Dans son ultime p�riple �lectoral dans quelques agglom�rations rurales et urbaines du nord de la wilaya, Sa�d Sadi n�a pas cach� ses craintes face au p�ril qui menace les prochaines �lections partielles en Kabylie. Pour Sa�d Sadi, qui s�est successivement arr�t� � Ouaguenoun, Makouda et Tigzirt, l�enjeu de ces �lections d�passe la simple comp�tition pour le pouvoir local. Dans chacune de ses haltes, le pr�sident du RCD n�a pas manqu� de prendre � t�moin les populations auxquelles il s�est adress�. Sa�d Sadi a r�it�r� le m�me discours leitmotiv � travers lequel apparaissent ses convict i o n s comme ses craintes. Ses craintes d�abord, le leader du RCD avoue avoir des indices probants sur la volont� manifeste de normalisation de la Kabylie par le pouvoir qui, selon lui, est anim� de bonnes intentions en d�cidant de dissoudre les assembl�es locales �lues de Kabylie. Il s�agit d�un subterfuge pour permettre de faciliter la fraude en confiant l�organisation et la pr�paration des �lections � des administrateurs. Il en veut pour preuve le triturage des listes �lectorales qui �a commenc�, constate Sa�d Sadi, avant le 25 septembre pass�. Le leader du RCD reviendra aussi sur le r�le des services sp�ciaux et de la s�curit� militaire �qui contr�lent le pouvoir politique depuis la mort de Abane Ramdane� qui tiennent des r�unions de briefing r�guli�res avec les chefs de da�ra dans l�objectif d�orienter les �lections et le choix des �lecteurs au profit des candidats du pouvoir. Les craintes du Dr Sadi sont plus que fond�es sur les moyens et les actions d�ploy�es pour faciliter la fraude par la d�mobilisation des �lecteurs. Cela passera essentiellement par la stigmatisation des partis politiques traditionnels, l�incitation � voter pour les partis politiques au pouvoir r�put�s au sien de cette propagande, capables de ramener les projets de d�veloppement, �mais pourquoi le FLN n�a-t-il rien fait pour le d�veloppement de la r�gion et du pays depuis 1962 ?� s�interrogera le leader du RCD pour qui le FLN est le cheval de Troie du pouvoir dans sa strat�gie de normalisation de la Kabylie. �Le superviseur de ce parti � Tizi-Ouzou (Ali Seddiki, ndlr) occupe depuis six mois un bureau au si�ge de la wilaya de Tizi-Ouzou ; il utilise les structures et les moyens de l�Etat pour pr�parer la fraude. Pour contrer cette strat�gie, le premier responsable du RCD a appel� les citoyens � aller voter en masse. �S�il y a une forte mobilisation, la fraude ne va pas peser, nous prot�gerons ce scrutin par une forte mobilisation�, dira Sadi, convaincu �qu�on peut engager un mouvement de d�mocratisation du pays par la r�ussite de la d�mocratie de proximit� en Kabylie�. Il mettra en garde contre le fl�au de la corruption, encourag�, selon lui, par le pouvoir qui, r�v�lera-t-il, �a inject� des sommes pouvant couvrir des actions de d�veloppement pendant cinq ans�. Par le choix des hommes int�gres et comp�tents, il est possible de faire �chec � ce mal. L�int�grit� des hommes, la stabilit� des assembl�es �lues sont des arguments � faire valoir, selon l�orateur, pour attirer les financements par des partenaires �trangers qui sont favorables pour des actions d�centralis�es de d�veloppement. Sa�d Sadi mettra souvent l�accent sur la strat�gie de division de la Kabylie d�ploy�e par les services sp�ciaux du DRS en manipulant leurs agents infiltr�s dans certains partis. Le pr�sident du RCD fait allusion au sabordage de sa proposition de rapprochement avec le FFS par des cadres du FFS qu�il n�a pas cit�s, les qualifiant tout de m�me �d�indicateurs pris en charge�. Sadi, qui maintient le cap du rapprochement par la base, dit refuser de tomber dans le jeu de la pol�mique entre partis, ajoutant encore qu�il assume les positions et les parcours de son parti.