Apr�s 15 jours de d�lib�r�, le tribunal correctionnel de Cheraga a prononc�, mercredi dernier, trois peines de prison ferme dans l�affaire opposant le richissime Messaoud Hadji au minist�re du Tourisme. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Dans le cadre de cette affaire, l�ex-directeur de l�urbanisme, de la construction et de l�habitat (Duch) d�Alger, M. Chenni, a �t� condamn� � 2 ans de prison ferme pour faux et usage de faux et trafic d�influence. L�homme d�affaires Messaoud Hadji et M. Halit, directeur de la subdivision de l�urbanisme (Such) de la da�ra de Z�ralda, ont �t� respectivement condamn�s � 1 an et 6 mois de prison ferme. Ces derniers n�ont cependant pas �t� incarc�r�s, car jouissant tous deux de la libert� provisoire, contrairement � l�ex-Duch qui n�a pu b�n�ficier de cette mesure malgr� les multiples demandes formul�es par les avocats de la d�fense. S��tant pr�sent� � l�audience en tant que pr�venu d�tenu, M. Chenni a retrouv� sa cellule une fois le verdict prononc�. �Cette affaire est un v�ritable imbroglio. Je ne trouve pas la place de ce proc�s dans la loi�, dira Me Benbraham, un des trois avocats de Chenni, qui r�agissait quelques heures apr�s la fin de l�audience. Elle consid�re que son client a �t� injustement condamn� sur la base d�un document photocopi�, pr�sent� par la partie adverse comme �tant un faux. Cette pi�ce administrative est en fait un avis technique qu�aurait d�livr� l�ex-Duch � Messaoud Hadji afin de lui permettre d�obtenir, aupr�s de l�APC de Staou�li, une autorisation pour sur�lever un h�tel situ� � Sidi-Fredj. �Nous avons demand� � maintes reprises que l�on nous pr�sente l�original de ce fameux avis technique. Mais nous ne l�avons jamais vu. Ce qui est aberrant dans cette affaire c�est que mon client, en sa qualit� de premier responsable de son secteur, n�avait pas besoin de faire un faux. Il �tait seul ma�tre � bord et aurait pu d�livrer ce document, qui est en fait un simple avis technique, et dans ce cas pr�cis il ne peut �tre reconnu coupable de trafic d�influence�, insiste Me Benbraham. Selon elle, plusieurs zones d�ombre persistent dans ce dossier. �Comment expliquer le fait que le cachet qui est appos� sur cet avis technique ait �t� retir� de la circulation depuis 2001, soit bien avant la nomination de Chenni au poste de Duch d�Alger. Autre chose, Chenni a d�clar� ne pas avoir acc�s aux cachets, ceux-ci �tant sous la responsabilit� de sa secr�taire. Cette d�claration a d�ailleurs �t� confirm�e par un t�moin.� Mieux, l�expertise graphologique du document photocopi� a r�v�l� quatre styles d��criture diff�rents. Quant � la signature, l�expert graphologue en a conclu qu�elle �ressemble� � celle de Chenni. En clair, ce document est �faux�. Il y a �galement lieu de relever que ce dossier a d�but� en �affaire Hadji� pour se transformer au fil des mois en �affaire Chenni�. L�intrigue aux relents politico-financiers a laiss� place � un �simple� trafic administratif. L�ex-Duch serait-il un bouc �missaire ? Cette question reste aujourd�hui sans r�ponse. Les trois condamn�s devraient faire appel.