Si la prestigieuse association El Djaza�ria-El Mossilia garde intacte sa renomm�e, celle-l� m�me qu�elle h�rita de soci�taires qui se sont �rig�s en d�fenseurs de la cause culturelle alg�rienne pour pr�server enti�re l�identit� nationale, c�est gr�ce, il faut le dire, � l��uvre �difiante men�e consciencieusement et surtout avec ferveur par le successeur de Rachid Kasdali, Sid Ali Ben Mrabet, en l�occurrence. N� le 13 mai 1920 � Alger dans une famille conservatrice et tr�s port�e sur la chose religieuse, Sid Ali Ben Mrabet n��tait point destin� � embrasser une carri�re musicale d�autant que son p�re le vouait plus particuli�rement � la voie sacr�e de l�Islam. Donn� d�ailleurs pour �l�ve � de grands chouyoukh de la religion musulmane, � l�instar du muphti Baba Ameur, Sid Ali Ben Mrabet s�impr�gna, d�s lors, des fondements spirituels et mystiques de la religion laquelle, dans son corpus liturgique impuls� par le muphti Mohamed Boukandoura, int�gra des airs emprunt�s � la musique arabo-andalouse pour chanter les mouloudiate et autres qa�a�de pan�gyriques. Les m�lodies �nivrantes de la musique ch�re � Zyriab vont l�ensorceler � tel enseigne qu�il ne pourra plus r�sister � l��coute de la nouba et ses envol�es lyriques. Cet enclin pour une musique au relent de raffinement et de suavit� l�incitera � fr�quenter des musiciens en d�pit de l�objection de son p�re quant � l�abord des cercles de musique. Mais son attachement pour un genre musical qu�il va aimer par-dessus tout lui vaudra d��tre convi� � adh�rer � l�une des plus anciennes formations alg�roises, � savoir El Djaza�ria-El Mossilia pour pr�sider � ses destin�es. Ce fut en 1964. Son go�t prononc� pour la collection d�objets de valeur ayant appartenu � des musiciens de renom le consacrera � poss�der des instruments de musique d�une rare pr�ciosit�, � l�exemple du rebeb de ma�lem Sa�l Durant dit Mouzino qu�il va affectionner pour toujours. Et c�est dans le sillage de Mustapha Belkhodja � qui Sid Ali Ben Mrabet vouera une grande admiration, qu�il se taillera la r�putation d�un joueur �m�rite du rebeb. De 1964 au 26 juillet 1998, date de sa mort, Sid Ali Ben Mrabet dont l�am�nit� du caract�re restera l�gendaire contribuera � apporter toujours du nouveau � l�association, notamment par l��mergence de voix f�minines, lesquelles �taient renouvel�es � chaque fois que le besoin se faisait sentir, � l�image de Abla Rahal, Lamia et Selma Touati, Rachida Larinouna et Sab�ha Ben Mrabet pour ne citer que celles-l�. A 78 ans, alors que Sid Ali Ben Mrabet portait encore un int�r�t certain pour la promotion de la musique ch�re � ses pr�d�cesseurs, que sont Mohamed Ben Teffahi, Mamad Bastandji et Rachid Kasdali, l�inexorable destin�e l�arracha subitement aux siens. Et ses obs�ques montr�rent � quel degr� d�estime il �tait port�. Il laissa derri�re lui une �uvre monumentale que son fils Nasreddine s�attelle � perp�tuer pour que la prestigieuse El Djaza�ria-El Moussilia continue � assumer sa noble mission, celle de porter au panth�on une musique h�rit�e d�une grande civilisation, l�Andalousie.