R�pondant � l�appel de l�association Djaza�rouna, nombreuses �taient les femmes victimes du terrorisme dans la wilaya de Blida, qui se sont pr�sent�es au cimeti�re des martyrs � Blida pour se recueillir sur les tombes de leurs proches tu�s par la b�te immonde. Qui, pour son mari qui, pour son enfant, ces femmes ont refus� d�aller voter, consid�rant que ces �lections constituent une �trahison pour la m�moire de leur mort�. Mieux, en signe de protestation, elles ont enterr� leur carte de vote dans les tombes de leurs proches. Parmi ces victimes, une vieille femme de Chebli, � qui les terroristes ont tu� sa fille de 25 ans le 5 janvier 1995, n�en revient pas. �Comment pourrais-je pardonner aux criminels qui ont tu� ma fille avec haine et rancune parce que l�un de ses fr�res est parti accomplir son service militaire. Comment pourrais-je leur pardonner quand je me rem�more l�acte barbare des criminels qui ont d�capit� ma fille et dont la t�te a �t� retrouv�e plusieurs jours apr�s � Baba Ali�, sanglotera cette femme. Pour Ch�rifa Kheddar, pr�sidente de l�association Djaza�rouna, les revendications des victimes du terrorisme ne sont autres que le devoir de justice et de dignit� pour les personnes qui ont surv�cu � la trag�die nationale. �Le pardon ne pourra jamais �tre offert aux terroristes�, s��criera-t-elle . Une autre femme dont le mari est le premier officier de l�arm�e assassin� � Blida en 1992 dira qu�elle ne pourra jamais s�asseoir sur le banc de ceux qui ont fait d�elle une veuve � 30 ans. Dans le sillage du mouvement de protestation, Brahimi Soltane, pr�sident de l�association des victimes du terrorisme de la wilaya de Chlef, venu � Blida par �solidarit� avec l�association Djaza�rouna, estime que �personne n�a le droit de prononcer le pardon au nom des victimes de la trag�die nationale�. Il consid�re que le projet de charte pour la paix et la r�conciliation nationale est un �agr�ment du crime organis�, justifiant ses propos par le fait que l��mir Bena�cha est devenu �un archi-milliardaire et qu�il a achet� la moiti� de la ville de Chlef�. Avant de se quitter, les femmes victimes du terrorisme avaient d�cid� de baptiser la journ�e du 29 septembre, journ�e de deuil.