Il a demandé au royaume chérifien de «libérer tous les détenus politiques sahraouis». Le peuple sahraoui, en quête de liberté et d'autodétermination, vient de remporter une victoire politique sur le Maroc. En effet, le Parlement européen a adopté, jeudi dernier, en plénière une proposition de résolution commune dénonçant «les violations des droits de l'homme par le Maroc au Sahara occidental». Les parlementaires, réunis à Strasbourg et issus d'une demi-douzaine de partis politiques, ont demandé clairement au royaume chérifien de «libérer tous les détenus politiques sahraouis». Le Parlement européen, qui soutient ainsi une «solution juste et durable du conflit du Sahara occidental, basée sur le droit et la légalité internationale, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 1495», n'a pas manqué de souligner sa «préoccupation» suite aux rapports faisant état de graves violations par le Maroc des droits de l'homme à l'encontre des populations sahraouies. A cet effet, l'hémicycle qui appelle à la protection des populations du Sahara occidental, conformément aux traités et conventions internationales en matière de droits de l'homme, interpelle dans ce même sillage le Maroc afin de faciliter l'accès aux territoires du Sahara occidental aux observateurs indépendants, aux représentants des organisations de défense des droits de l'homme ainsi qu'à la presse internationale. Il faut savoir que les élus européens ont adopté trois amendements déposés par les différents groupes parlementaires à cette résolution commune et où ils demandent au Conseil européen et aux Etats membres de soutenir activement les efforts de l'ONU, mais aussi en appelant à la préservation des ressources naturelles énergétiques du Sahara occidental, objet de convoitises du royaume qui n'en démord pas un jour d'accaparer les richesses de ce qu'il a toujours appelé les «provinces du Sud». La «mascarade» organisée la semaine dernière par le Maroc en voulant faire croire via une «caravane» qui s'est rendue dans les territoires occupés, notamment la ville d'El Ayoun, qu'il n'existe qu'un seul peuple, vise encore une fois à détourner l'opinion internationale de la situation désastreuse à laquelle sont soumis les citoyens sahraouis, particulièrement les manifestants détenus dans les geôles de Sa Majesté le roi. Il faut souligner également que le Maroc a dépêché quatre émissaires à Strasbourg pour essayer de «dissuader» les parlementaires européens et les faire revenir sur leur position, en vain. M.Mohamed Sidati, ministre délégué pour l'Europe et membre de la Direction nationale du Front Polisario, a affirmé pour sa part que la résolution adoptée par le Parlement européen constitue «un succès indéniable pour la cause juste du peuple sahraoui qui lutte pour son autodétermination». Enfin, il y a lieu de souligner que la résolution du Parlement européen intervient quelques jours après l'appel lancé par le Parlement de Valence (Espagne) en direction des Nations unies pour la mise en place de mécanismes garantissant la sécurité de la population sahraouie jusqu'au jour de l'organisation du référendum sur l'autodétermination.