Aujourd'hui, dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la compétitivité est à mettre au crédit des entreprises qui emploient un personnel bien formé et techniquement compétent, capable d'adopter les nouvelles technologies pour produire et vendre des biens et services complexes. La mise en place de politiques intégrées d'économie du savoir est d'une importance capitale, et l'un des principaux obstacles rencontrés dans ce domaine dans le monde arabe tient à la qualité de l'éducation et à l'écart entre l'offre et la demande de compétences. Bâtir une économie du savoir en vue de favoriser une croissance économique durable dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord est justement le thème d'une conférence internationale organisée en Tunisie du 1er au 3 décembre 2009 par le gouvernement tunisien et l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) en coordination avec la Banque mondiale. La Banque mondiale compte jeter les pans d'une initiative concrète dans cette région au potentiel énorme. Cette conférence de a réuni des ministres et des autorités de haut niveau représentant différents pays de la région, des universitaires issus du monde arabe et des experts de la Banque mondiale. Les discussions ont porté essentiellement sur la façon dont les pays de la région peuvent concevoir, formuler et mettre en œuvre des politiques intégrées d'économie du savoir. Les débats qui ont suivis ont mis en avant les approches et méthodologies adoptées par un certain nombre de pays afin d'intégrer l'économie du savoir et dont les leçons et les expériences peuvent être appliquées par les pays de la région. L'importance de la collaboration régionale pour construire des économies du savoir solides dans le monde arabe a été fortement soulignée par la vice-présidente comme un élément essentiel dans la marche vers une économie basée sur le savoir dans le monde arabe. Dans son allocution d'ouverture, Shamshad Akhtar, vice-présidente pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale, a présenté à l'occasion un discours. Elle a fait remarquer que "l'économie du savoir est un moyen de promouvoir une croissance économique durable et d'œuvrer pour le bien-être des populations. Beaucoup d'acquis ont été enregistrés dans la région au plan de l'accès à l'éducation et des infrastructures et services des TIC, mais il reste encore des progrès à accomplir dans le développement du secteur privé ". Elle a ajouté que " la Banque mondiale soutient fermement ce forum ainsi que d'autres initiatives de ce genre qui visent à susciter et promouvoir une meilleure perception des avantages et du bien-fondé d'une économie du savoir ainsi que des moyens de cultiver et de promouvoir la collaboration entre les pays en vue de construire des économies du savoir". D'après les évaluations de l'Indice de l'économie du savoir, la région Mena a réalisé des progrès au cours des dix dernières années à travers la mise en place de programmes d'accès à l'éducation et en matière de technologies de l'information et de la communication (TIC) et l'amélioration progressive de l'environnement institutionnel dans le but de promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. Mais un certain nombre de pays de la région Mena n'ont pas encore mis au point de stratégie bien élaborée pour la mise en place d'une économie du savoir, et aucune stratégie de ce genre n'est encore intégrée dans leurs plans de développement. Pour cela, il leur faudrait adopter un ensemble de politiques, qui entraîneront notamment des transformations importantes du secteur de l'éducation et du système d'innovation, de l'infrastructure des TIC d'une manière générale de même que le renforcement global des systèmes économiques et institutionnels dans le but de promouvoir une politique de diversification de l'économie tirée par le secteur privé. La Banque mondiale a lancé l'Initiative en faveur du monde arabe qui vise à surmonter les obstacles qui freinent l'intégration économique au niveau régional, au nombre desquels figurent, entre autres, l'inadéquation des infrastructures transfrontalières. Ces problèmes, s'ils sont résolus, créeront un contexte plus large et poseront les jalons nécessaires à l'émergence d'économies du savoir dans le monde arabe. Dalila B.