Le retour de Bouteflika � Alger sonnera-t-il le glas du gouvernement Ouyahia ? L�actuel locataire d�El Mouradia reprendra-t-il son �programme d�action�, l� o� il a d� le laisser, contraint, fin novembre dernier, apr�s sa subite maladie ? Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Il faut rappeler, en effet, que le d�part du gouvernement Ouyahia �tait programm� pour courant d�cembre et qu�en outre, le choix du successeur du patron du RND � la t�te de l�Ex�cutif �tait quasiment fix� sur l�actuel ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, un proche parmi les plus intimes de Abdelaziz Bouteflika. �Le pr�sident ne fait plus confiance aux rapports lui parvenant du gouvernement sur l�application du programme de soutien � la relance et veut s�enqu�rir lui-m�me, sur le terrain, de la chose�, nous confiait, en substance, en novembre dernier, une source proche de la pr�sidence. D�o� l�instruction donn�e, � l��poque, par Bouteflika aux services concern�s de lui pr�parer un programme de visites dans les quarante-huit wilayas. �Le pr�sident a besoin d�un ex�cutant et non pas d�un chef du gouvernement qui fasse de la politique�, tranchait, � la m�me p�riode, ladite source dans une forte allusion � Ahmed Ouyahia. Bouteflika, qui voulait faire de l�ann�e 2006 celle �de la relance �conomique�, projetait, confie-t-on dans son entourage, de �fructifier� la gigantesque cagnotte de 60 milliards de dollars. �A l�arriv�e, il est le seul comptable devant le peuple.� Et cela reste valable aussi bien en cas d��chec qu�en cas, �videmment, de r�ussite et donc lorsqu�il s�agira d�en tirer les dividendes. Il ne faut jamais perdre de vue qu�� l�horizon 2007, l�homme pr�voit (pr�voyait ?) un r�f�rendum portant r�vision constitutionnelle dans l�objectif de postuler � un troisi�me mandat. Une telle �ch�ance est-elle toujours d�actualit� ? Il est encore al�atoire de tenter d�y r�pondre. Il n�en demeure pas moins que la maladie de Bouteflika ne pourra, objectivement, rester sans cons�quences sur �les grands �quilibres� �voqu�s par le concern� lui-m�me lors de la campagne r�f�rendaire de septembre dernier, qui ont toujours fait la r�alit� du pouvoir en Alg�rie. D�ailleurs, un mois �d�incapacit� physique� et d�absence du pays de l�actuel locataire du palais d�El Mouradia a fait que la certitude Chakib Khelil�, pour ainsi dire, est de plus en plus bouscul�e ces derniers temps par l�option Sellal. L�actuel ministre des Ressources en eau pourrait, en effet, soutiennent certaines sources, constituer la carte gagnante du r�gime pour d�partager les clans au sommet. Un peu comme Ouyahia, Abdelmalek Sellal est un enfant du syst�me. Comme lui aussi, il est originaire de Kabylie ayant v�cu, de surcro�t, � Constantine. L��quilibre r�gional �tant doublement satisfait, reste le profil �politique� de fid�le commis de l�Etat qui, au contraire d�Ouyahia, n�appartient � aucun parti politique. Autant d�atouts qui l�ont souvent projet� � des missions d�cisives dans des conjonctures cruciales. C�est cet ancien ambassadeur qui a �t� rappel� en 1999 pour organiser la succession de Liamine Zeroual � partir du n�vralgique minist�re de l�Int�rieur. Ce sera �galement lui que Bouteflika sollicitera, en 2004, pour diriger sa campagne pour un second mandat. Un �cas de figure Sellal� signifiera- t-il pour autant la fin de l�alliance pr�sidentielle tripartisane ? �Aucunement� ! tranche une source bien inform�e. �L�alliance pr�sidentielle, comme la coalition gouvernementale auparavant, est un choix strat�gique que dicte l�imp�ratif de stabilit� politique�, argumente la m�me source.