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A FONDS PERDUS
Sous les palmiers, tr�s peu de sida Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 12 - 2005

Enfin, une autre bonne nouvelle. Le monde arabo-musulman que la Banque mondiale recoupe g�ographiquement avec la r�gion Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) peut l�gitimement s'enorgueillir d'�chapper � la mal�diction du sida sur la base de programmes de pr�vention h�rit�s de la tradition reposant essentiellement sur l'�abstinence jusqu'au mariage�, la fid�lit� et la circoncision, programmes que d�fendent, dans une quasi-unanimit�, les gouvernements et les autorit�s religieuses.
L'abstinence sexuelle, associ�e � la fid�lit� dans le couple, dont George Bush para�t �galement �tre le promoteur � travers le programme am�ricain Pepfar (Plan d'aide d'urgence du pr�sident pour le VIH-sida), est consid�r�e par plus de 60 organisations non humanitaires gouvernementales comme une approche r�ductrice et dangereuse parce qu'elle exclut toute politique de pr�vention, dont notamment la promotion des pr�servatifs. Sont ainsi exclues du b�n�fice du plan Pepfar, les associations qui pr�conisent la promotion du pr�servatif, le distribuent, soutiennent des programmes de planning familial ou d'acc�s � des seringues jetables. �Il n'y a pas moins vrai que cela�, vient de leur signifier l'honorable institution de Bretton- Woods qui invite ces pays � se d�cider d'agir �sans plus attendre� pour freiner la propagation du VIH, au risque de voir l'�pid�mie prendre pied, auquel cas il leur faudra, � l'avenir, assumer des co�ts �conomiques et sociaux beaucoup plus �lev�s. Devant la tentation de la chair, et � d�faut d'abstinence ou de fid�lit�, on peut, en effet, se rassurer � l'id�e que la circoncision limite bien les d�g�ts. M�me si la circoncision du jeune musulman entre sept jours et treize ans n'est pas une obligation (fardh) de l'Islam, elle est une pratique ant�islamique qui est entr�e dans la tradition proph�tique (sunna) et donne l'occasion � une grande f�te familiale. Le Proph�te de l'islam (SWS) �tant n� d�j� circoncis, la tradition remonte au Proph�te Abraham qui se l'est faite lui-m�me avec un caillou tranchant � l'�ge de 70 ans, et sans anesth�sie, quand Allah le lui a ordonn�. La Gen�se apporte alors les premi�res traces de la circoncision comme signe de rattachement envers une religion : �Dieu dit � Abraham : vous ferez circoncire la chair de votre pr�puce et ce sera le signe de l'alliance entre moi et vous...� (Gen�se 17, 9.). On trouve plusieurs hadiths (paroles ou actes du Proph�te) relatifs � la circoncision et destin�s � marquer la descendance d'Abraham et l'entr�e du circoncis dans la oumma (communaut� des croyants). Abou Hurayra rapporte que le Proph�te a dit : �La fitra (la nature primordiale) comporte cinq �l�ments � ou selon une variante, il y a cinq choses conformes aux exigences de la fitra � : la circoncision, le fait de se raser le pubis, de se couper les ongles, de s'�piler les aisselles et de se tailler la moustache�. Pour ceux qui lui pr�f�rent Boukhari, ce dernier rapporte que le Proph�te a dit : �Abraham se circoncit � l'�ge de 80 ans.� On ne peut certes pas nier que le monde arabe se trouve, gr�ce � cette sunna, dans une situation unique que lui envient nombre d'autres r�gions : le taux de pr�valence r�gional est actuellement de l'ordre de 0,2 % et l'�pid�mie est circonscrite � certains groupes � haut risque, tels que les professionnels du sexe, leurs clients et les consommateurs de drogues injectables. Ce taux de pr�valence de 0,2 % signifie que 99,7 % des habitants de la r�gion ne sont pas infect�s par le VIH. M�me si la plupart des pays ne poss�dent pas de donn�es fiables sur la nature et l'�volution de l'�pid�mie, les experts sont, statistiquement, soulag�s. Les proportions qui sont �tablies correspondent, selon l'Onusida, � un nombre total de 510 000 personnes vivant avec le VIH en 2005. �Ce n'est pas parce que le taux de pr�valence du VIH/sida est faible que le risque l'est �galement ; agir sans plus attendre pourrait permettre de pr�venir une �pid�mie probable�, pr�vient la BIRD. 50.000 personnes meurent du sida et 62.000 cas suppl�mentaires sont enregistr�s chaque ann�e dans cette r�gion du monde. Le rapport de la Banque mondiale intitul� �Preventing HIV/AIDS in the Middle East and North Africa� (Pr�venir la propagation du VIH/SIDA au Moyen-Orient et en Afrique du Nord) fait valoir que tous les facteurs fondamentaux qui favorisent la propagation d'une �pid�mie de VIH/sida sont pr�sents dans la r�gion, tels que des syst�mes de surveillance inad�quats, une population de jeunes importante et un taux de ch�mage �lev�, de forts courants de migration, une connaissance insuffisante des mesures de pr�vention, une stigmatisation et une peur g�n�ralis�es, le manque de s�curit� et les conflits, les valeurs culturelles et sociales, et l'acc�s limit� � l'information dans beaucoup de pays. La �culture� du silence est le principal obstacle aux programmes de pr�vention. Elle entretient les programmes illusoires et r�pressifs d'�abstinence jusqu'au mariage�, que nous venons d'�voquer. Or, pour Human Rights Watch, l'organisation non gouvernementale am�ricaine de d�fense des droits de l'homme, la r�pression de la soci�t� civile ne fait qu'alimenter l'�pid�mie du sida : �L� o� r�gne la r�pression, le sida triomphe.� La propension des musulmans � dormir sur leurs lauriers est d'autant plus inqui�tante que les scientifiques n'arr�tent pas de vanter les m�rites de certaines de leurs institutions ou pratiques sociales. Il en est ainsi de la circoncision. Un essai clinique franco-sud-africain, pr�sent� le 26 juillet dernier, lors d'une conf�rence sur les m�canismes de l'infection par le virus du sida (VIH) et son traitement, confirmait scientifiquement que la circoncision de l'homme adulte permettrait une protection importante mais partielle (� 65%) contre l'infection par le virus du sida. Baptis�e �ANRS 1265�, l'�tude promue par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les h�patites (ANRS) a compar� le taux d'infection par le VIH chez des hommes jusque-l� s�ron�gatifs, r�partis de mani�re al�atoire dans deux groupes, l'un o� la circoncision �tait pratiqu�e � cette occasion et l'autre d'hommes non circoncis. La confirmation des r�sultats de ces travaux, qui ne sont d'ailleurs pas in�dits, par de nouvelles enqu�tes ou recherches inciterait carr�ment l'Organisation mondiale de la sant� (OMS) et l'Onusida � recommander la circoncision comme moyen de r�duire le risque d'infection par le VIH. Elles ont d'ailleurs inutilement tard� � le recommander. Depuis 1986, toutes les �tudes dites �d'observation�, conduites en Afrique subsaharienne (on en recense plus de trente dont l'une d'entre elles en Inde) en avaient fait le m�me constat, mais les chercheurs se refusaient � �tablir une relation de cause � effet. M. Bertran Auvert, professeur de sant� publique � l'Universit� de Versailles-Saint-Quentin-en- Yvelines, a franchi ce pas. Il a dirig� une internationale �quipe associant des chercheurs fran�ais et la soci�t� priv�e Progressus en Afrique du Sud o� l'�tude a �t� men�e, � Orange Farm, pr�s de Johannesburg, une r�gion r�put�e pour une importante pr�valence du virus du sida. L'ampleur de la diff�rence entre les circoncis et ceux qui ne l'�taient pas a pouss� un comit� de surveillance ind�pendant � faire interrompre l'�tude et � pratiquer sans d�lai la circoncision chez les hommes qui le souhaitaient. Les travaux avaient pourtant �t� dirig�s sans pr�jug� favorable : �Avant le d�marrage de l'essai, nous n'�tions pas du tout certains de d�tecter un effet protecteur. Les hommes circoncis auraient pu se penser � l'abri de l'infection et multiplier les prises de risque�, commente Bertran Auvert. Les scientifiques ne vont pas jusqu'� syst�matiser la conclusion qu'on peut r�duire la transmission du VIH par la circoncision. La plupart d'entre eux s'arr�tent � constater ou � supputer qu'un �paississement ("k�ratinisation") de la peau du gland chez l'homme circoncis la rendrait moins perm�able au VIH. Ils supputent aussi le fait que le pr�puce, supprim� par la circoncision, soit riche en cellules dites "de Langerhans", qui poss�dent de nombreux r�cepteurs pour le VIH. Une autre �tude am�ricaine a �tabli que les femmes de maris circoncis font moins de cancers du col de l'ut�rus que celles de maris non-circoncis. Pour le reste, les scientifiques pr�f�rent demeurer prudents. Les charlatans des r�v�lations divines se chargeront, � leur place et sans le moindre effort intellectuel, de s'approprier � comme toujours � les r�sultats de leurs recherches pour pr�tendre, apr�s coup, l'avoir d�j� dit parce que c'�tait d�j� �crit. L'OMS et l'Onusida sont unanimes � souligner ce qu'elles qualifient de �perc�e dans la recherche sur la pr�vention� et attendent les r�sultats des autres essais effectu�s sur le m�me sujet en Afrique, avec des financements am�ricains, avant d'�mettre quelque recommandation que ce soit. Du c�t� d'Onusida, on est encore circonspect : �de m�me que pour la recherche sur les vaccins et sur des microbicides, il y a besoin de confirmer ces r�sultats prometteurs avant de recommander d'ajouter la circoncision aux autres interventions �prouv�es pour emp�cher la transmission du VIH, comme le pr�servatif�. L'OMS qui r�serve un meilleur accueil � ces r�sultats s'interroge toutefois �sur la mani�re dont les populations concern�es r�agiront � ces nouvelles�. L'organisation s'appr�te �d�s � pr�sent � faire des recommandations sur les conditions sanitaires dans lesquelles les circoncisions doivent avoir lieu et travailler avec les praticiens de m�decines traditionnelles locales, qui ne sont pas convenablement form�s � l'hygi�ne�. L'affaire scandaleuse des traumatismes subis par des enfants circoncis dans une structure de sant� publique d'El Khroub et �vacu�s en urgence pour des soins en Italie vient, en effet, nous rappeler qu'un bon h�ritage culturel ancestral et s�culaire peut �tre vite dilapid� par la n�gligence d'hommes suppos�s exercer une science. Est-ce � dire que les m�decins ont abdiqu� devant l'imam et le coiffeur du village ?

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