Toujours aussi chers, les fruits et légumes maintiennent leurs prix de la veille du jour de l'an. Pour le moment, l'augmentation du coût du carburant et donc des transports n'a pas encore affecté ces marchandises. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Ça y est, l'an 2018 est là. L'augmentation du coût du carburant, décrétée par la loi de finances 2018, est entrée en vigueur depuis le premier janvier. Les répercussions de cette hausse tant appréhendée par les consommateurs ne sont pas encore visibles et les inquiétudes des consommateurs semblent s'être dissipées. En effet, les prix des fruits et légumes n'ont connu pour l'instant aucune augmentation. Sur les étals des marchés, les marchandises continuent à afficher les mêmes prix que ceux de la veille du jour de l'an. Toujours est-il, ces prix restent exagérés et inaccessibles pour nombre de bourses. Les fruits et légumes sont particulièrement chers. Leurs prix ont bondi depuis maintenant quelques mois et n'ont pas été revus à la baisse. Au vieux marché T'nache de Belouizdad à Alger, l'indispensable tomate continue à afficher 140 DA le kilogramme. Idem pour l'haricot vert qui a maintenu son prix exorbitant de 350 DA. L'haricot rouge et les petits pois sont proposés à 200 DA suivis par la courgette, l'artichaut, le poivron et le piment à 160 DA le kilo. L'aubergine est vendue à 120 DA au même prix que les deux légumes de saison ; le chou-vert et la fève. Moins cher de 20 DA, le concombre est cédé à 100 DA. L'incontournable pomme de terre, la carotte, le navet, le fenouil et la laitue s'alignent sur le prix de 80 DA le kilo suivis par le chou-fleur, la carde et l'oignon à 60 DA. Idem pour les fruits. La banane maintient son prix exagéré de 420 DA le kilo et la pomme, le raisin et les dattes continuent à afficher les mêmes prix de fin 2017, soit 350 DA. La grenade est encore proposée à 200 DA le kilo, la mandarine à 180 DA et l'orange à 150 DA. «Certes, les prix n'ont pas augmenté mais ils sont déjà assez élevés », affirme Nacéra. Postée devant un étal de légumes, cette mère de famille hésite quelques instants avant de décider à prendre quelques maigres légumes. «C'est tous les jours comme ça. Face à ces prix exorbitants, aujourd'hui, s'approvisionner pour préparer le repas du jour relève du parcours du combattant», dit-elle. Pour Ahmed, un habitué du vieux marché T'nache, les prix des fruits et légumes n'obéissent à aucune logique. «Ces prix sont la résultante directe de la spéculation aux marchés de gros. Ce n'est ni l'offre et la demande, ni la disponibilité des marchandises, ni les conditions climatiques qui décident des prix des fruits et légumes. Seuls les spéculateurs déterminent ces prix», témoigne-t-il. La preuve, «le prix des fruits ne cesse d'augmenter tout au long de l'année. Où est la loi de l'offre et la demande ?» Ahmed est convaincu que la récente augmentation du coût du carburant ne va pas tarder à se répercuter sur les prix des fruits et légumes déjà suffisamment exagérés. Les marchands, eux, tiennent un autre discours et continuent à user de l'argument de la loi de l'offre et la demande. «Au marché de gros de fruits et légumes, seules l'offre et la demande décident des prix des marchandises», explique Mohamed, marchand de légumes au marché T'nache. Ainsi selon lui, l'augmentation du carburant qui se répercutera sur le prix du transport des marchandises n'aura aucun impact sur les prix des fruits et légumes. «L'offre et la demande dépendent de la disponibilité des marchandises et la quantité sur le marché. Le coût des transports n'a rien à voir avec ce marché », assure-t-il encore.