L'association Flambeau du Martyr et l'Universit� d'Alger ont comm�mor�, hier, l'incendie de la biblioth�que de la Facult� centrale commis le 7 juin 1962 par les membres de l'Organisation arm�e secr�te, OAS. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - "L'attentat commis par l'OAS contre la biblioth�que de l'Universit� d'Alger n'est pas seulement un autodaf�, comme le voudrait l'ancienne d�finition d'un tel acte, mais un m�moricide. Un v�ritable crime contre l'humanit�", affirmait, hier, le Dr Abdi, actuel directeur de cette biblioth�que. Pr�s de 300 000 ouvrages ont �t� d�truits, le 7 juin 1962, par l'explosion de trois bombes que l'OAS avait d�pos�es dans cet �tablissement. Haut lieu de la culture et du savoir, cette biblioth�que �tait, apr�s celle de la Sorbonne, la plus importante de tout le secteur de l'enseignement sup�rieur fran�ais. D�but�e en 1880, sa construction avait dur� pr�s de quatre ann�es. "Elle �tait consid�r�e comme le fleuron de la mission civilisatrice fran�aise en Alg�rie " , ajoutera le Dr Abdi en pr�cisant cependant que peu d'�tudiants musulmans avaient eu le privil�ge d'y entrer. "D�s 1883, la France proc�dait � une colonisation de peuplement et � l'annihilation de la Nation alg�rienne. Il faut savoir qu'il existait avant la colonisation pr�s de 100 �coles � Alger, 88 � Constantine et 10 zaou�as de rang universitaire. A l'�poque, tous les villages avaient leurs m�dersas." La presque-totalit� de ces �coles dispara�tront en vertu du d�cret du 15 ao�t 1875 qui permettait l'opposition aux �tablissements libres. "Instruire ses sujets c'est en faire nos �gaux aujourd'hui, et nos ma�tres demain", c'est en substance la politique d'enseignement appliqu�e par l'occupant envers la population indig�ne. La destruction de la biblioth�que de l'Universit� d'Alger par l'OAS r�pondait justement � cette logique. Cette organisation terroriste avait inscrit cet objectif dans le cadre de sa politique de la terre br�l�e mise en œuvre quelques mois avant l'ind�pendance de l'Alg�rie. "Il est important de souligner que, devant les menaces qui planaient sur la collection de l'universit�, les autorit�s fran�aises ont d�ploy� des efforts certains pour sauver des milliers de livres. Quelques jours avant l'attentat, Michel Bargo, alors ministre de la Culture au Gouvernement g�n�ral, avait d�cid� de transf�rer 360 000 livres dans une caserne de Bouzar�ah", pr�cisera pour sa part Tahar Hadjar, recteur de l'Universit� d'Alger. Il rappellera �galement que cet attentat avait soulev� un mouvement d'indignation de par le monde. D'ailleurs, c'est gr�ce � l'aide d'un comit� international que cet �tablissement a �t� reconstruit puis rouvert aux �tudiants en 1968.