Quelque 60 chefs d��tat et de gouvernement, pr�s de 20 000 participants, plus de 2000 journalistes venus des cinq continents, environ 600 �v�nements parall�les programm�s par les organisations non gouvernementales et associations portant sur des th�mes aussi vari�s que riches tels �la soci�t� de l�information�, �l�enseignement � distance du journalisme et de la communication �, �la diversit� culturelle�, �l�expression sous la r�pression �, ou encore �libert� d�information � (ces activit�s ont d�j� d�but�), une centaine d�entreprises (am�ricaines, japonaises...) mondialement connues et reconnues dans le domaine des nouvelles technologies, de multiples activit�s de jour comme de nuit, la Tunisie vit, depuis lundi dernier, au diapason du SMSI (Sommet mondial sur la soci�t� de l�information) qui sera officiellement inaugur� ce matin par Kofi Annan, le secr�taire g�n�ral de l�Onu. L�initiative de ce sommet revient au pr�sident tunisien Ben Ali qui avait propos� en 1998, lors de la conf�rence de l�Union internationale des t�l�communications (UIT) � Min�apolis (USA) la tenue d�un tel sommet afin de mettre en �uvre une d�marche pour r�duire la fracture num�rique entre les pays industrialis�s et les autres en voie de d�veloppement. Ce sommet d�cid� en deux phases dont la premi�re a eu lieu, en d�cembre 2003, � Gen�ve, est organis� � Tunis mais sous les auspices de l�Onu dont le secr�taire g�n�ral a pris possession hier de l�espace am�nag� par le gouvernement tunisien au Plais des Expositions du Kram (proche banlieue de Tunis). Ainsi, la Tunisie, pays organisateur et h�te, devient un participant au m�me titre que l�ensemble des autres pays. L�organisation dans les salles pl�ni�re et annexes, la programmation, la confection de la documentation, le secr�tariat g�n�ral du sommet ainsi que la s�curit� (par des agents de s�curit� venus de Gen�ve) sont du ressort de l�organisation onusienne. La pr�cision est de taille puisque certaines parties n�appr�cient pas qu�une telle manifestation � l��chelle plan�taire soit confi�e � un pays du Sud. D�ailleurs, les attaques virulentes contre �le r�gime tunisien� ont �t� lanc�es par quelques ONG et m�dias qui appellent � �retirer le sommet � la Tunisie�. L�observateur averti ne s��tonne pas de constater que ces parties sont celles qui avaient cultiv� (et qui persistent dans cette d�marche) le fameux �qui-tue-qui ?� � l��gard de l�Alg�rie. Quoi qu�il en soit, il est �vident que la r�duction de la fracture num�rique ne fait pas l�affaire de ceux qui s�adonnent aux contrev�rit�s. (nous y reviendrons) en vue de d�tourner le d�bat entre les grands du monde des r�sultats attendus au profit des pays du Sud. Enjeux et int�r�ts, ce sommet n�en manque pas. Il y va de l�avenir de milliards d�individus dans le monde d�pass�s par les nouvelles technologies, apanage de certains et extraordinaire moyen de pression. Pourquoi donc ceux qui se croient �tre les d�positaires de la libert� d�expression, de la d�mocratie et des droits de l�homme focalisent leurs propos, �crits et campagne sur les �violations et atteintes aux libert�s en Tunisie� mais se taisent lorsqu�il est question de d�velopper les technologies nouvelles, base de la communication et de l�expression, dans les pays du Sud, lorsqu�il est question d�agir efficacement pour jeter les bases d�un d�veloppement solidaire en vue de r�duire le foss� num�rique qui s�pare les pays du Nord des pays en voie de d�veloppement. Z. T.
Le sommet en dix questions Qu�est-ce que la soci�t� de l�information ? Il s�agit d�un terme datant des ann�es 1940 signifiant que tout individu de la soci�t� a les moyens de cr�er, de donner, de recevoir, de partager et d�utiliser librement des informations et des connaissances, qu�elles soient scientifiques, �conomiques, sociales, culturelles ou politiques. Le d�veloppement de l�internet durant les ann�es 1990, suivi de celui du t�l�phone mobile, a cr�� un nouveau lien entre la soci�t� de l�information et les technologies nouvelles. Le terme est d�sormais �troitement li� � l�acc�s du monde � ces technologies afin qu�il les partage et les utilise librement. Le terme est �galement li� � cette nouvelle r�volution num�rique, semblable � celle de la r�volution industrielle du XIXe si�cle. On estime, en effet, qu�elle est aussi importante et radicale, pouvant changer totalement le monde. Qu�est-ce que la r�volution num�rique ? La croissance rapide des technologies de l�information et de la communication, et l�innovation dans les syst�mes num�riques sont � l�origine d�une r�volution qui bouleverse radicalement nos modes de pens�e, de comportement, de communication, de travail et de r�mun�ration. Cette �r�volution num�rique� ouvre de nouvelles perspectives � la cr�ation du savoir, � l��ducation et la diffusion de l�information. Elle modifie en profondeur la fa�on dont les pays du monde g�rent leurs affaires communales et �conomiques, administrent la vie publique et con�oivent leur engagement politique. Elle permet de fournir rapidement une assistance humanitaire et des soins de sant� et d�envisager autrement la protection de l�environnement. Elle offre m�me de nouveaux d�bouch�s � l�industrie des divertissements et des loisirs. En outre, l�am�lioration de la communication entre les peuples contribue � la r�solution des conflits et � la r�alisation de la paix mondiale. Qu�est-ce qu�un sommet des Nations unies ? Les sommets de l�ONU auxquels participent des chefs d�Etat, des dirigeants d�organisations internationales, ainsi que des repr�sentants de la soci�t� civile et du secteur priv�, sont parvenus � placer au premier rang des pr�occupations internationales des probl�mes �pineux � long terme, comme la pauvret� ou la d�gradation de l�environnement. Ces sommets, qui font la Une de l�actualit�, contribuent � fa�onner l�opinion publique mondiale et convainquent les dirigeants de la n�cessit� d�y apporter leur appui politique. La participation de milliers d�ONG, d�universitaires et d�hommes d�affaires aux r�unions officielles et officieuses fait de ces conf�rences de v�ritables �forums mondiaux�. L�ONU encourage cette �volution, sachant que l�appui d�une large fraction de la soci�t� est n�cessaire � la mise en �uvre des politiques envisag�es. Les sommets des Nations unies sont le cadre d��changes de vues en toute libert�. Ces conf�rences se tiennent sur des territoires d�sign�s par les Nations unies, conform�ment aux r�gles et r�glements de l�organisation internationale. Le gouvernement du pays h�te doit en assurer l�acc�s � tous les d�l�gu�s et aux participations accr�dit�s ainsi qu�aux repr�sentants des m�dias, tous b�n�ficient de tous les droits et de toutes les libert�s reconnues au plan international, quel que soit l�endroit o� se tient la conf�rence. Pourquoi un sommet sur la soci�t� de l�information ? L�objectif principal du SMSI est de tenter de r�duire la fracture num�rique s�parant les pays industrialis�s des autres. La fracture num�rique signifie le grand �cart et la r�partition tr�s in�gale des nouvelles technologies permettant l�acc�s � l�information. Selon les statistiques, moins de 20% de la population mondiale b�n�ficient d�une ligne de t�l�phone et � peine 10% monopolisent 60% des connexions � Internet. Soixante-dix pour cent des pages web sont d�velopp�es en anglais, ce qui les rend inaccessibles � l��crasante majorit� des habitants de la plan�te. Qu�est-ce que le SMSI ? SMSI est l�abr�viation courante de Sommet Mondial sur la Soci�t� de l�Information. Il est organis� en deux phases dont la premi�re a eu lieu � Gen�ve en d�cembre 2003 et a d�bouch� sur l�adoption d�une D�claration de principe et d�un plan d�action. La seconde phase, qui a lieu � Tunis depuis ce matin jusqu�au 18 novembre prochain, a pour t�che de mettre en �uvre le programme convenu en vue d�obtenir des r�sultats tangibles d�ici � 2015, et de parvenir � un accord sur les questions en suspens, en particulier en ce qui concerne la gouvernance de l�internet et les m�canismes de financement. Quelle est la particularit� du SMSI ? La particularit� du SMSI est qu�il a �t� con�u pour se r�unir en deux phases : celle de Gen�ve a pos� les bases du Sommet avec la r�daction d�une d�claration de principe et d�un plan d�action. La phase de Tunis permettra d�analyser et d��valuer les actions r�alis�es dans la mise en �uvre de ce plan d�action et de d�finir un programme qui fixera les objectifs � atteindre avant 2015. Quand et par qui a �t� lanc�e l�id�e du SMSI ? C�est sur la proposition du pr�sident Ben Ali que l�Union internationale des t�l�communications a adopt� � sa conf�rence de Mineapolis (USA) en 1998, une r�solution relative � l�organisation d�un sommet mondial sur la soci�t� de l�information et � l�inscription de ce sommet � l�ordre du jour de l�Assembl�e g�n�rale des Nations unies. En 2001, le conseil de l�UIT a d�cid� que ce sommet serait organis� en deux phases. Cette d�cision a �t� approuv�e par l�Assembl�e g�n�rale des Nations unies dans sa r�solution 56/183, qui accordait � l�UIT un r�le de premier plan dans la pr�paration du sommet en collaboration avec d�autres organisations et partenaires int�ress�s. Comment est financ� le SMSI ? Le processus de pr�paration pour les deux phases du Sommet est organis� sur la base de contributions volontaires financi�res et en nature vers�es par toutes les parties prenantes. La logistique du Sommet est assur�e par les deux pays h�tes, la Suisse et la Tunisie. Selon la r�solution 56/183, la communaut� internationale a �t� invit�e � verser des contributions volontaires � un fonds d�affectation sp�cial cr�� par l�UIT pour faciliter la pr�paration et le d�roulement du sommet et pour rendre possible la participation effective de repr�sentants des pays en d�veloppement en particulier des pays les moins avanc�s. L�UIT et le secr�tariat ex�cutif du SMSI ont lanc� une campagne de collecte de fonds qui a permis en octobre dernier de collecter environ cinq millions de francs suisses. Qui participe au SMSI ? Il faut noter que le SMSI est le premier sommet de l�Onu auquel participent quatre parties en m�me temps, � savoir les gouvernements, les organisations internationales, le secteur priv� et la soci�t� civile. Comme tous les sommets de l�Onu, le SMSI est cependant un processus intergouvernemental dans le cadre duquel les d�cisions sont prises par les Etats. En derni�re analyse, en cas de recours au vote, seules les d�l�gations gouvernementales sont habilit�es � voter. Les autres parties peuvent participer au SMSI en tant qu�observateurs. Le r�glement int�rieur du comit� de pr�paration du sommet distingue plusieurs cat�gories d�observateurs. Comment s�est d�roul�e la premi�re phase � Gen�ve ? La premi�re phase s�est sold�e par la participation d�environ 11 050 personnes selon la r�partition suivante r�v�l�e par l�Onu : - 4 590 repr�sentants de 176 Etats dont 29 chefs d�Etat et 5 vice-pr�sidents ; - 1 192 repr�sentants de 100 organisations internationales ; - 3 310 repr�sentants de 481 organisations non gouvernementales ; - 514 repr�sentants de 98 entreprises priv�es ; - 970 repr�sentants de 631 m�dias.