A 4 km de la baie de Stora se dresse majestueusement un rocher imposant et imperturbable, divulguant dans un style naturel ses solides constituants rocailleux et �talant, en d�pit de son isolement et ermitage, une immuable b�atitude, on l�appelle l��lot Sirijina. Rescap� d�une vague de n�gligence � l�encontre de notre patrimoine touristique. Facteur pr�judiciable � la propagation sacralis�e d�une pollution marine. St�le divine qui n�a pas de date comm�morative, si ce n�est une simple pens�e �touristique� qui se d�ploie saisonni�rement en vue de l��merger de l�oubli �politico- social�. B�tisse rocheuse, qui n�a pas attendu le certificat de conformit� de la DLEP pour se pr�valoir d�une d�cence en mati�re d�architecture escompt�e par les contribuables. Grosse pierre sal�e n�ayant eu nullement besoin des rapports du CTC pour se voir d�livrer un permis de construire. Frein in�luctable � la perp�tuation des tendances pessimistes et nihillistes. Mirage c�tier ou no man�s land maritime, iceberg rocheux ou fronti�re entre le r�ve et la r�alit�. Archipel miniaturis� pour lequel le d�funt Joe Dassin n�aurait pas regrett� d�en faire une suite de son c�l�bre L��t� indien ou site affect� au d�cor des Mille et une Nuits que la sublime Sch�h�razade aurait d�lib�r�ment omis de raconter au roi de peur qu�il �clabousse les autres histoires de par sa magie envo�tante. Lieu tant convoit� pour lequel m�me le grand Jacques Brel n�aurait affich� la moindre r�ticence � venir s�y installer pour le restant de ses jours, quitte � sacrifier l�option des �les Marquises, ou terrain id�al que le naufrag� Robinson Cruso� aurait cibl� pour aur�oler sa l�gende naissante et �dit�e d�une tache bien skikdie. On pourrait puiser nos comptants d�adjectifs et aligner les superlatifs sans pour autant r�v�ler la v�ritable grandeur de Sirijina : le paradis terrestre. Bien s�r pour quelques lecteurs, on serait en train de faire des louanges d�mesur�es. Dans un pass� r�cent, cet �lot brillait par sa solitude architecturale et n��tait visit� que par quelques associations � caract�re �cologique ou sportif, qui revenaient hypnotis�s par cette �d�couverte� et nous racontaient ce magn�tisme sid�rant exhal� par le rocher qui donnait l�impression de jouer � cachecache avec ses visiteurs pour �merger comme par enchantement caricatural, en endossant un trempage constant que m�me les p�riodes de forte canicule ont �t� impuissantes � l�ass�cher. Sirijina, d�une superficie de 400 m2, a r�ussi � d�nouer subrepticement l�ancestrale incompatibilit� entre le beau et le modeste et harmoniser dans une imposture largement tol�r�e par la persistance r�tinienne, l�alliage de l�humide et du romantisme, aux fins de servir, dans une conjoncture d�nigrante des �contemplations �ducatives�, les ultimes aspirations de ceux qui veulent se d�lecter dans les bras du �ravissement c�leste�. Sirijina, qui n�a comme bureau de r�ception qu�un phare �difi� en 1846 �mettant des signaux rouges la nuit, une sorte �d��claireur�, un �Buffalo Bil� pour les nombreux bateaux venant accoster au port de Skikda, demeure l�un des rares endroits o� on peut d�celer la pr�sence de go�lands (les mouettes), ces oiseaux piscivores qui renseignent de la pr�sence des poissons. Sirijina, ch�timent divin pour ceux qui doutent de l�existence d�une humilit� attractive, qui subordonne l�insinuation des chants z�nithaux du bonheur par les simples chuchotements des vagues, lesquelles estompent, le temps d�un fracassement contre le rocher, comme dans les drames intimistes en noir et blanc, les claquements du d�sespoir. Sirijina pleure ricanements insultants et tragico�conomiques la persistance de ceux qui continuent � ne lui porter qu�un regard de compassion, car, en effet, les avantages du tourisme baln�aire ou de croisi�re, ainsi que ceux du transport maritime, devraient faire l�objet d��tudes rationnelles dans la perspective de donner au secteur du tourisme la place qui sied � sa valeur. Les efforts de quelques tierces personnes et associations, traduits par les tourn�es qu�ils organisaient sur leurs embarcations au profit des estivants, sont � encourager et... r�gulariser, car Sirijina m�rite mieux que cette marginalisation dont elle se gargarise ! Bien qu�elle soit devenue avec le temps un lieu de �p�lerinage� pour les d�l�gations visitant Skikda, la plage des singes, Oued Bibi et les autres sites devraient avoir aussi plus de consid�ration. Lesquelles devraient �tre accord�es notamment aux estivants, eux qui se bousculent durant les soir�es monotones, devant le phare vert et le port de p�che � d�guster le ma�s � 40 DA, les grillades ou la mahdjouba � 25 DA.