L��me et la sant� de l�homme exigent la noblesse et la beaut� des d�cors vivants... Faire dispara�tre le d�cor d�gradant de l��rosion, les pans de montagnes � la v�g�tation mutil�e et agonisante, les maquis calcin�s, les espaces moribonds... Tout cela n�est possible que par la restauration des sols. �Ce n�est pas le climat, c�est le sol qui fait de destin des empires... Mais la nature du sol d�pend pour finir de la sagesse ou de l�incurie des hommes.� That�s the question ! Mila, cette wilaya qui abrite le plus grand barrage d�Alg�rie, � savoir Beni-Haroun, ce fleuron de l�hydraulique nationale, consid�r� comme �tant le plus grand syst�me de mobilisation et de transfert hydraulique au niveau national, le principal am�nagement hydro-agricole de toute la r�gion est du pays, pour laquelle il constitue un p�le de d�veloppement important qui int�resse pas moins de six wilayas, Constantine, Mila, Jijel, Batna, Khenchela et Oum El-Bouaghi), en mati�re de renforcement de l�alimentation en eau potable (310 millions de m�tres cubes par an). L�irrigation d�environ 35 000 ha (223 millions de m3/an), de laminage des crues de l�oued Kebir pour la protection des infrastructures � l�aval, et enfin de production d��nergie (400 MW/an). Ce projet grandeur nature, dont le co�t total s��l�vera � pr�s de 4 milliards de dollars, repr�sente un grand espoir pour pr�s de 4 millions de personnes. Sa protection contre toute forme de d�gradation devrait constituer le cheval de bataille de tout un chacun, et en premi�re loge, le secteur des for�ts. En effet, de la superficie totale de la wilaya de Mila, qui est de 340 684 ha et qui se trouve int�gralement vers�e dans le bassin versant de Beni-Haroun, seuls 33 000 ha (un chiffre d�ailleurs largement discutable) forment la couverture bois�e, un taux d�� peine 9%, d�o� une intensit� de l��rosion pluviale qui cause des ravages dans toute la r�gion. Des millions de m�tres cubes de terre partent chaque ann�e emport�s par des crues ou des pluies de forte intensit�, aid�es, il faut le dire, par un relief souvent accident� (fortes pentes,) par la sensibilit� des sols � l��rosion et surtout par l�inexistence d�un couvert v�g�tal protecteur. Pour y rem�dier, des �tudes portant sur la protection de ce bassin versant ont �t� effectu�es par le Bureau national des �tudes foresti�res (BNEF) au d�but des ann�es 1980 � l��tude projetait la r�alisation des 43 000 ha de reboisement, 25 000 ha de plantations fruiti�res et 278 000 m3 de correction torrentielle. L�ex�cution et le suivi de ce programme, qui a d�marr� durant la deuxi�me moiti� des ann�es 1980 ont �t� confi�s � l�administration des for�ts. Malheureusement, presque 20 ans apr�s le lancement de cet ambitieux programme, on continue � avancer au niveau de la Conservation des for�ts � tout comme en 1984 � le chiffre inchang� et invariable depuis des lustres, de 33 000 ha de for�ts, en plus de quelques centaines d�hectares de plantations fruiti�res, et quelques milliers de m�tres cubes de correction torrentielle : ouvrages r�alis�s en pierres s�ches (petits barrages) dans les cha�bet (talwegs) suivant, en principe, des techniques et des formules sp�cifiques � ces travaux, et ce, afin de freiner le ph�nom�ne de transport des mat�riaux solides qui concourent, justement, � l�envasement du barrage. Qu�a-t-on fait de ce programme, pourtant, d�une importance vitale pour toute la r�gion ? Un bilan s�impose, d�autant que les pouvoirs publics n�ont pas l�sin� sur les moyens et que l�ouvrage (Beni- Haroun) est en phase d�ach�vement et sera op�rationnel officiellement fin 2006. Ainsi donc, apr�s des ann�es d�errements, de reniement et surtout de mauvais choix strat�gique qui ont abouti � une d�viation pr�judiciable de la noble mission du secteur des for�ts, transform� pour la circonstance en n�gociant et distributeur de g�nisses, brebis et autres dindonneaux, l�espoir des forestiers, amoureux de leur m�tier, oui, � il en existe encore ! � et autres d�fenseurs du barrage Beni-Haroun est d�sormais permis, surtout depuis la nomination, il y a quelques jours, d�un nouveau conservateur des for�ts � Mila. Un chevronn� de l�authentique administration foresti�re, dont on dit beaucoup de bien, en l�occurrence M. Ouettar Rabah, qui �tait au m�me poste � la wilaya de Jijel.