Les deux principaux journaux de la presse écrite française ont fait état du projet de charte pour la paix et la réconciliation annoncé par le président Bouteflika, lors de son discours devant les cadres de la nation. Le quotidien du soir le Monde et l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur se sont en effet attardés sur l'événement. «Plus jamais ça : c'est en ces termes que le président Abdelaziz Bouteflika a appelé, les Algériens à se prononcer par référendum le 29 septembre sur un projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale afin de rétablir la paix et la sécurité dans le pays», a écrit Le Monde dans un long article où il a repris plusieurs passages du discours du président. « Dans un discours fortement teinté de religiosité, le président s'est adressé longuement aux familles des victimes du terrorisme ainsi qu'à celles des disparus pour les convaincre d'accepter de payer un tribut lourd mais inévitable à la paix et à la sécurité pour tous», a noté Le Monde qui considère que «l'objectif est de tourner la page après plus d'une décennie de violences (... )». Rappelant les séries de mesures contenues dans la charte proposée par M.Bouteflika, le journal note que «la main tendue en direction de ceux qui ont pris les armes s'accompagne de fermeté à l'égard des dirigeants du FIS, définitivement interdits d'activité politique». Dans son commentaire, Le Monde ajoute: «En interdisant définitivement le retour à la politique des dirigeants de l'ex-FIS, le projet du président Bouteflika rassure les courants les plus hostiles à l'islamisme(...)» Le Nouvel Observateur a repris une dépêche de l'agence américaine AP «Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a appelé dimanche ses concitoyens à un référendum le 29 septembre sur la réconciliation nationale pour tourner «définitivement la page de la crise politique» qu'a connue le pays pendant les années 1990 a rapporté l'hebdomadaire relevant les contours sur lesquels s'articule le projet de M.Bouteflika. Pour ce journal, la disposition qui prévoit l'interdiction de tout exercice d'une activité politique aux responsables de cette instrumentalisation de la religion «vise en particulier les responsables du Front islamique du salut (FIS), dissous en 1992, dont les principaux responsables, Abassi Madani et Ali Benhadj, sont considérés comme les responsables de la crise politique algérienne». Pour sa part, la radio française RFI a estimé dans un commentaire sur le projet de charte soumis à référendum par M.Bouteflika qu' «une page douloureuse se tourne en Algérie». «Il s'agit de tourner la page mais sans concession», commente RFI en rappelant les points saillants du discours du chef de l'Etat. «Bouteflika veut parvenir à un consensus pour tourner la page d'une quinzaine d'années de terrorisme marquées par des dizaines de milliers de morts, d'orphelins et de disparus et plus de 20 milliards de dollars de destructions» a déduit cette radio. Le journal Al Qods Al Arabi a entamé l'information en relevant que le président Bouteflika «tranche dans son discours sur l'éventualité d'un retour du FIS dissous» avant d'énumérer les quatre points essentiels contenus dans la charte. «Bouteflika a appelé le peuple algérien à voter massivement pour la charte lors du référendum qui se déroulera le 29 septembre».