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ENTRE LES POLITIQUES ULTRALIBERALES DES GOUVERNANTS EUROPEENS ET LES ATTENTES DES SALARIES Les Britanniques devront travailler plus longtemps et cotiser davantage...�
Pour sauver leur r�gime de retraites, en proie � une crise majeure, les Britanniques devront � la fois �pargner plus, cotiser davantage et, surtout, travailler plus longtemps. La commission charg�e par le Premier ministre anglais Tony Blair de r�fl�chir � une r�forme pour les prochaines d�cennies a propos�, mercredi 30 novembre 2005, d'allonger la dur�e de travail jusqu'� 68 ans d'ici � 2050, d'augmenter, en contrepartie, la pension vers�e par l'Etat et de cr�er un plan national d'�pargne-retraite, une totale innovation en Grande-Bretagne, o� il n'existe aucun syst�me de cotisation obligatoire en mati�re de retraite. Les conclusions de cette commission, cr��e en 2002 et pr�sid�e par l'ancien �patron des patrons� Adair Turner, ne concernent que les salari�s du priv�. Les fonctionnaires viennent d'obtenir, sous la menace d'une gr�ve g�n�rale, le maintien de leur d�part en retraite � 60 ans. Actuellement, les hommes doivent travailler jusqu'� 65 ans, et les femmes jusqu'� 60 ans pour toucher une pleine indemnit� publique. Il est d�j� convenu que la situation des femmes sera align�e sur celle des hommes en 2020. La commission Turner pr�conise, selon une approche progressive, de porter l'�ge minimum de d�part, pour tout le monde, � 66 ans en 2030, � 67 ans en 2040 et � 68 ans en 2050. En �change, l'Etat se montrerait plus g�n�reux. La maigre pension vers�e aux retrait�s � entre 82 et 119 livres (120 � 174 euros) par semaine selon les cas � serait nettement revaloris�e. Surtout, elle serait de nouveau index�e sur les revenus, et non plus seulement sur les prix, comme c'est le cas depuis le r�gne de Margaret Thatcher, dans les ann�es 1980. Cette derni�re suggestion ne pla�t gu�re au ministre des finances, Gordon Brown, sourcilleux gardien de la discipline budg�taire. Tous les salari�s seraient automatiquement affili�s � un plan d'�pargne-retraite baptis� Britsaver. La cotisation minimum �quivaudrait � 8% du salaire, dont 4% � la charge de l'employ�, 3% � la charge de l'employeur et 1% � celle de l'Etat. Il s'agit n�anmoins d'une obligation �douce�, car les salari�s qui cotisent d�j� � un fonds de retraite compl�mentaire pourront s'en lib�rer. En outre, tout salari� pourra toujours d�cider de quitter le plan. La commission esp�re que l'affiliation automatique fera prendre conscience � la majorit� des salari�s qu'ils ont int�r�t � �pargner davantage. Actuellement, 12 millions de Britanniques n'�conomisent pas assez, et 9 millions risquent de tomber en situation de pauvret� lorsqu'ils cesseront de travailler. SYSTEME EN FAILLITE Le gouvernement dira l'�t� prochain s'il accepte de mettre en �uvre tout ou partie des recommandations de la commission. Si c'est le cas, les premi�res personnes concern�es par l'allongement de la dur�e du travail � en 2030 � sont celles qui ont aujourd'hui 40 ans. Tout le monde s'accorde sur la n�cessit� de r�former le syst�me, mis au point en 1946, et d�sormais en faillite, non seulement � cause du d�s�quilibre accru entre le nombre d'actifs et de retrait�s, mais aussi du fait de la crise du r�gime de capitalisation. Les fonds traditionnels d'entreprise, aujourd'hui trop co�teux, ne sont plus assez abond�s. Leur d�ficit cumul� repr�sente des dizaines de milliards de livres. Les nouveaux fonds sont beaucoup moins favorables, au point que nombre de salari�s doutent d�sormais des vertus de l'�pargne-retraite priv�e. La r�forme ne sera cependant pas facile � imposer. Chacun a son motif de m�contentement. Les patrons critiquent l'obligation de cotiser, y voyant une �taxe sur les emplois�. Les syndicats sont hostiles � l'allongement de la dur�e de travail. Et l'opposition conservatrice d�nonce le traitement de faveur dont b�n�ficient, selon elle, les fonctionnaires. ...Et La majorit� des Fran�ais de plus de 50 ans veut partir en retraite �au plus t�t� Plus d'un Fran�ais de plus de 50 ans sur deux (57%) souhaite partir en retraite �au plus t�t�, une proportion qui n'atteint que 31% aux Pays-Bas et 43% en Allemagne, selon l'enqu�te Share (sant� et retraite en Europe) 2004 men�e dans dix pays europ�ens et rendue publique le 13 d�cembre 2005. Quelque �57% des Fran�ais de 50 � 59 ans et qui ont encore un emploi d�clarent vouloir partir en retraite le plus t�t possible�, indique l'�tude, coordonn�e par l'Institut de recherches en �conomie du vieillissement de l'universit� de Mannheim (Allemagne). Cette op�ration, commenc�e en 2002 et conduite en France par l'Insee, est �la premi�re vague de ce qui devrait devenir un panel europ�en� ax� sur les questions sanitaires et socio�conomiques li�es au vieillissement. Selon cette enqu�te, �la proportion de personnes exprimant le souhait de partir le plus t�t possible est croissante du nord au sud de l'Europe, � l'exception de la Suisse�. 67% des Espagnols souhaitent ainsi partir au plus t�t, de m�me que 60% des Italiens, 57% des Grecs ou encore 54% des Autrichiens. A contrario, le souhait de partir � la retraite le plus t�t possible n'est partag� que par 31% des N�erlandais, 33% des Suisses, 43% des Allemands et des Su�dois et 45 % des Danois. �PAS D�EXPLICATION SIMPLE� Les deux principales motivations avanc�es par les personnes interrog�es dans la d�cision de partir plus t�t sont li�es � la satisfaction globale au travail, qui �r�duit de 14,2 points la probabilit� de vouloir partir�, et la crainte que des probl�mes de sant� ne limitent la capacit� de travail, qui accro�t cette probabilit� de 15 points. Mais en d�finitive, �on ne d�gage pas d'explication simple de la plus forte aspiration des seniors fran�ais � une retraite rapide�, souligne l'enqu�te. Ceux-ci portent ainsi un jugement global plus n�gatif que leurs voisins sur leur travail, avec 88% de satisfaits contre 93% pour la moyenne des autres pays. Quelque 55% des Fran�ais estiment en outre recevoir �la reconnaissance� qu'ils m�ritent pour leur travail, contre 74% dans les autres pays. En revanche, les seniors fran�ais ayant encore un emploi sont moins nombreux � d�clarer leur travail p�nible physiquement (40% contre 47% pour la moyenne). De m�me, la crainte de perdre son emploi n'est pas �sp�cialement forte� en France (18% contre 23% dans les autres pays).