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PARLONS-EN
En queue de peloton Par Malika BOUSSOUF [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 10 - 2005

L�organisation Reporters sans fronti�res a publi�, pour cette ann�e, son classement mondial de la libert� de la presse. L�Alg�rie est class�e � la 129e place sur 167 pays r�pertori�s. M�me s�il n�y a franchement pas, pour nos dirigeants, de quoi �tre fiers de se voir pointer, de fa�on aussi honteuse et humiliante, pour leurs pratiques de l�arbitraire et l�emprisonnement de journalistes coupables � leurs yeux de d�lits de presse, quelle importance ? Il y a bien pire, c�est s�r, mais il y a, surtout, mieux ! Et des pays, o� l�on n�est pas quotidiennement somm�s de faire dans le discours de propagande il y en a � la pelle m�me si chez nous, l�on n�a, parfois, m�me plus besoin de le faire.
Il suffit d�en tenir quelques-uns par les cordons de la bourse et le tour est jou�. Une menace qui ne dit pas son nom et � laquelle nombre de nos patrons de presse se soumettent par anticipation. C�est encore plus commode pour le pouvoir qui n�a m�me plus besoin de verbaliser celle-ci ni m�me d�avoir � brandir le b�ton comme il a si souvent cru bon de le faire. Ceux en t�te de peloton sont �videmment les Etats occidentaux, mais il y a aussi ceux qui, malgr� la mis�re qui s�vit chez eux ou ceux tr�s r�cemment ind�pendants (depuis moins de 15 ans ) comme la Slov�nie, l�Estonie, la Lituanie, la Namibie ou la Bosnie- Herz�govine, nous devancent de tr�s loin dans le classement parce qu�ils ont compris d�s le d�part que faire de la presse libre un partenaire privil�gi�, un contre-pouvoir salutaire et non un adversaire � abattre �tait indispensable � l��panouissement de leurs pays. Reporters sans fronti�res, assist�e par bon nombre d�organisations qui militent en faveur des droits humains, affirme, par ailleurs, que dans bien des pays o� seule la caste au pouvoir a voix au chapitre, on a souvent tendance � se planquer derri�re le d�veloppement �conomique pour justifier l�absence de d�mocratie et les graves atteintes aux droits de l�homme. Le B�nin, le Mali, la Bolivie, le Mozambique, la Mongolie, le Niger sont des pays pauvres dont la survie d�pend en grande partie de l�aide internationale. Cela n�emp�che pas qu�ils �uvrent scrupuleusement � promouvoir la libert� d�expression et � ce que soient pr�serv�s les droits �l�mentaires de leurs concitoyens. Chez nous, les d�passements et abus en tous genres sont l�gion et les choses sont loin de se passer comme on le pr�tend hypocritement en haut lieu. En 2002, notre pays �tait class� � la 95e place, en 2003 � la 108e, en 2004 � la 128e. La progression, au sens n�gatif du terme, parle d�elle-m�me. Et cela se passe sous le r�gne de Bouteflika, n�en d�plaise � ses inconditionnels courtisans ! Un Abdelaziz Bouteflika, qui n�aura eu aucun effort � faire en tant que pr�sident de la R�publique pour r�duire � n�ant l�illusion d�homme d�Etat bien dans son costard. Un homme de poigne, un vrai, intronis� pour remettre de l�ordre dans toute cette �pagaille� cr��e par une presse ind�pendante, aux avis trop libertaires � son go�t ! Une presse que l�on aurait aim� alibi et dont on ne se prive, paradoxalement, jamais de louer l�ind�pendance de ton d�s que l�on s�inqui�te ailleurs de sa libert�. Le r�cit fait par un confr�re de sa rencontre avec Mohamed Benchicou, � la prison d�El Harrach, est �mouvant et r�voltant � la fois. Il d�crit un Mohamed aux prises avec la maladie, plus mal en point qu�un pouvoir dictatorial n�accepte de l�avouer. Mais le journaliste raconte, heureusement, un Mohamed qui persiste et qui signe, qui se refuse � brader sa dignit�, qui n��prouve aucune amertume et qui n�en veut m�me pas aux magistrats qui l�ont condamn�. Il ne fera porter le chapeau � personne concernant ses choix, ses actes ou ses �crits accr�ditant ainsi la th�se qui confirme le fait que tous les journalistes alg�riens ne r�digent pas �sous la dict�e�. Ceux qui le font sont connus par la corporation comme le sont ceux qui font la cha�ne pour un hypoth�tique �recrutement�. En parall�le, il y a ceux et celles qui se refusent � c�der � la menace et qui risquent �videmment le pire. Et alors ? Que pourraient- ils endurer de plus, en d�sob�issant aux ordres, que ce qu�endure Mohamed ? On ne sort jamais indemne d�un m�tier comme le n�tre tant il est vrai, comme nous le rappelle si bien notre ami incarc�r� pour ses opinions politiques, que la prison fait partie des risques encourus par chacun d�entre nous qui s�aviserait � ne pas brosser le pouvoir dans le sens qui lui conviendrait le mieux et donc � s��carter du �droit chemin�. Mohamed qui en fait la triste exp�rience encore aujourd�hui nous conseille de �ne pas en avoir peur�. Hier, ceux identifi�s et ceux qui ne l��taient pas, mais qui avaient tous pour m�me mission de nous �liminer, nous qualifiaient soit de �taghout� soit �d��l�ments indociles�. Bouteflika, qui voudrait d�montrer au monde entier que les 85% qui l�ont port� � la t�te de ce pays b�nissent tous ses �carts de conduite, nous traite, lui, sans craindre le ridicule, de terroristes plus dangereux encore que ceux coupables de l�assassinat de 150 000 innocents. Les journalistes qui n�ont que de l�encre et aucun sang sur les mains auraient fait pire en �d�stabilisant� le pays, en �portant atteinte� � l�image de marque de ses potentats et en pr�tant au r�gime des exc�s dont il nierait la v�racit�, y compris devant un tribunal p�nal international. Benchicou, qui aurait gravement menac� la stabilit� de la R�publique, a heureusement �t� mis hors d��tat de nuire pour pr�server celle-ci de sa �mauvaise plume�. Reste � esp�rer que le m�me pouvoir politique auquel il avait eu �l�outrecuidance� de s�attaquer ne s�invente pas, entre-temps, d�autres pitoyables raisons de prolonger son enfermement. Le directeur du Matin, mis sous scell�s, est � moiti� paralys�. Ce ne sont pas des sp�cialistes qui soulagent son mal mais d�autres prisonniers. De pr�cieux compagnons de cellule pallient l�absence d�assistance m�dicale. Les soins qui lui sont interdits par le grand ge�lier du pays lui sont prodigu�s par sa nouvelle famille compos�e d�autres gal�riens amicaux et solidaires qui l�habillent, le massent et l�aident � marcher. Il pourra � sa sortie en �crire un autre de livre sur cet univers clos, coup� du monde ext�rieur mais qui, malgr� tout, garde sa conscience pour lui et un sens de la solidarit� que m�me la promiscuit� ne tue pas. Tout ce que l�on peut souhaiter � Mohamed, victime d�un Bouteflika, trop occup� � tendre sa main r�conciliatrice aux coupables de barbarie int�griste, c�est de garder intacts ses principes et cette raison d��tre qui sont aussi les n�tres. L�acharnement � la carte, c�est connu ! Ceux des n�tres, qui font chaque semaine le va-et-vient entre leur journal et le tribunal, en savent quelque chose. Quant au cynisme qui consiste � vouloir humilier � tout prix ses opposants, il n�existe, de par les faits qui l�accr�ditent, que dans l�esprit retors de dirigeants d�viants qui ne craignent pas d�afficher publiquement leurs contours fascisants. La v�rit� finit toujours, et quoi que l�on fasse pour y �chapper, par rattraper et confondre ceux qui, vainement, s�acharnent � la travestir.

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