au sein d'une universit� contrainte de parer � l'urgence en tentant tant bien que mal de colmater les br�ches. Mais le mal est d�j� fait. Il est m�me tr�s profond. D�s que l'on est dans l'incapacit� d'expliquer les choses de fa�on rationnelle, on s'en remet � la loi divine convoqu�e � loisir pour terroriser un peuple ab�ti et r�duit pour tout et n'importe quoi � s'en remettre � la volont� du Tout- Puissant. Tout est emball� de fa�on � justifier une intervention. Comme si les Alg�riens �taient condamn�s � expier les p�ch�s de leurs dirigeants et, donc, � payer pour leurs erreurs. A chaque fois qu'une d�cision est prise, elle l'est, pourtant, dans la d�n�gation totale de l'avis des autres. Dans le cas qui nous pr�occupe, il y a toujours eu entrave au droit des parents d'�tre consult�s sur l'avenir de leurs enfants.

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