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LE PARLEMENT EUROP�EN A ADOPTE UNE R�SOLUTION D'URGENCE SUR LE SAHARA OCCIDENTAL Lumi�re d�Europe pour le peuple des t�n�bres
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Le Parlement europ�en a adopt�, avant-hier, une r�solution d�urgence d�non�ant �les violations des droits de l�homme par le Maroc au Sahara Occidental� et soutient �fermement� une solution �juste et durable du conflit bas�e sur le droit et la l�galit� internationaux�. Et ce, pr�cisent les eurod�put�s, conform�ment aux dispositions de la �D�claration universelle des droits de l�homme, aux trait�s et aux conventions internationaux�. Dans cette historique r�solution pr�sent�e par les principaux groupes parlementaires (PPE-DE, PSE, ALDE, Verts/ALE et Gue/NGL), le Parlement europ�en (PE) souligne sa �pr�occupation� face aux �graves violations� des droits fondamentaux de l��tre humain et exige �la protection des populations sahraouies et le respect de leurs droits�, notamment, est-il mentionn� dans la mouture finale, �la libre expression et la libert� de mouvement�. Concernant la nature m�me du conflit au Sahara Occidental, les parlementaires des 25 Etats membres de l�Union rappellent avec justesse �les r�solutions pertinentes du Conseil de s�curit� (de l�ONU, ndlr), notamment la 1495�. Le Parlement europ�en somme en outre le Maroc de �faciliter l'acc�s au territoire du Sahara Occidental aux observateurs ind�pendants, aux repr�sentants des ONG ainsi qu�� la presse internationale�. Lors des d�bats, intenses et sans restriction aucune, le Parlement europ�en a adoub� trois amendements relatifs � �la pr�servation des ressources naturelles et �nerg�tiques du Sahara Occidental en tant que territoire non autonome, objet d�un processus de d�colonisation�. Comme le stipule, express�ment, ajouteront les eurod�put�s, �l�avis l�gal (2002) du secr�taire g�n�ral adjoint pour les affaires juridiques de l�ONU, Hans Corel�. Le deuxi�me amendement concerne �l�expulsion de plusieurs d�l�gations europ�ennes�. Celles-ci, rappelons-le, voulaient enqu�ter sur place, dans les territoires sahraouis occup�s par le Maroc, sur les conditions de d�tention et le traitement r�serv� par ce dernier aux gr�vistes de la faim sahraouis. Le PE demande au Maroc de �faire la lumi�re sur le sort de plus de 500 Sahraouis disparus�. Relevons, � cet effet, que de l�aveu m�me de la toute marocaine association Equit� et r�conciliation, une cinquantaine de corps ont �t� �trouv�s�, jet�s dans des fosses communes et ont �t� identifi�s comme �tant ceux de civils sahraouis enlev�s, tortur�s puis assassin�s par la police et l�arm�e marocaines. Parmi eux, les ONG ont formellement et l�galement pu inscrire des noms et la filiation de ces pauvres malheureux. Les parents de l�actuel ministre des Affaires �trang�res de la RASD, M. Ould Salek, figurent dans ce �lot de l�horreur et de la cruaut�. Le PE salue dans sa r�solution la lib�ration par le Polisario �de tous les prisonniers marocaines� et exige des autorit�s marocaines qu�elles lib�rent �imm�diatement� les d�fenseurs des droits de l�homme sahraouis, actuellement dans les ge�les de Mohamed VI, dont Aminatou Ha�dar et Ali Tamek ainsi que tous les autres prisonniers politiques. Pour en arriver l�, � cette posture du droit et de la justice, les parlementaires de l�Union europ�enne ont d� batailler dur, tr�s dur et n�ont pas h�sit� � menacer de rompre les �quilibres qui, jusqu�ici, ont permis, bon an mal an, � cette prestigieuse Assembl�e de fonctionner. Retour sur faits av�r�s. Mardi dernier, le PPE-DE (coalition des partis de la droite, des sociaux-chr�tiens et des d�mocrates- chr�tiens), le groupe PSE (partis socialistes), les Verts et la Gauche unitaire proposent, chacun de son c�t�, une r�solution sur la question du Sahara Occidental. Le PPE-DE et la Gauche unitaire avancent, toutefois, les projets de r�solution les plus accablants pour le Maroc, ce qui contraint les socialistes � accepter la proposition d�un texte consensuel commun sous peine de se voir mis en minorit� en pleine pl�ni�re. Ainsi donc fut d�cid�e, et les chefs de groupe se r�unissent pour la r�diger et la pr�senter, une mouture finale. Ce qui a �t� r�alis� et la motion commune a �t� d�pos�e et enregistr�e par le bureau du pr�sident. Contre toute attente, toutefois, dans la nuit du mercredi, les choses commencent � sentir, �le plus clair�, les �man�uvres dilatoires� et m�me, quelque part, �de la mauvaise foi�. Certains socialistes, espagnols et fran�ais, travaillent �au corps� M. Borell, pr�sident du Parlement et luim�me membre influent du PSE, afin qu�il renonce � soumettre au vote le projet de r�solution finale. J. Borell, dont les engagements et les prises de position fermes et sans appel en faveur de l�autod�termination du peuple sahraoui ne sont pas mis en cause, subit dans la nuit de mercredi une pression tellement forte que peu de gens accordaient encore quelque chance � la r�solution de passer. Le lobbying outrancier des Marocains qui pour la circonstance ont multipli� par six le nombre des �missaires, diplomates et autres �bonnes volont�s�, pour trouver �des solutions justes� au probl�me, port�, en cela, par des moyens mat�riels et financiers inhabituels, a failli, en l�occurrence, faire mouche. N�anmoins les outrances et l�incapacit� marocaine � �tudier les profils psychologiques de leurs partenaires ont, paradoxalement, renvers�, en faveur du peuple sahraoui, la tendance. J. Borell et les socialistes espagnols, contrairement � ce qu�ont pu supposer les Marocains, ne peuvent pas, et ne veulent pas, d�ailleurs, sortir de la l�galit� parlementaire europ�enne. Ce qu�ils ont propos� aux Marocains et que ces derniers auraient d� accepter sur-le-champ est une transaction politique loyale : le report des d�bats sur la question du Sahara Occidental contre des gestes forts et significatifs de Rabat. Borell a m�me �tabli aux Marocains un �listing� � respecter : lib�ration de tous les d�tenus politiques sahraouis, d�claration du chef du gouvernement Driss Djettou dans laquelle il �ouvre�, un tant soit peu, vers la disponibilit� marocaine � s�engager sur la voie du consensus onusien et un engagement ferme � remettre � la Croix-Rouge internationale les corps des Sahraouis d�couverts par Equit� et r�conciliation. J. Borell, pr�sident du Parlement europ�en, a attendu, dans la nuit du mercredi, des r�ponses marocaines. Elles ne sont pas venues. Avant-hier, donc, le pr�sident du Parlement europ�en a ouvert contre le Maroc la bo�te de Pandhore.