Le discours prononc� hier par le chef de l��tat a permis de lever le voile sur le projet de r�conciliation nationale. Une charte pour la paix, comportant plusieurs mesures, sera propos�e le 29 septembre prochain aux �lecteurs qui devront se prononcer. Bouteflika compte sur la caution du peuple auquel il demande quelques sacrifices. �Il faudra accepter de payer un tribut lourd mais in�vitable � la paix et � la s�curit� pour tous�, a-t-il annonc� hier. En d�voilant hier les d�tails de son projet, le chef de l��tat met ainsi fin aux sp�culations des uns et des autres. Il propose en effet �l'extinction des poursuites judiciaires pour tous ceux qui ont d�j� mis fin � leurs activit�s arm�es et se sont rendus aux autorit�s, depuis le 13 janvier 2000 pour autant qu'ils ne soient pas impliqu�s dans des massacres collectifs, des viols ou des attentats � l'explosif dans des lieux publics. L�abandon des poursuites judiciaires contre les personnes recherch�es en Alg�rie ou � l'�tranger ou condamn�es par contumace, qui d�cideront de se pr�senter volontairement devant les autorit�s, pour autant qu'elles ne soient pas elles aussi responsables des faits limitatifs �voqu�s plus haut, ainsi que l'extinction des poursuites contre les personnes impliqu�es dans des activit�s de soutien au terrorisme et qui se d�clareront aux autorit�s comp�tentes�. La charte pr�voit �galement des mesures de gr�ce pour les personnes �condamn�es ou d�tenues pour des actes de terrorisme autres que les massacres collectifs, les viols et les attentats � l'explosif dans des lieux publics. Des commutations et des remises de peines pour tous les autres individus condamn�s d�finitivement, d�tenus ou recherch�s pour actes terroristes, qui ne sont pas concern�s par les mesures de gr�ce et d'extinction de poursuites �nonc�es ci-dessus�. Bouteflika a �galement annonc� que la question du retour du Fis �tait d�finitivement close, pr�voyant �l'interdiction de tout exercice d'une activit� politique, sous quelque forme que ce soit, aux responsables de cette instrumentalisation de notre religion, de m�me que l'interdiction de toute activit� politique, � quiconque ayant une part de responsabilit� dans la conception et dans la mise en oeuvre de la politique pr�nant le pseudo "djihad" contre la Nation et les institutions de la R�publique alg�rienne d�mocratique et populaire�. Les personnes ayant appartenu � l�ex- Syndicat islamique des travailleurs (Sit) et licenci�es seront quant � elles r�int�gr�es. La question des disparus figure �galement au menu du projet. Conform�ment aux directives de Farouk Ksentini, le principe de �l��tat responsable mais pas coupable� a �t� retenu. Le chef de l��tat a fait savoir que �l'�tat se substituera en responsabilit� pour le sort de toutes les personnes disparues dans le contexte de la trag�die nationale, et il prendra les mesures n�cessaires en connaissance de cause. Il prendra toutes mesures appropri�es pour permettre aux ayants droit des personnes disparues de transcender cette terrible �preuve dans la dignit�, les personnes disparues seront consid�r�es comme victimes de la trag�die nationale et leurs ayants droit auront droit � r�paration�. Des solutions d�j� pr�conis�es par le rapport de la Commission nationale de la d�fense des droits de l�homme. Dans son discours, le pr�sident de la R�publique n�omettra pas de rappeler la solitude de l�Alg�rie sur la sc�ne internationale, reprochant aux nations �amies� d�avoir affich� de l�indiff�rence face � la trag�die qui se jouait en Alg�rie. C�est avec amertume qu�il dira que �L'Alg�rie a d�couvert dans l'�preuve cruelle qu'elle vient de vivre, qu'elle ne devrait compter que sur elle-m�me et sur ses propres moyens. Dans sa tr�s grande majorit�, le monde a assist� sans r�action et souvent m�me sans compassion, au martyre de notre peuple face � l'hydre du terrorisme que nous combattions et que nous d�noncions d�j� comme un fl�au qui ignore les fronti�res. Ce silence s'est trop souvent par� hypocritement des vertus de la d�mocratie et des droits de l'homme. Des voix ont m�me pouss� l'ind�cence jusqu'� s'interroger sur qui tue qui en Alg�rie�. S�adressant aux �lecteurs, Bouteflika a expliqu� que tout effort de relance �conomique ne pourrait �tre concr�tis� si son projet ne trouvait pas d��cho favorable. Convaincu que le peuple lance �un appel pressant pour la paix, que sans consolidation d�finitive de la paix par la r�conciliation nationale, nulle d�marche de d�veloppement �conomique et social, nul effort de modernisation de notre pays ne sauraient produire les r�sultats que nous en attendons�, il promet une large diffusion de la charte qui fera l'objet d'une large campagne d'explication. Le oui massif sur lequel il compte sera alors interpr�t� comme �un rejet de toute instrumentalisation interne ou ext�rieure de notre trag�die nationale ainsi que son refus de toute tentative de porter atteinte aux institutions de notre pays, de fragiliser notre �tat, de nuire � l'honorabilit� de ses agents, ou de ternir l'image de l'Alg�rie sur le plan international�.