Mahfoudh Benhenda, un nom et une sacr�e r�f�rence dans le monde du cha�bi � Mostaganem comme � Alger ou ailleurs. Qui ne conna�t pas l'irr�sistible "Blond blond", comme se plaisent � l'appeler certains de ses coll�gues musiciens alg�rois, notamment. Fils du grand che�kh Ka�d auquel Mostaganem vient tout r�cemment de rendre hommage et fr�re de Hamida, c�l�bre chanteur sur la place de Mostaganem, l'�l�gant et virtuose banjoniste que fut le malheureux Mahdfoudh reste d�s lors vou� � son triste sort pour simplement avoir eu le tort de tomber malade. Mahfoudh, atteint d'une d�pression nerveuse aigu�, �lira, malgr� lui, refuge dans la rue, et ce, avec tous les dangers qu'encourt une telle situation h�las ! Aujourd'hui, Mahfoudh n'a d'autre alternative que de s'en remettre au Bon Dieu pour que le mal en lui soit apais� car les hommes en ce bas monde l'ont royalement reni�. L'ingratitude, la pire des b�tises humaines, a voulu qu'un artiste de sa trempe soit ainsi trait�. Malgr� le lourd handicap qu'il tra�ne depuis voil� des ann�es, le fils Benhenda conserve encore et toujours la main et le r�flexe de l'imp�nitent musicien qui, il n'y a pas longtemps, s�duisait encore des milliers d'admirateurs � l'occasion de mariages et f�tes familiales. Oui, l'enfant prodige du cha�bi mostagan�mois est en train de souffrir en silence, meurtri dans sa chair de grand fennen de demain � qui l'avenir a d� faire semblant de sourire. Non, l'avenir a finalement chang� d'avis et le destin en a d�cid� autrement au grand m�pris de tous ceux qui se disent artistes quelque part La v�rit� blesse mais le fait est l�, et bien l�. Faut-il encore une fois se r�f�rer aux bonnes paroles de nos anc�tres " Ouih elli dji fih..." Implacable v�rit� ! AmmiKa�d, 80 printemps, veuf depuis plusieurs ann�es, a, d�s lors, la charge de son fils avec tout ce que cela implique comme contraintes souvent difficiles � g�rer. Que faire devant un tel �tat de fait ? L'ancien disciple dou� de l'association El Fen oua Nachat sera pour un temps intern� au tristement c�l�bre centre psychiatrique de Sidi Chami o� il sera souvent maltrait�, livr� � l'ind�licatesse de gens cens�s couvrir d'affection ceux qui en manque bigrement. Quoi de plus alarmant lorsqu'un malade se fait battre dans une institution aussi auguste qu'un h�pital ! Quoi de plus honteux quand des artistes et notamment anciens compagnons de Benhenda p�re se d�marquent ainsi avec ce sentiment de trahison condamnable � plus d'un titre ? L'hypocrisie a bel et bien fait du chemin au point o� toutes les consciences se sont av�r�es inertes et bonnes � jeter � la poubelle. Oui, le constat est amer. On a abandonn� � son triste sort l'incomparable banjoniste que beaucoup de grands chanteurs se disputaient � l'�poque. L'association Mesk El Ghanayeme et la maison de la culture Ould- Abderrahmane-Kaki ont d�, � travers l'hommage rendu � cheikh Ka�d Benhenda, d�ranger plus d'un, car la bassesse humaine a finalement pris le dessus sur ce que devrait �tre la vertu des hommes. De simples gens jaloux sans doute de leur ville ont r�ussi l� o� les soi-disants concern�s ont lamentablement failli… Quel sacril�ge ! Qu'� cela ne tienne ! Mahfoudh reviendra un jour � la sc�ne qui est sienne et sa raison de vivre de toujours. Il y reviendra gr�ce � quelques personnes d�sint�ress�es, loin de tout complexe qui n'ont d'autre alternative que de voir Mesk El Ghanayeme rayonner au firmament des plus belles conqu�tes � venir…